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[SWiTCH Initiative] ITW de Romain Desbrest, fondateur d’OKIWI

Logo OKIWI_RVB_SP_Vert2Depuis 2011, nous rencontrons régulièrement des chefs d’entreprises passionnés qui font bouger les lignes en créant des produits ou des services directement inspirés de leurs pratiques sportives ou de leur philosophie de vie. A l’occasion d’un déjeuner, nous avons échangé avec Romain Desbrest le fondateur d’OKIWI, une start-up annécienne qui vise haut. Interview « no bullshit ».

SWiTCH : Bonjour Romain, pouvez-vous nous présenter votre parcours et pourquoi avez-vous créé votre entreprise ?
Romain Desbrest : Issu d’une école de commerce et après avoir passé 6 mois en Amérique latine, j’ai d’abord démarré mon parcours professionnel en consacrant quelques mois à un projet de création d’entreprise, qui est resté au stade embryonnaire. J’ai ensuite rapidement rejoint agap2, une société de conseil en ingénierie avec comme objectif la constitution d’un portefeuille de clients dans le secteur de l’énergie, ainsi que la mise sur pied d’une équipe de consultants. Société jeune et innovante, qui à l’époque fêtait ses 4 ans d’existence, il y régnait une vraie culture entrepreneuriale, où l’on s’efforçait de bousculer les codes du secteur. J’ai durant cette période, vraiment prenante en temps et en énergie, énormément appris, ayant la responsabilité totale d’un centre de profit, et devant piloter à la fois les aspects commerciaux, techniques et RH.

Ayant notamment travaillé sur de nombreux projets internationaux, au Canada (construction de puits de stockage dans le grand nord), en Angola (réalisation du nouveau siège de Total) ou en Birmanie (réhabilitation d’une ligne de voie ferrée), j’ai eu l’occasion en 2011 de partir en Suisse, où j’ai pris la tête de notre département chimie et pharmacie avec une vingtaine de personnes dans mon équipe. Agap2 est progressivement devenu un très grand groupe, nous étions ainsi passés en 4 ans de 400 personnes à 1 200 personnes, au moment j’ai quitté la société en 2013.

Plusieurs alternatives s’offraient alors à moi, et j’ai pris la décision après quelques semaines de vacances et de réflexion de me lancer à mon tour dans la création d’entreprise, pour mener et faire vivre un projet avec ma vision et mes convictions. Après avoir étudié pendant 2 mois la faisabilité technique et financière d’un tel projet et n’ayant pas trouvé de facteur bloquant, je me suis lancé à temps plein. Cela fait désormais 2 ans que l‘aventure à démarré et le lancement commercial vient tout juste d’avoir lieu en décembre.

Romain Desbrest - Okiwi - SWiTCH

SWiTCH : Comment vos proches ont-ils réagi à l’annonce du projet ?
Romain Desbrest : Mes proches ont globalement réagi avec enthousiasme à ce nouveau projet, car j’ai toujours eu la chance d’avoir le soutien et la confiance de mon entourage dans les différents projets, même un peu fou que j’ai pu entreprendre par le passé, notamment sportifs et humanitaires. Néanmoins il faut aussi souligner que tout le monde ne comprend pas toujours ce que je fais au quotidien, la nécessité de se projeter sur du moyen terme et d’avoir une vision globale, même si l’on ne produit rien au quotidien, notamment pour mettre en place une solution que l’on va pouvoir facilement scaler par la suite. Plus largement il n’est pas toujours évident d’échanger et de partager sur des enjeux que la plupart des gens ne soupçonnent pas, notamment sur des problématiques techniques, liées au stockage, à la sécurité, au réseau, au paiement, à l’acquisition, et à toutes les aspects inhérents à ce type d’activité m-commerce. En effet le numérique peut parfois paraître comme un univers complexe et certains aspects ne sont pas toujours facilement conceptualisables pour certaines générations et / ou personnes qui n’en sont pas imprégnées au quotidien.

