Le Renard et le Hérisson

Aujourd’hui on vous livre une petite histoire avec une grande de leçon de stratégie à méditer pour le week-end.

« Dans son célèbre essai « Le Hérisson et le Renard », Isaiah Berlin divisait le monde entre ces deux animaux selon une parabole grecque : « Si le renard sait beaucoup de choses, le hérisson n’en sait qu’une, mais elle est très importante. » Le renard est une créature astucieuse capable d’imaginer une myriade de stratégies complexes pour attaquer furtivement le hérisson. Il tourne autour du terrier jour et nuit, attendant le bon moment pour bondir. Rapide, lustré, beau, léger et malin, le renard a tout du vainqueur. De son côté, le hérisson ne paie pas de mine, avec son allure de croisement entre un porc-épic et un tatou nain. Il se contente d’entretenir son nid et de se dandiner toute la journée à la recherche de sa nourriture.

Le renard attend silencieusement, posté sur ses traces, le moment opportun. Le hérisson, qui vaque à ses affaires, emprunte son itinéraire, droit vers le renard. « Ha, ha ! Je t’ai eu ! » pense le renard. Il surgit d’un bond, vif comme l’éclair. Le petit hérisson, sentant le danger, lève les yeux au ciel en soupirant : « Encore ! Il n’apprendra donc jamais ? » Se mettant en boule, le hérisson se transforme en une sphère parfaite hérissée de piquants pointés dans toutes les directions. Le renard, bondissant vers sa proie, voit la défense érigée par le hérisson et repousse son attaque. Battant en retraite vers la forêt, il commence à échaffauder une nouvelle ligne d’attaque. Cette bataille entre le hérisson et le renard se reproduit chaque jour et, en dépit de la ruse supérieure du renard, c’est toujours le hérisson qui gagne.

Isaiah Berlin se fonda sur cette petite parabole pour diviser les êtres humains en deux grands groupes : les renards et les hérissons. Les renards envisageant le monde dans toute sa complexité, poursuivent plusieurs objectifs en même temps. Ils sont, selon lui, « éparpillés ou diffus, se déplaçant à plusieurs niveaux », n’intégrant jamais leur réflexion dans un concept général ou une vision d’ensemble. Les hérissons simplifient un monde complexe en une idée organisationnelle unique, un principe de base ou concept, qui unifie et guide chaque chose. Quelle que soit la complexité du monde, un hérisson réduit tous les défis et dilemmes aux idées simples (pratiquement simplistes) d’un hérisson. Pour un hérisson, tout ce qui n’est pas lié d’une manière ou d’une autre à l’idée du hérisson n’a pas lieu d’être. […] Les hérissons ne sont pas stupides. Bien au contraire. Ils comprennent que l’essence d’une profonde perspicacité est la simplicité. Leur esprit perçant leur permet de discerner des schémas sous-jacents en voyant au-delà de la complexité. Les hérissons voient l’essentiel et ignorent le reste. […] Les entreprises et les managers qui parviennent à un certain niveau d’excellence et d’accomplissement sont tous, à un degré ou à un autre, des hérissons. »

Et vous, vous êtes plutôt renard ou hérisson ?

Source : Good to Great de Jim Collins (l’une de nos bibles du management d’entreprise !)
Crédit photo : Isabelle Guegan

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