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Marketing expérientiel : quelles émotions pour le consommateur d’aujourd’hui ?

Fer de lance des marques et des agences ces dernières années, le marketing expérientiel fait toujours parler de lui. Mettre le consommateur au centre du dispositif marketing, plutôt que le produit lui même, telle est la recette désormais connue de ce marketing. Il s’agit de faire vivre au consommateur une expérience de la marque, grâce à une immersion totale dans son univers et à travers la sollicitation de tous les sens. Le consommateur participe à la construction de la marque et éprouve ses valeurs. Ce sont le désir et les émotions qui guident ses actes d’achat. Au delà d’un marketing expérientiel et sensoriel, on parle alors aujourd’hui de marketing émotionnel.

Comment les émotions interviennent-elles dans notre relation à la marque ?
Dans son livre «  l’erreur de Descartes », Antonio R. Damasio expliquait que contrairement à ce que nous a soufflé la pensée cartésienne, les décisions de l’être humain peuvent difficilement être totalement indépendantes de ses émotions. Nos émotions passées laisseraient en nous une empreinte qui orienterait nos réactions positives ou négatives au moment d’un jugement immédiat. Pas étonnant donc que le marketing creuse le filon!

Toujours plus d’émotions oui, mais quelles sont les émotions qui font vibrer le consommateur d’aujourd’hui ? Que cherche t-il à ressentir? Nous vous proposons un focus sur trois campagnes qui nous ont bien plu. Retour sur émotions.

The North Face : « Mission Paris »
Chasse au trésor à rebondissements, relayée sur les réseaux sociaux, sur fond d’aventure polaire : The North Face à su créer la surprise dans Paris. Suspens et adrénaline au rendez-vous pour ceux qui se sont pris au jeu… et ce n’est pas sans nous rappeler les chasses aux trésors que nous avions organisés pour Eider et pour l’Office de Tourisme de Chamonix Mont-Blanc en 2012.

Coca-Cola : « Share the good »
Pour noël, Coca-Cola a plongé les rues d’une ville roumaine dans un vrai conte de fée. Installé au centre d’une place de village, un distributeur propose aux passants de faire plaisir aux autres et c’est toute la ville qui retombe en enfance. Moment de partage et de douceur.

Prévoir Assurances piège un supporter…
Chez Prévoir, c’est le petit côté canular qui nous a séduit et nous a rappelé les jeux hilarants de l’émission de télévision « N’oubliez pas votre brosse à dent » animée par Nagui dans les années 90 sur France 2. La compagnie d’assurance, aidée d’un complice, a piègé un supporter du Valenciennes FC en déménageant son propre salon au stade. Après la surprise, la convivialité reprend le dessus. Après tout, on est presque à la maison !

Le point commun entre ces trois dispositifs ?
Le spectacle, certes. La surprise, c’est sûr. Voilà deux ingrédients qui fonctionnent bien. Pourtant il y en a un troisième, un peu moins évident, qui relient les deux gagnants d’une chasse au trésor, le passant qui reçoit un joli paquet cadeau et le supporter de foot qui retrouve son propre canapé dans une tribune d’honneur : c’est la reconnaissance.

Pendant un instant unique, la marque nous offre toute son attention, allant même parfois jusqu’à une personnalisation poussée de son geste.  Ce n’est plus le produit qui nous fait de l’œil pour qu’on le remarque à tout prix, c’est la marque qui nous repère, nous choisi et nous met en valeur.
Serait-ce donc là l’émotion cachée dont nous rêvons tous ? Un éternel besoin de reconnaissance…

Ambient marketing, Ambush marketing, experiential marketing, guérilla marketing, street marketing : quelles différences ?

On entend souvent parler d’ambient marketing, Ambush marketing, experiential marketing, guérilla marketing, street marketing sans pour autant bien saisir quelles sont les différences et ce que cela couvre. Mise au point.

