Aspen Snowmass, or blanc ou station verte ? (Série « développement durable »- 3/10)

Après un petit tour à Montréal la semaine dernière, nous partons aujourd’hui pour le Colorado !

Alors que fut créée en 2007 en  France la charte de développement durable en station, les stations des États-Unis se sont lancées depuis l’an 2000 dans un programme de développement durable, dont nous parlerons dans un prochain article, le « sustainable slopes program ».

Penchons-nous sur l’une de ses station signataire : Aspen Snowmass. Moins connue pour sa démarche « verte » que pour sa clientèle huppée… La station annonce être l’une des plus engagées dans le développement durable aux États-Unis. Elle mène des actions concrètes comme l’utilisation massive des énergies renouvelables, une politique active de construction de bâtiments « verts » ou encore en encourageant le covoiturage. Cet engagement est certifié tous les ans par un audit externe et indépendant. Snowmass est ainsi certifiée ISO 14001 depuis 2004, ce qui l’entraîne dans une démarche d’amélioration continue.  Par ailleurs, elle est une des rares stations à publier un rapport de durabilité depuis 1999 ou encore à communiquer son empreinte écologique sur son site Internet. En France, la publication d’un rapport de développement durable n’est obligatoire que pour les entreprises cotées en bourse (loi NRE de 2001). L’objectif de Snowmass : mobiliser tous les acteurs de ce projet à travers la campagne « save snow ».

Pour avoir été à Aspen, nous restons assez sceptiques devant ces actions qui sont de probables effets d’annonces de la station. Comment se revendiquer « vert » sans faire du « greenwashing », quand on sait que le site est survolé toutes les dix minutes, en pleine saison d’hiver, par des jet privés amenant leur cortège de richissimes clients ? La véritable question de fond ici reste de savoir s’il est pertinent de communiquer sur les efforts de préservation de l’environnement faits par un site touristique lorsque l’ensemble des acteurs ne jouent pas le jeu ? Le risque d’avoir un « effet boomerang » est important.

Texte : Julia Cattoen et Armelle Solelhac – Image : Savesnow.com

Tourisme Montréal consacre 100% de son budget pub à Internet ! (Série « Web » – 3/10)

Zoom aujourd’hui sur l’Office de Tourisme de Montréal et sa stratégie publicitaire 100 % web. Depuis 2008, la ville consacre tout son budget promotionnel à Internet, notamment à travers sa nouvelle plateforme.

Cette stratégie suit la tendance des touristes, à l’image des 70% de canadiens préparant leur séjour sur Internet. En France, 65% des vacanciers cherchent des informations sur leur voyage en ligne et pour 23% le web sera leur seul outil de réservation.

Dès lors, l’objectif de Tourisme Montréal consiste à augmenter sa visibilité Web à travers la multiplication des bannières promotionnelles sur les autres sites de voyages, sur les blogs ou encore les forums. Son site internet attractif  permet aux voyageurs de laisser leurs impressions tout en offrant un contenu varié, riche et régulièrement mis à jour.

Pour sa campagne « Get the local buzz from Montreal Insiders », Tourisme Montréal a recruté 5 « blogueurs », chargés de publier 3 articles par semaine sur leur thème de prédilection à savoir : les arts et la culture, la gastronomie, la vie nocturne, les sorties de filles ou encore la vie gay. Au-delà de leur blog, ces ambassadeurs de la ville sont présents sur les médias sociaux et sur les forums ayant trait à la ville. Le but est de montrer Montréal sous son vrai visage en donnant un avant-goût de ce qui attend le touriste. Montréal mise donc sur la qualité de son contenu web en offrant de la « saveur locale » au visiteur pour se démarquer des sites web touristiques classiques !

I am your father… le spot de pub qui recycle !

Le spot de pub TV du jour nous arrive tout droit du pays de la fondue… la Suisse ! Il illustre de façon rigolote et décallée l’importance du recyclage.

Bref, pas de grande leçon de morale, ni d’explication compliquée, mais le « recyclage » d’une scène de film bien connue et une touche d’humour sont les ingrédients de cette bonne recette. Enjoy !

La welcome attitude à Lyon (Série « Accueil et parcours client »- 5/10)

Aujourd’hui, nous partagons avec vous la « welcome attitude » proposée par la ville de Lyon. La ville mise beaucoup sur l’organisation de grands congrès (plus de 1 500 personnes) et a donc décidé de s’investir dans l’accueil des visiteurs pour leur laisser le meilleur souvenir possible. C’est une stratégie de différenciation pour se distinguer parmi les villes concurrentes.

Ce projet réunit de nombreux partenaires pour proposer un « welcome pack ». Ce kit vise à répondre aux problématiques principales du visiteur. Dans les gares et les aéroports, une signalétique visuelle et des bandes sonores aident à l’orientation dès l’arrivée. Dans la ville, des kiosques d’information proposent de nombreux services d’aide à l’orientation, mais aussi des réductions pour certains commerces et restaurants. Enfin, des salons spéciaux pour les cocktails à l’hôtel de ville ou le tapis rouge dès la sortie du TGV sont autant d’idées mises en oeuvre pou assurer un accueil de qualité. Côté personnel, des agents d’accueil sont présents en ville et dans le métro pour répondre aux visiteurs.