SWiTCH : Peux-tu nous expliquer ce qu’est OKIWI ?
Romain Desbrest : OKIWI édite une application mobile éponyme pour smartphone et tablette tactile qui permet de commander ses photos pour les recevoir imprimées chez soi. Nous permettons ainsi très simplement aux utilisateurs qui aujourd’hui prennent massivement des photos notamment depuis leurs téléphones, de pouvoir les recevoir imprimées par la Poste, afin de pouvoir les partager pour de vrai avec ses proches ! Je suis parti d’un constat finalement simple, aujourd’hui avec un téléphone en poche, il n’a jamais été aussi facile de prendre des photos, quelque soit l’endroit où l’on se trouve. En voyage, entre amis, dans son jardin ou à l’autre bout du monde, immortaliser un moment privilégié avec son mobile est en effet devenu un jeu d’enfant et le nombre de photos prises explose.

Mais étonnamment, il n’a jamais été aussi compliqué de faire développer ses photos. Fini le temps où l’on pouvait déposer sa pellicule en magasin puis repasser deux jours après les récupérer. Imprimer des photos est véritablement devenu compliqué ! OKIWI a pour vocation première de rendre de nouveau possible l’impression de tirages photo au gré de ses envies, afin de garder de véritables souvenirs et pas que virtuels sur un disque dur ou sur un réseau social.

Par ailleurs ayant eu l’occasion de voyager dans de nombreux pays et notamment en Iran, en Colombie ou au Népal, j’ai régulièrement été confronté à un autre problème: les cartes postales qui n’arrivaient jamais, ou alors avec trois mois de retard. OKIWI permet ainsi d’envoyer des cartes postales où que l’on se trouve à travers le monde, afin de pouvoir partager une fois encore les photos que l’on aura pu prendre au cours de ses voyages. L’avantage d’OKIWI c’est que l’on envoie ses propres photos, et que l’on est sûr que les cartes postales arrivent à destination, qui plus est rapidement, le temps moyen de réception dans la boîte aux lettres du destinataire étant de 3 jours !

Okiwi - Homepage

SWiTCH : Quelle est votre clientèle actuelle et que leur proposez-vous ?
Romain Desbrest : Notre application se destine à tous ceux qui aiment faire des photos mais qui ne prennent plus le temps de les imprimer, car c’est devenu une démarche qui est devenue fastidieuse, chronophage et compliquée. Nous nous adressons plus particulièrement à toutes les personnes qui pratiquent des activités de plein air, qui partent en vacances à la montagne ou à la mer, les personnes qui voyagent en France ou à l’étranger, tous ceux qui finalement vivent des émotions incroyables et qui souhaitent les partager avec leurs proches. Nous avons notamment créé l’Okimaton qui permet de prendre 4 photos à la suite directement depuis son smartphone, fonction que l’on peut découvrir en video ici : http://bit.ly/1XQoKGV

SWiTCH : Quelle a été la plus grande difficulté que vous avez connu depuis la naissance du projet jusqu’à aujourd’hui ?
Romain Desbrest : La plus grande difficulté réside clairement dans la réalisation technique de l’application et de l’ensemble du système d’information qui s’y rapporte. En effet nous devons être capable d’expédier au Portugal ou en Lituanie, les photos d’un client qui sera peut-être lui même en voyage au Guatemala ou en Australie, et qui souhaiterait envoyer 3 exemplaires d’une même photo à son frère, une carte postale à seconde personne, tout en imprimant pour soi évidement quelques photos souvenirs dans différents formats. L’univers du mobile est à la fois extrêmement récent mais constamment en perpétuelle évolution, ce qui rend sa maîtrise complexe. De plus le marché des smartphones évoluant au quotidien et les mises à jour logicielles étant tout aussi régulières, le maintient de la compatibilité de notre application demeure un challenge permanant.

SWiTCH : Quelle a été la plus grande satisfaction depuis la création ?
Romain Desbrest : L’une de mes plus grandes satisfaction et de voir l’enthousiasme des gens à qui je parle de l’application ou l’étonnement et la surprise de ceux la découvrent la première fois. Lorsqu’une personne réalise alors tous les avantages que cela peut apporter au quotidien pour partager ou envoyer ses photos à des proches, et qu’elle s’écrie « Mais c’est génial en fait ! », là on sait qu’on est quelque part sur la bonne voie !