Ambient Marketing
Le terme « ambient » marketing est aussi connu sous le nom de « place-based » marketing. L’objectif de ces opérations de promotion est pour la marque de rentrer en interaction avec son public tout en se fondant dans l’environnement ambiant. Ceci après avoir ciblé le lieu ou le public/cible va se trouver. On observe souvent ces techniques en villes, avec un détournement du mobilier, des infrastructures urbaines et plus généralement des éléments du quotidien.

La station de ski de Tryvann, en Norvège, a parfaitement su marquer les esprits avec une opération marketing inédite il y a quelques années à Oslo. Située à moins de 20 minutes de route de la capitale, la station a souhaité communiquer en temps réel sur les conditions météorologiques locales ! Des abris bus ont été customisés et transformés en panneaux publicitaires extrêmement originaux. Lorsqu’un épisode neigeux avait lieu à Tryvann, le service communication local actionnait un dispositif SMS et de la neige artificielle se mettait à tomber à l’intérieur du double vitrage de l’abri bus. Les habitants d’Oslo furent donc informés en direct des conditions de neige de la station voisine et vivement incités à chausser les skis !

Guerilla Marketing
Le guerilla marketing se définit comme une stratégie marketing non conventionnelle, souvent à la limite de la légalité et à faible coût offrant un résultat optimisé. Apparu à l’origine dans le livre « Guerilla Advertising » de Jay Conrad Levinson en 1984, le terme s’inspire des guerres de guérilla et aux tactiques utilisées à ces occasions par les civils armés. Ce type de marketing consiste à prendre le consommateur par surprise, lui laisser une impression marquante et créer le buzz autour de l’opération.

Pour illustrer cela, la station de ski de Blafjoll en Islande a mis au point en 2006 une action de guerilla marketing sortant de l’ordinaire. Les équipes de la station ont en effet déposé des monticules de neige (réels ou non ?) près de grands axes routiers de Reykjavik, la capitale, pour y implanter un panneau indiquant la direction et le nombre de kilomètres à effectuer pour rejoindre la station. Une opération originale au coût plus que réduit qui a probablement séduit plus d’un automobiliste !

Quelques mots également sur l’ambush marketing, que l’on peut considérer comme branche dérivée du guerilla marketing. Ce type de marketing, la plupart du temps illégal, consiste pour une marque à profiter d’un événement à forte exposition médiatique pour promouvoir sa marque sans être partenaire ou sponsor officiel.

 

Experiential Marketing
Enfin, l’experiential marketing se positionne comme une stratégie consistant à faire vivre une expérience au public cible et à rendre ce dernier acteur de sa propre expérience. Dans ce cadre-là, les nouvelles technologies jouent un rôle prépondérant, avec notamment l’apparition du tactile et de la réalité augmentée. Les vitrines des boutiques en autres sont maintenant des zones clés pour ce qui est de la communication via marketing expérientiel (voir notre précédent article sur les Boutiques 2.0 ici).

Afin d’imager cela, prenons l’exemple d’une opération développée l’année dernière par l’Office du Tourisme de Colombie Britannique (Canada) dans la ville de San Francisco. Pour promouvoir la région et ses activités outdoor, l’organisme a installé un distributeur de cadeaux géant sur la place Justin Herman, zone fréquentée de la ville. Alors qu’un écran intégré présentait la Colombie Britannique, les curieux pianotaient sur un clavier et recevaient alors des lots tels que des VTT, surfs et autres.

En conclusion, toutes ces techniques ont un point commun : elles ont un objectif de viralité et de buzz ! Appuyées par les medias sociaux et le multi-canal, les opérations originales de ce type ont bien plus d’impact que la traditionnelle distribution de flyers, malgré la difficulté à mesurer les retombées. Aux entreprises donc d’appliquer ces stratégies pour ce qu’on pourrait définir comme la devise du street marketing : « surprendre pour séduire ».