Cette « welcome attitude » lancée au départ par les partenaires institutionnels n’a pas pour vocation de se limiter aux professionnels. L’objectif est de développer un état d’esprit d’accueil pour tous les visiteurs de l’agglomération, touristes ou visiteurs de congrès. Le développement des greeters, dont nous avons déjà parlé précédemment, se situe dans la continuation de cette initiative.

Crédits photos: Philty Photos

Nike rend visible l’invisible en ville (Série « Web » – 2/10)

Nous avions déjà parlé des « app » iPhone de réalité augmentée qui sont apparues cet hiver pour  les stations de ski. Le 14 janvier dernier, Nike a lancé sur le même principe « Nike True City ».

Développé pour l’instant pour quelques grandes villes seulement (Paris, Barcelone, Londres, Berlin, Milan ou encore Amsterdam), le concept pourrait bien se généraliser. Une fois « l’app » téléchargée, l’utilisateur peut bénéficier de toutes les actualités en direct concernant les lieux ou les événements à ne pas manquer dans le quartier.

Le slogan « make the hidden visible » propose de rendre visible l’invisible dans les villes, grâce à la collaboration des « insiders », soit les habitants sélectionnés par Nike particulièrement au courant de ce qu’il s’y passe. Pour cet outil, Nike combine un outil de Géo-localisation, avec une plateforme collaborative et un réseau social (les insiders peuvent en effet parler de leur style de vie sur leur profil).

Nike créé ici une communauté où les utilisateurs peuvent échanger leurs bons plans et partager une expérience personnelle (un bar ou un restaurant sympa). Qui plus est, Nike a la possibilité de créer l’événement pour les seuls utilisateurs de son « app ». Cela s’est déjà fait à travers des chasses au trésor menant à ses produits.

Mais alors, comment ce type « d’app » pourrait s’appliquer aux stations ? Des habitués pourraient partager leurs bons plans (réductions, « happy hours » dans les bars…) ou préciser l’état réel de la neige. Autre idée, la création d’une communauté covoiturage unique pour toutes les stations, avec en tant réel l’indication de passagers cherchant un chauffeur sur la route que l’on emprunte. Enfin les stations pourraient créer leurs propres événements en organisant des chasses au trésor sur tout le domaine skiable. Il est désormais possible de faire des stations de ski de véritables terrains de jeu pour les touristes, alors laissez place à votre imagination !

En prime la vidéo de présentation de Nike True City 🙂

Le Superbowl, le romantisme à Paris et… Google !

Dimanche dernier, aux Etats-Unis, s’est déroulée le Superbowl, c’est-à-dire la finale du Championnat national de football (à ne pas confondre avec le soccer !). Comme souvent dans ce sport, le spectacle est beaucoup plus dans les gradins ou lors des shows de la mi-temps que pendant les temps de jeu. Les médias et les publicitaires américains l’ont bien compris. Depuis quelques années, les annonceurs se livrent donc une véritable compétition pour produire le spot publicitaire le plus original, qui sera ensuite élu par le public et analysé par les experts. Avec une audience de 106,5 millions d’Américains (et bien plus encore dans le monde entier), autant dire que c’est un méga coup de projecteur sur les marques qui font le choix de ce canal de communication.

Les spots publicitaires diffusés lors de l’événement ne le sont que pour cette occasion. Les annonceurs rivalisent donc de créativité et d’originalité pour réellement divertir le public. Au milieu des traditionnels géants de la téléphonie, de la bière et de l’industrie automobile ou agro-alimentaire, Google s’y est essayé pour la première fois cette année. Le moteur de recherche avait déjà mis en ligne depuis plusieurs mois 7 clips publicitaires faisant sa promotion. Mais pour un montant de 5 millions de dollars, le géant s’est offert 52 secondes pendant le Superbowl !

Alors que les  joueurs virils se remettent de leur affrontement sur le terrain, le spot joue sur un thème décalé : le romantisme à Paris. Le spectateur peut suivre l’histoire d’amour très « fleur bleue » à travers différentes requêtes tapées sur le moteur de recherche, telle que « How to impress a French girl » ? (Comment séduire une Française ?). Mais là où Google se démarque, c’est dans la bande sonore très légère. En effet, les publicitaires ont tenu compte des lieux de la diffusion et de l’état d’ébriété de l’audimat : que ce soit dans les les bars où règne une épaisse cacophonie ou dans les maisons où les gens se retrouvent entre amis, les dialogues et les sloggans sont de toute façon inaudibles. La firme donne donc une belle leçon de communication en lançant un spot efficace avec une bande sonore quasi inexistante.

On vous laisse apprécier l’exécution, toute en sobriété, de ce spot :

 

Google vous emmène sur les pistes des J.O. de Vancouver 2010 !

