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Vers la toute-puissance des marques ?

Les marques ont aujourd’hui une puissance qu’il est difficile de mesurer. Alors que le brand content est poussé à son paroxysme, un partenariat d’un tout nouveau genre vient bousculer le monde merveilleux (ou pas) des média…

La fameuse marque de lunettes de sport Oakley et le site internet dédié aux athlètes féminines espnW s’associent. EspnW va ainsi pouvoir booster son audience grâce à des championnes de renommée internationale sponsorisées par la marque californienne. Quant à celle-ci, elle disposera d’une vitrine de choix sur la toile, les réseaux sociaux et les évènements relayés par espnW.

Ainsi, la nécessaire distinction qui était faite entre le contenu éditorial librement décidé par les Rédacteurs en Chef, les publi-communiqués et la publicité devient caduque. Avec la multiplication des blogs, le phénomène des publi-communiqués a pris de l’ampleur. Rédiger un article selon les directives d’un annonceur est en effet chose courante. Le seul bémol : jusqu’à aujourd’hui, la publication n’étant pas neutre, il était nécessaire d’en avertir le lecteur. Or, ce partenariat bouleverse les règles établies.

Bien qu’on ne puisse pas nier l’innovation du procédé, on peut légitimement se demander jusqu’où ira la volonté de contrôle des marques. Red Bull est l’exemple parfait de cette appropriation des média par les marques. A défaut d’avoir un réel support d’information, la marque à la réputation sulfureuse organise les évènements, sponsorise les athlètes et fournit le contenu. Les média semblent pris en otage et dépossédés de leurs fonctions premières : produire du contenu et informer en toute indépendance.

Il en va de même pour les fédérations sportives. La récente incorporation de l’épreuve de halfpipe en ski aux prochains Jeux Olympiques d’Hiver de Sotchi pose la question du risque de blocage de l’évolution de cette discipline en raison de la réglementation imposée par la FIS et, par conséquent, de la perte de son esprit « freestyle ». La mort annoncée du Ski de bosses a laissé de douloureux souvenirs… A l’inverse, les marques encouragent les athlètes à faire évoluer leurs sports vers plus de technicité, de performance et de sensationnel. Et si un jour les marques (plus progressistes) suppléaient les fédérations (trop restrictives) ?

Nouvel arbitrage, nouveaux enjeux. Rien ne semble arrêter les marques qui, pas à pas, deviennent omniprésentes. Leur pouvoir ne se borne plus aux choix des consommateurs, mais elles envahissent d’autres terrains de « jeu », comme le social, l’art, l’éducation ou le sport… On peut se demander, à juste titre, où sont les limites ?

Les 5 règles du Brand Content

En faisant notre travail de veille quotidien, nous sommes tombé sur un article dont nous nous permettons de retranscrire ici une partie du contenu : « J’ai un coup de buzz, on va pouvoir faire du storytelling à fond les ballons pour que la marque soit plus aspirationnelle. Pour créer de la préférence quoi ! Ce storytelling rentre bien dans notre stratégie de brand content […]. »*

Si vous ne maîtrisez pas le « franglais », langue hautement pratiqués par les professionnels du marketing et de la communication, dont l’usage est ici tellement abusif qu’il en devient risible – même si cela ne retire en rien le sérieux et la qualité des propos de l’article en question – vous vous demandez peut-être ce qu’est le fameux « Brand Content » ou, en français dans le texte, le « contenu de marque » ? Et comment en faire bon usage dans votre stratégie de communication ?

Nous avons concocté pour vous un digest en 6 courtes diapositives (« slides » pour les franglophones) :

* Source : Influencia