SWiTCH : Quelles sont les valeurs fondamentales de votre entreprise ?
Romain Desbrest : J’essaye de donner du sens à ce que j’entreprends et de partager mon enthousiasme avec les personnes avec qui je travaille. Beaucoup de personnes avec qui je travaille aujourd’hui et notamment sur la partie technique sont fidèles car elles ont conscience d’être totalement partie prenante de cette aventure, alors qu’objectivement lors de la première année, techniquement et commercialement il n’y avait pas grand chose pour faire rêver, si ce n’est la vision que je portais pour OKIWI et mon enthousiasme.

Plus largement je considère OKIWI comme un vecteur de partage et de découverte, nous essayons ainsi de faire découvrir chaque semaine à notre communauté des endroits improbables et incroyables à travers le monde via notre blog : http://okiwi-app.com/we-love/ Ces valeurs de partage sont retrouvent aussi dans les échanges inter générationnels que nous créons. Mes grands-parents les premiers se plaignaient de ne plus recevoir de photos, eux qui ne sont ni connectés sur les réseaux sociaux et qui n’ont pas non plus de smartphones, peuvent de nouveau avoir accès à ce que je fais lors de mes week-ends ou de mes sorties en montagne.

Nous sommes aussi fortement imprégnés par les valeurs de plaisir, de liberté et dépassement de soi, valeurs que l’on retrouve bien évidement dans le monde du sport en général et des sports de montagne en particulier. Notre implantation à Annecy ne doit rien au hasard ! Cet esprit de découverte, d’aventure et de liberté est partout présent chez OKIWI, que ce soit dans notre charte graphique et nos couleurs, ou même dans notre nom qui immanquablement évoque la Nouvelle-Zélande via son animal national, et par extension donc le voyage, l’aventure et les grands espaces !

SWiTCH : Quels sont vos moyens de communication à l’heure actuelle ?
Romain Desbrest : Nous développons aujourd’hui des partenariats avec des acteurs qui sont proches de nos valeurs. OKIWI était ainsi partenaire de l’Oxfam Wintertrail qui avait lieu dans la vallée d’Abondance les 5&6 mars, un défi sportif et solidaire de 60 km en équipe et en raquettes qui illustre parfaitement nos valeurs. Nous proposons ainsi nos services de manière ciblée à certains acteurs du tourisme, OKIWI étant un formidable moyen pour faire la promotion d’une station ou d’une région, et nous sommes toujours prêts à étudier de nouveaux partenariats. Nous communiquons également bien évidemment à travers les réseaux sociaux qui sont des vecteurs indispensables. Enfin nous efforçons de tisser des liens depuis deux ans maintenant avec la presse, démarche longue et prenante mais tout aussi nécessaire.

SWiTCH : Quelle est votre vision à cinq ans pour votre entreprise ?
Romain Desbrest : Nous souhaitons nous imposer d’ici 3 ans comme l’application photo de référence pour les activités outdoor. Notre objectif est ainsi de devenir incontournable pour toutes les personnes qui voyagent, font du sport, et ont envie de partager ces moments particuliers avec leurs proches. Que ces personnes partent en vacances à la montagne, partent en tour du monde, en week-end, en famille ou entre amis, nous souhaitons qu’elles puissent partager en vrai à nouveau simplement et rapidement leurs photos quand elles en ont envie et avec les personnes qu’elles souhaitent.

SWiTCH : Est-ce que vous auriez un conseil pour une personne qui voudrait créer son entreprise, mais qui n’ose pas encore ? Par où commencer ?
Romain Desbrest : Il ne faut pas avoir peur de se fier à son instinct si l’on porte un projet. Il faut bien avoir en tête que se lancer dans l’entrepreneuriat, qui plus est seul, n’est pas simple et demandera toujours plus de travail et d’efforts qu’on peut se l’imaginer. C’est une course de fond, mais à l’instar d’un trail, si l’on reste déterminé tout est possible. Et comme pour la course à pied, le plus dur est de se lancer, une fois que l’on est parti il n’y a qu’à suivre le chemin devant soi !

