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Ambient marketing, Ambush marketing, experiential marketing, guérilla marketing, street marketing : quelles différences ?

On entend souvent parler d’ambient marketing, Ambush marketing, experiential marketing, guérilla marketing, street marketing sans pour autant bien saisir quelles sont les différences et ce que cela couvre. Mise au point.

Ambient Marketing
Le terme « ambient » marketing est aussi connu sous le nom de « place-based » marketing. L’objectif de ces opérations de promotion est pour la marque de rentrer en interaction avec son public tout en se fondant dans l’environnement ambiant. Ceci après avoir ciblé le lieu ou le public/cible va se trouver. On observe souvent ces techniques en villes, avec un détournement du mobilier, des infrastructures urbaines et plus généralement des éléments du quotidien.

La station de ski de Tryvann, en Norvège, a parfaitement su marquer les esprits avec une opération marketing inédite il y a quelques années à Oslo. Située à moins de 20 minutes de route de la capitale, la station a souhaité communiquer en temps réel sur les conditions météorologiques locales ! Des abris bus ont été customisés et transformés en panneaux publicitaires extrêmement originaux. Lorsqu’un épisode neigeux avait lieu à Tryvann, le service communication local actionnait un dispositif SMS et de la neige artificielle se mettait à tomber à l’intérieur du double vitrage de l’abri bus. Les habitants d’Oslo furent donc informés en direct des conditions de neige de la station voisine et vivement incités à chausser les skis !

Guerilla Marketing
Le guerilla marketing se définit comme une stratégie marketing non conventionnelle, souvent à la limite de la légalité et à faible coût offrant un résultat optimisé. Apparu à l’origine dans le livre « Guerilla Advertising » de Jay Conrad Levinson en 1984, le terme s’inspire des guerres de guérilla et aux tactiques utilisées à ces occasions par les civils armés. Ce type de marketing consiste à prendre le consommateur par surprise, lui laisser une impression marquante et créer le buzz autour de l’opération.

Pour illustrer cela, la station de ski de Blafjoll en Islande a mis au point en 2006 une action de guerilla marketing sortant de l’ordinaire. Les équipes de la station ont en effet déposé des monticules de neige (réels ou non ?) près de grands axes routiers de Reykjavik, la capitale, pour y implanter un panneau indiquant la direction et le nombre de kilomètres à effectuer pour rejoindre la station. Une opération originale au coût plus que réduit qui a probablement séduit plus d’un automobiliste !

Quelques mots également sur l’ambush marketing, que l’on peut considérer comme branche dérivée du guerilla marketing. Ce type de marketing, la plupart du temps illégal, consiste pour une marque à profiter d’un événement à forte exposition médiatique pour promouvoir sa marque sans être partenaire ou sponsor officiel.

 

Experiential Marketing
Enfin, l’experiential marketing se positionne comme une stratégie consistant à faire vivre une expérience au public cible et à rendre ce dernier acteur de sa propre expérience. Dans ce cadre-là, les nouvelles technologies jouent un rôle prépondérant, avec notamment l’apparition du tactile et de la réalité augmentée. Les vitrines des boutiques en autres sont maintenant des zones clés pour ce qui est de la communication via marketing expérientiel (voir notre précédent article sur les Boutiques 2.0 ici).

Afin d’imager cela, prenons l’exemple d’une opération développée l’année dernière par l’Office du Tourisme de Colombie Britannique (Canada) dans la ville de San Francisco. Pour promouvoir la région et ses activités outdoor, l’organisme a installé un distributeur de cadeaux géant sur la place Justin Herman, zone fréquentée de la ville. Alors qu’un écran intégré présentait la Colombie Britannique, les curieux pianotaient sur un clavier et recevaient alors des lots tels que des VTT, surfs et autres.

En conclusion, toutes ces techniques ont un point commun : elles ont un objectif de viralité et de buzz ! Appuyées par les medias sociaux et le multi-canal, les opérations originales de ce type ont bien plus d’impact que la traditionnelle distribution de flyers, malgré la difficulté à mesurer les retombées. Aux entreprises donc d’appliquer ces stratégies pour ce qu’on pourrait définir comme la devise du street marketing : « surprendre pour séduire ».

European Outdoor Forum 2010 – 1ère journée

Comme annoncé il y a quelques semaines, Le European Outdoor Forum (EOF) se déroule en ce moment même à Annecy du 11 au 13 octobre. SWiTCH y participe et vous propose ici un résumé de l’évènement.

Les festivités ont donc été lancées hier soir à bord du MS Libellule lors du diner d’ouverture sur le lac d’Annecy, sponsorisé par ISPO. Pas de long discours, ni de grandes déclarations politiques, mais un moment sympathique et surtout très convivial pour rencontrer les « speakers », retrouver quelques « piliers » de l’industrie Outdoor et faire de nouvelles rencontres. Le point d’orgue fut l’intervention de Paul Petzl sur les temps forts de sa carrière d’entrepreneur dans le business de l’outdoor, les core values et les 3 piliers de la réussite de son entreprise éponyme. Nous l’avions déjà rencontré l’année dernière, mais son discours cette fois beaucoup plus personnel nous a d’autant plus touchés que c’est un exercice dans lequel il n’est pas forcément très à l’aise. Les quelques conseils qu’il nous a ensuite transmis personnellement sont autant d’encouragements à faire toujours mieux et à donner davantage à notre communauté.