Dans deux jours maintenant s’ouvriront les Jeux Olympiques d’hiver de Vancouver. C’est donc le moment idéal pour Google Maps de lancer son site web dédié aux Jeux. Ce site, en plus des actualités concernant les épreuves et leurs résultats, permet à Google de développer son outil de cartographie. On connaissait déjà Google Street View qui permet de visualiser une rue en détails grâce à des photos 360°. Google propose désormais le même concept décliné aux différents sites olympiques : le snow view.

Pour obtenir ces images, Google a adapté sa caméra et son système de GPS sur une moto-neige : la snowmobile. Ce véhicule a ensuite parcouru les rues de Whistler ainsi que tous les lieux où se dérouleront les épreuves olympiques. L’outil permet de visiter les différents sites comme si vous y étiez ! Gageons que dans un temps pas si lointain, les stations de ski françaises seront elles aussi ajoutées…

L’accueil bénévole: nouvelle forme de découverte d’un site touristique (série « Accueil et parcours client » 4/10)


Nancy Greene, Mountain Host à Sun Peaks, avec les frenchies de RATW

Parmi les bonnes pratiques découvertes lors de notre tour du monde des domaines skiables, celle des « greeters » ou des « mountain hosts » fait partie de nos préférées . Quand on a commencé à en parler à notre retour en France, nous nous sommes d’abord fait taper sur les doigts (à commencer par un certain syndicat de bonhommes en rouge, mais on ne nommera personne), pour ne pas dire insulter (par les responsables du « plus grand domaine skiable du monde », là aussi, pas de nom s’il vous plaît ), avant de constater que ces derniers ont été parmi les premiers à mettre en place ces bonnes pratiques sur nos conseils… Bref, ces noms ne vous disent peut-être rien, mais ce sont deux réseaux de bénévoles accueillant les touristes pour des visites à thèmes.

Le principe est simple : une rencontre volontaire entre la population locale et les visiteurs cherchant une autre expérience de visite. Côté pratique, les visites durent 2h environ et le groupe ne comprend pas plus de 6 personnes. Le Greeter créé lui-même son itinéraire, selon ses connaissances, ses envies et celles des touristes. Cela peut donc aller de la visite culturelle à la séance de shopping !

Ils proposent un type de visite bien différent de celui des traditionnels guides touristiques, c’est pourquoi ils sont totalement indépendants des offices de tourisme. Ce type d’offre correspond à une volonté des habitants de faire découvrir leur ville, mais aussi à celle des touristes désireux de sortir des sentiers battus, afin de vivre une autre expérience.

Décliné aux stations de ski, le système se développe au Canada à travers les « mountain hosts ». Selon le même principe, un habitant de la station accompagne les visiteurs, afin de leur faire découvrir le domaine skiable à travers ses pistes favorites ou encore ses anecdotes.

Dans les deux cas, la clé du succès est la saveur locale apportée par la rencontre avec les habitants, peut-être plus difficile à retrouver lors des visites payantes classiques dans un circuit hyper touristique. Les Greeters sont donc un complément aux guides professionnels, mais ils ne s’y substituent pas, ils proposent simplement leurs connaissances pour découvrir un site différemment.

Crédit photo : Riders Around The World

Tripadvisor : une mine d’informations ! (Série « Qualité » – 2/10)

On ne peut plus passer à côté de la première plateforme web à destination des voyageurs : Tripadvisor. Ce site a su instaurer un dialogue entre les acteurs de l’offre, tels les hôteliers ou les restaurateurs, et ceux de la demande à savoir les clients. Créé à l’origine pour que les visiteurs puissent se conseiller entre eux, il sert désormais de réel outil de suivi qualité et de veille concurrentielle pour les établissements touristiques.

Le site permet d’avoir des retours clients sur les produits proposés, de manière précise et authentique à travers des photos et des vidéos, en plus des commentaires écrits. Le désir de partager son expérience avec d’autres, pousse le voyageur à participer à ce type de plateforme. Et ce, autant pour promouvoir les bonnes adresses que pour dénoncer les mauvaises pratiques. L’utilisation de ces commentaires permet par la suite de s’ajuster parfaitement à leurs attentes.

Les intérêts d’un tel outil sont multiples pour les établissements touristiques. C’est un moyen pour eux de développer leur e-réputation par la diffusion de bonnes critiques sur leur prestation. A l’heure où les clients sont plus enclins à croire les témoignages des précédents voyageurs plutôt qu’un encart publicitaire (pour 76% d’entre eux selon une étude récente*), Tripadvisor est la référence mondiale avec ses 32 millions de visiteurs uniques par mois !

Enfin, le site permet de réaliser une veille pour se tenir au courant des concepts qui plaisent aux visiteurs ou encore de connaître les tarifs proposés chez les concurrents. Cela indique quelles erreurs doivent être évitées et quels services sont indispensables.

Si vous avez encore des réticences voilà une petite présentation qui saura terminer de vous convaincre…

Maud Larpent,  E-Tourism Africa Summit, Johannesburg 2009

* selon l’étude de Yankelowich