Merci Romain et longue vie à OKIWI !

Snapchat, l’application de la communication éphémère…

Jusqu’à quand Snapchat fera-t-elle parler d’elle ? Ce réseau/application créé par deux étudiants de l’université Standford en Californie oscille entre révolution et controverse depuis sa création en 2011. A l’origine, une idée nouvelle, celle d’échanger des photos, vidéos et messages qui s’autodétruisent après quelques secondes.

Le succès de Snapchat est fulgurant, et atteint actuellement les 400 millions de snaps envoyés par jour dans le monde*. Elle en devient une des applications les plus téléchargées, aux côtés notamment de WhatsApp. Les jeunes entre 15 et 25 ans semblent donc apprécier le concept reposant sur trois principes clés : « une image vaut mieux que mille mots », « profiter de l’instant présent » et « rien n’est éternel ». Alors Snapchat est-il un réseau social supplémentaire, qui ne sera qu’éphémère ?

Pas si sûr, car il introduit une nouvelle façon de communiquer sur le digital. Grâce à cet outil, on se rapproche davantage des conversations réelles, intimes et immédiates, qui nous permettent de nous livrer davantage, voire même de choquer. Mais la vraie spécificité de Snapchat repose sur le fait que l’on ne puisse voir un snap qu’une seule fois. Les utilisateurs reçoivent alors une attention complète de la part de leurs destinataires.

On comprend maintenant pourquoi certains marketeurs se sont déjà penchés vers ce média novateur pour atteindre leur cible. 16 Handles, une chaîne de yaourts glacés américaine, est la première entreprise à avoir utilisé l’application. Les clients devaient d’abord envoyer un snap de leurs amis avec une glace, pour ensuite recevoir instantanément un coupon de réduction temporaire qu’ils pouvaient présenter à la caisse. Dans le cas d’une distribution de coupons comme celle-ci, les individus doivent ainsi prendre une décision d’achat rapide pour ne pas manquer l’opportunité qui s’offre à eux.

MTV en Angleterre s’est également servi de Snapchat pour promouvoir la 6ème saison de son programme « Geordie Shore ». La chaine a transmis des photos et vidéos exclusives directement aux fans avant sa diffusion au grand public. On voit donc comment ce type de communication peut créer un sentiment d’appartenance à une communauté privilégiée, qui a accès à des informations uniques et en temps réel.

Snapchat semble avoir un bel avenir devant elle compte tenu de l’intérêt du public, des marketeurs ainsi que des investisseurs. Le refus d’un rachat par Facebook ou Google pour 4 milliards de dollars montre que l’entreprise ne souhaite pas s’arrêter de si tôt. Mais son succès dépend aussi de la manière dont elle va gérer les accusations liées à la sécurité des données des utilisateurs. Elle affirme en effet que les images sont effacées « pour toujours » après le temps d’ouverture écoulé, mais force est de constater qu’il existe plusieurs méthodes permettant de sauvegarder le contenu.

Snapchat, en devient donc un réseau à surveiller de près !

* Etude Blue Hill Research, 2013

 

Applications mobiles, les clés de la réussite

Avec déjà plus de 50 milliards d’applications téléchargées depuis la création de l’Apple Store, les « applis » comme on dit souvent sont devenues un outil du quotidien. Le marché devenant de plus en plus lucratif, une guerre commerciale s’est installée entre les deux leaders iOs (Apple) et Android (Google). En volume, les perspectives de téléchargement sont immenses. Retour sur les applications à succès et sur les critères nécessaires pour créer une bonne appli !

Marketing Communautaire, faites-en bon usage ! – Etude de cas : Salomon et son application Powfinder

La forte croissance du nombre de medias sociaux ces dernières années a souvent poussé les marques à multiplier leur présence sur ceux-ci. Le terme « communauté » s’est rapidement généralisé pour caractériser les membres en interaction. Dans ce cadre-là, on constate de plus en plus que les marques ont tendance à négliger les principes de base de la communauté, à savoir que l’internaute est central. Pour cause, il est lui-même à l’origine des interactions et surtout générateur de contenu. Il est donc indispensable pour les marques souhaitant fédérer une communauté de baser leur stratégie sur les bénéfices potentiels pour l’internaute à rejoindre cette communauté. Etude de cas : Salomon.