Ce matin, la séance a été ouverte par un discours d’accueil de Jean-Luc Rigaut (Maire d’Annecy) avec un accent franglais tout à fait charmant devant pas moins de 220 participants et représentants de 18 entreprises et organisations différentes venant de France, Italie, Allemagne, Espagne, Scandinavie, Grande-Bretagne, Suisse, Canada, USA. David Udberg (de EOG) a ensuite pris le relais en lançant un appel fort : le marché de l’outdoor augmente tous les ans depuis plusieurs années, mais il y a un très grand manque de données marketing. La filière doit donc s’organiser pour collecter ces données et dégager des tendances utiles à tous. Jean-Luc Diard a poursuivi en nous insuflant l’esprit de cet événement : « Learn, Share, Network, Sustain ». On pourrait presque dire que cet événement se veut comme le TED de l’outdoor !

Elizabeth Laville (fondatrice et directrice d’UTOPIES) a commencé la série de conférences de la matinée avec une présentation sur le thème de « la responsabilité sociale des entreprises 2.0 : la prochaine étape ». On en retient notamment que :
– L’appel à l’action et à la mobilisation pour la préservation de l’environnement vient désormais de toutes les directions et d’une manière qui n’a connu aucun précédent ;
– Les écologiques et les capitalistes se rejoignent (au moins en matière de communication !) ;
– Le « durable » est vecteur de nouveaux challenges ;
– La « menace verte » est désormais aussi devenue une « opportunité verte », qui crée déjà des emplois et permet de gérer les ressources naturelles d’une autre manière (en particulier les ressources en eau) ;
– Le changement est dans l’air du temps : on le retrouve partout dans les médias, dans les messages publicitaires et peu à peu dans les moeurs. Mais aussi dans les petites entreprises (comme SWiTCH ou nos amis d’Azimut Innovation) comme dans les grandes (Ben & Jerry’s, Petzl, The Body Shop, Patagonia, Nature & Découvertes, Toyota, etc.) ;
– Le CSR est proactivement intégré dans les innovations de produits et dans les business models des entreprises, avec des répercutions dans les stratégies marketing et dans les messages publicitaires ;
– Les représentations du Pouvoir ne passe plus par ce qui est grand, cher et bling-bling, mais par ce qui a une faible empreinte environnementale et une bonne efficience énergétique ;
– « Dire la vérité est un acte révolutionnaire » (George Orwell) ;
– Le développement durable est désormais une question d’argent, pas uniquement d’image et de perception d’une marque ou d’une entreprise ;
– La durabilité n’est plus une option et qu’il y a de nouvelles règles à respecter : elle doit être proactivement intégrée, proactivement innovante et proactivement enseignée (aux salariés, aux fournisseurs, aux clients, etc.).

Michel Desbordes (Directeur de publication du Journal International du Sport Marketing et du Sponsoring, professeur de marketing sportif, Université Paris Sud XI) a enchaîné sur une présentation relative au « marketing sportif, quoi de neuf à l’horizon ? » En substance, si vous suivez régulièrement ce blog, rien de neuf à l’horizon que vous auriez pu apprendre de cette intervention. Pour nos lecteurs les moins fidèles, voici néanmoins les 6 tendances du néo-marketing relevées par M. Desbordes :

– Le marketing expérientiel
– Le CRM
– Le one-to-one Marketing
– Le Yield Management
– Le Géomarketing
– L’Ambush Marketing

Après une pause déjeuner dans l’un des restaurant de l’Impérial Palace, nous avons poursuivi par une présentation de Pierre Jarniat (Directeur du développement PeaK à Thésame) sur « l’innovation collaborative : une nouvelle façon de penser ». Nous sommes ici bien obligés de reconnaître que nous ne pourrons vous faire un résumé de cette intervention pour cause de sieste digestive d’urgences au bureau à traiter.

Ed Stevens (Président de Shopatron Inc) a bien réveillé l’auditoire en commençant sa présentation sur « l’avenir du commerce électronique pour les marques de la «nouvelle économie ». » en faisant un jeu assez drôle où l’on pouvait gagner 50 euros. Là encore, si vous suivez régulièrement le blog de SWiTCH vous n’auriez rien appris de nouveau…

Au programme pour demain :
– Prof. Eckehard Fozzy Moritz (directeur de SportKreativWerkstatt)
– Eugenio di Maria (fondateur et PDG de SGI-Europe)
– Cortney McDermott (directrice CSR et développement durable à The North Face (VF Corp), présidente du groupe de travail développement durable au sein de European Outdoor Group)
– Antonia McCahon (associé gérant de Fullsix)

Stay tuned !

Crédit photo Paul Petzl et Ed Stevens : J-M FavreEuropean Outdoor Forum
Crédit photo Conférence : Armelle Solelhac – SWiTCH (réalisé avec un BlackBerry, désolée pour la piètre qualité !)