Salomon et son application Powfinder
La marque de ski a lancé depuis quelques temps son application dédiée aux conditions d’enneigement. Celle-ci se démarque des nombreuses autres applis dédiées au même sujet grâce à l’aspect communautaire mis en place. Téléchargeable sur l’Appstore ou sur Google Play, cette interface permet avant toute chose à l’utilisateur de connaître avec précision les conditions météorologiques et d’enneigement dans la station de son choix grâce aux données fournies par le réseau Wepowder et aux alertes neige notifiées sur mobile. Parallèlement, il est possible de se connecter via son compte Facebook pour rejoindre la communauté de skieurs.

Le partage de photos via un smartphone et l’ajout d’informations de dernière minute sur la hauteur et la qualité de neige, le vent ou encore le traçage donnent lieu à un échange entre les utilisateurs de façon continue, enrichi par la possibilité de commenter chaque « snow report ». Il est également possible de partager ces informations sur Facebook ou Twitter afin d’élargir le mise en commun de données.

Salomon profite par ailleurs de cette plateforme communautaire pour insérer des onglets donnant un accès rapide à sa web TV ou à ses fiches produits en ligne. Le bénéfice est donc double pour la marque. Tout en donnant accès en temps réel à l’information à des passionnés et en leur permettant de devenir développeurs de leur propre communauté, Salomon a su à valoriser son image de marque ainsi que ses produits par la viralité des nouvelles technologies de l’information.

A Courchevel, on fait aussi du ski !

Le 21 décembre prochain, Courchevel accueillera une épreuve féminine de la Coupe du Monde de Ski alpin. Quelques jours avant que les meilleures athlètes du monde entier s’élancent sur le stade de slalom, SWiTCH a interrogé Adeline Roux, Directrice de l’Office de Tourisme et Bruno Tuaire, Directeur du Club des Sports de Courchevel pour savoir comment cet événement s’inscrivait dans la nouvelle stratégie de communication de la station. Interview croisée.

SWiTCH : Expliquez-nous l’origine du projet ? Pourquoi organiser une Coupe du Monde à Courchevel ?
Bruno Tuaire : Une nouvelle équipe municipale a été mise en place il y a 12 ans. Elle a souhaité remettre le sport au centre de l’attention. Cela a donc commencé par une restructuration du Club des Sports, immédiatement suivie par de bons résultats de nos athlètes. Ensuite, notre objectif était d’accueillir une Coupe du Monde. Il est très difficile d’avoir l’opportunité de décrocher une épreuve de ce niveau, car les stations comme Vail, Aspen, St Moritz ou encore Kitzbühel se battent pour les garder et les pays émergents comme la Russie et la Chine sont désormais de sérieux concurrents qui veulent se faire valoir. Nous avons donc fait du lobbying auprès de la Fédération Internationale de Ski (F.I.S) pendant 10 ans.
Adeline Roux : Nous avons mené en partenariat avec l’agence TBWA une étude auprès de notre clientèle et il est apparu que les visiteurs de Courchevel venaient en premier lieu pour le Sport, la montagne et la possibilité de se retrouver en famille. Or, la station est plus connue pour les hôtels de luxe, les richissimes russes et les belles fêtes. Accueillir un événement tel qu’une Coupe du monde de Ski permet de casser cette image sulfureuse qui nous colle à la peau. L’idée est de montrer qu’à Courchevel, on peut aussi faire du ski !

SWiTCH : D’accord, mais pourquoi accueillir uniquement les épreuves féminines ?
Bruno Tuaire : Nous avons reçu pendant plusieurs années consécutives un événement qui s’appelait « Les Femmes en Or ». Organiser les épreuves féminines s’inscrit donc dans cette logique. Par ailleurs, nous avons deux athlètes féminines locales prometteuses, Anne-Sophie Barthet et Taïna Barioz. Enfin, il faut bien reconnaître que c’est aussi un peu plus facile d’avoir les épreuves féminines que les masculines.
Adeline Roux : Oui, cela dit nous aurons les deux l’année prochaine !

SWiTCH : Pensez-vous que cela pourra à terme devenir une « Classique » ?
Adeline Roux : L’année prochaine nous aurons les épreuves hommes et dames, puis nous ferons un break d’un an et nous recevrons à nouveau les deux épreuves pour deux ans.
Bruno Tuaire : Ce serait bien ! C’est notre objectif et nous travaillons dur pour que cela se réalise. Mais nous privilégions la qualité à la quantité. On préfère faire une fête exceptionnelle comme les J.O ou la Coupe du Monde de Football tous les 4 ans que d’organiser une course qui va se noyer parmi une multitude d’autres événements.

SWiTCH : A propos, Courchevel est réputée pour ses fêtes excessives et ses prix indécents. Nous nous sommes laissé dire que vous avez préparé un très beau show et que vous proposez des offres avantageuses à l’occasion de cet événement. Dites-en nous plus ?
Adeline Roux : Contrairement à l’Autriche où le simple fait d’organiser une course de ski suffit à déplacer les foules, ici nous sommes obligés d’organiser une grande fête pour attirer le public. Les festivités commenceront donc dès la veille de la course avec le Gala de patinage. Puis le lendemain matin, les gens pourront assister aux échauffements, grâce à un forfait gratuit sur les remontées mécaniques aux abords du stade de slalom. Les spectateurs pourront donc vivre l’événement à quelques mètres seulement des athlètes sur toute la longueur de la piste, ce qui est très rare ! Une fois les épreuves terminées, l’ensemble des remontées mécaniques du domaine skiable seront gratuites pour le reste de la journée. Il suffit de s’inscrire au préalable sur le site Internet. Pour ceux qui ne veulent pas voir le spectacle, ils pourront skier ce jour là sur tout le domaine pour seulement 15 euros. Par cette action, nous avons là encore voulu démontrer que Courchevel était une destination financièrement accessible. Enfin, le soir il y aura des concerts et un spectacle aérien, des goodies seront aussi distribués.

SWiTCH : A-t-il été facile de convaincre les socioprofessionnels de la station de l’intérêt d’organiser un tel événement ?
Bruno Tuaire : La société de gestion du domaine skiable joue vraiment bien le jeu ! Quant aux hébergeurs, ils font des efforts…

SWiTCH : Avez-vous fait une utilisation spéciale des médias sociaux à l’occasion de cet événement ?
Adeline Roux : Avant l’événement, nous avions une page « fan » sur Facebook qui vivotait. L’année dernière nous nous sommes concentrés sur les applications mobiles iPhone, Android, etc. Nous profitons donc de la Coupe du Monde pour investir les Communautés d’amoureux de la station. Mais nous y allons « step by step ». Une fois de plus, nous préférons le qualitatif au quantitatif. La clientèle de notre station est très exigeante et habituée à une certaine excellence dans la réalisation des prestations. Une obligation de perfection pèse sur nous et nous avons bien conscience que cela peut être excluant pour certains, même si ce n’est pas notre intention.

 

Puisque l’événement vise à promouvoir Courchevel comme une station où l’on fait aussi du ski, on va finir sur une touche sportive. Quelles sont vos attentes des athlètes locales ?
Bruno Tuaire : Anne-Sophie Barthet et Taïna Barioz qualifiées dans les 30 premières seraient satisfaisant !

 

Crédit photo : Christophe Pallot & Patrick Pachod – Agence Zoom

[Veille Tourisme International] L’EpicMix™ de Vail Resorts ou comment partager instantanément son expérience avec ses « followers » ?

Vail Resorts Inc. a dévoilé il y a peu son dernier produit, qui est la suite logique de la stratégie de communication récemment adoptée par le groupe : l’EpicMix ™. Cette application web et mobile est une première dans le milieu des stations de montagne et sera utilisable dans les 5 stations du groupe : Vail, Beaver Creek, Breckenridge, Keystone et Heavenly. Elle permet à chaque visiteur de « capturer numériquement ses expériences sur les domaines skiables et de les partager instantanément avec leurs proches ».

Cette application est accessible gratuitement en ligne ou via un smartphone, et fonctionne grâce à une puce RFID installée dans les forfaits sans contact (autrement appelés « mains-libres ») permettant l’accès aux remontées mécaniques. Grâce aux scanners qui sont installés sur chacune des remontées mécaniques, les skieurs peuvent suivre (et partager en temps réel sur Facebook et Twitter) leur progression : calcul du dénivelé positif et négatif parcourus, type de tricks réalisés sur les modules des différents snowparks (grâce à un système dont nous reparlerons dans les prochains jours), plats dégustés dans les restaurants (avec possibilité de laisser un commentaire qualitatif et des photos de son assiette !). Ils auront aussi accès à des brochures numériques (plan des pistes, tarifs des soins du spa le plus proche, etc.), récupération de coupons de réductions (ex : un coupon spécial est généré instantanément pour prendre un chocolat chaud avec X% de rabais au bar des pistes le plus proche du skieur), etc. Vous avez perdu votre tribu sur les pistes ? Vous souhaitez savoir si vos amis sont déjà sur place pour aller rider le matin ? Pas de problème, vous pouvez programmer une alerte via EpicMix pour vous prévenir quand l’un de vos « amis Facebbok » est à proximité ou voir sur le plan des pistes où se trouvent vos enfants. L’application permet également d’envoyer des messages à ses groupes privés d’amis Facebook et de créer des « micro-communautés » de passionnés d’un site. EpicMix aura également un site web spécial pour les enfants de moins de 14 ans, qui leur permettra de communiquer avec leurs amis, après un éventuel contrôle parental programmable. Des contenus spécifiques seront générés à leur intention. L’objectif est simple : rendre les déplacements sur les domaines skiables et dans les stations plus faciles et plus pratiques, mais surtout faire vivre et partager une multitude d’expériences uniques… et générer un maximum de cash !

Pour les socio-professionnels comme les Offices de Tourisme, cette application a de nombreux avantages. Elle permet ainsi de mettre en ligne des informations en temps réel sur les conditions d’enneigement et les bulletins météorologiques, les dernières mises à jour d’offres de villégiature ou encore les conditions de circulation. C’est aussi une façon de transformer ses clients en prescripteurs. « Avec l’avènement des nouvelles technologies et la croissance rapide des médias sociaux, les gens ont une toute nouvelle façon de s’exprimer en ligne et de communiquer avec leurs amis et leur famille. EpicMix est une expérience révolutionnaire qui apporte à la fois qualité de service et ludisme à l’ensemble de nos clients« , a déclaré Rob Katz, CEO de Vail Resorts Inc. « EpicMix est accessible à tous, pas seulement ceux qui sont déjà familiers avec les médias sociaux. EpicMix a la possibilité de suivre vos réalisations physiques, tout comme des applications telles que celles développées par Nike, puis de les combiner avec les expériences de votre communauté. C’est basé sur la géolocalisation et les médias sociaux. « 

La question qui nous brûle les lèvres est bien entendu celle de la protection de la vie privée des clients. Rob Katz a expliqué que le système fonctionne par « opts-in ». Ainsi tous les renseignements recueillis par le biais d’EpicMix sont soumis à une politique de confidentialité stricte de la part de Vail Resorts Inc. Les clients peuvent donc à tout moment choisir de désactiver la puce à radiofréquences de leur forfait sans contact pour empêcher toute analyse. Les enfants de moins de 14 ans auront d’office des fonctionnalités limitées et seuls leurs parents pourront choisir le partage ou non des données avec le Groupe. Cette réponse nous laisse néanmoins perplexes : comment un forfait dont la puce RFID a été désactivée pourra-t-il encore fonctionner lors des passages aux remontées mécaniques ?

Via et un grand merci à « Matth l’ingénieux ingénieur » pour nous avoir signaler cette information.