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Retour sur ISPO 2017 à Münich (Allemagne)

ISPO2017 2 - Armelle Solelhac - SWiTCH

Tous les ans, c’est la même histoire : toute l’industrie de l’outdoor et du sport s’installe à Münich (Allemagne) pour une intense semaine de salon, rencontres, sourcing, apéros endiablés et dégustation de Bretzels. 85 000 visiteurs venus de 120 pays et pour la 5ème année consécutive, nous étions parmi eux ! SWiTCH a en effet arpenté les dédales de ce véritable labyrinthe qu’est Messe München pour prendre le pouls de l’industrie, dénicher les nouvelles tendances et rapporter quelques pépites. Voici nos impressions à chaud et en direct du lounge VIP de la 45ème édition d’ISPO.

L’adaptation aux évolutions du marché

L’ajustement des marques aux évolutions du marché que nous avions expliqué en 2014 commence doucement à se mettre en œuvre. On voit ainsi apparaître de plus en plus de produits évolutifs ou multi-usages « sport et urbain ». On peut citer à titre d’exemples Oakley – avec des poches rectangulaires et des fits plus amples, Picture Organic Clothing – avec des dégradés de couleurs, des imprimés photos ou motifs ethniques et, d’une manière générale beaucoup de couleurs automnales – ou encore Black Crows. Cette dernière marque reconduit sa collection de vêtements « Corpus » et va décliner prochainement une collection lifestyle « Traverse », ainsi que les sacs « Dorsa » (en 18 et 27 litres) utilisables aussi bien en ville qu’en montagne. Pour cela, la marque chamoniarde adopte les codes de la ville avec un beau travail sur des coupes plus droites et moins près du corps, des cols originaux, des écussons, des pressions (partout !), une capuche rétractable avec un système de zippers – « pour aller plus vite sur les pistes ! » nous a confié Julien Regnier en personne – et la possibilité de mélanger les couleurs entre les hauts et les pantalons de façon à ce que cela reste portable en toutes circonstances. Lafuma a aussi adopté le « mix & match » des coloris de ses vêtements pour offrir plus de liberté de choix et mieux coller à la versatilité des attentes des clients.

Les couleurs de l’hiver 2017/2018 sont le bleu marine, le jaune et le orange… aussi fluo que possible ! Les traitement mats ont le vent en poupe, mais paradoxalement les produits contenants de la lumière pour mieux se signaler aux autres semblent faire une percée.

ISPO2017 6 - Armelle Solelhac - SWiTCH

Enfin, comme nous l’avions remarqué l’année dernière, les gammes de ski de randonnée continuent à s’élargir. La marque suisse Movement présente ainsi pas moins de 20 modèles ! Même le snowboard, qui est en chute libre depuis de nombreuses années, semble connaître un petit regain grâce aux différents splitboards, chez Rossignol notamment, avec son modèle « Sushi » qui nous a beaucoup plu.

ISPO 2017 - Armelle Solelhac - SWiTCH 5Crise de confiance et l’étendard du développement durable

Pour se donner plus de consistance en ces temps de vache maigre, comme si le manque d’innovation et de renouvellement privait les marques de belles histoires à narrer, elles se racontent à grands coups de « missions statements » et clament (trop ?) haut et (trop ?) fort leurs « core values ». Elles revendiquent leurs origines françaises, norvégiennes, allemandes ou encore américaines pour mieux faire oublier que leurs produits sont en fait fabriqués en Asie. Elles reviennent sans cesse sur leur parcours, leurs innovations passées, les accomplissements des quelques rares athlètes qu’elles soutiennent encore du bout des doigts. Toutes les composantes de la parfaite plateforme de marque y passent, mais rien n’y fait : la confiance en la reprise économique n’est pas encore vraiment là.
ISPO2017 4 - Armelle Solelhac - SWiTCH

ISPO2017 3 - Armelle Solelhac - SWiTCHAlors pour se rassurer, elles brandissent l’étendard du développement durable et des efforts qu’elles consentent à réaliser pour être « plus propre », « plus honorable » et « plus désirable », parce qu’elles ont enfin compris que c’est désormais devenu un véritable critère de choix pour les consommateurs.

ISPO2017 1 - Armelle Solelhac - SWiTCH

Retour sur ISPO 2016

In flight Entertainment - SWiTCH

Comme tous les ans, nous sommes allés au salon ISPO à Münich, grande messe annuelle et internationale du monde de l’outdoor. Nous avons flairé les tendances et les signaux faibles pour 2017. Résumé.

Sobriété et ouverture
Nous n’avons pas encore eu le chiffre officiel quant au nombre de visiteurs du salon à l’heure où nous écrivons ces lignes, mais de l’avis général la fréquentation est beaucoup moins dense que d’habitude pour les 3 premiers jours. Certaines très grandes marques ont du faire des coupes drastiques dans leur budget marketing, la taille des stands a diminué, certaines s’associent pour mutualiser les coûts et d’autres sont tout simplement absentes (DaKine pour n’en citer qu’une). Ca circule facilement dans les allées et sur les stands. Les portes autrefois désespérément fermées de certaines marques s’ouvrent enfin à tous. Fini les postures arrogantes ou condescendantes, désormais toute personne est un client potentiel.
Baselines2017

La fin du dépassement des limites et la montée du ludique
L’ère du « pushing the limit » semble presque terminée pour faire place à celle du snacking d’expériences ludiques, du confort, du naturel et du pratique. A grand renfort de baselines, les marques outdoor glissent vers une approche plus réaliste des pratiquants et de leurs comportements de consommation. Le meilleur exemple de ce phénomène est bien la fin du ski de randonnée en mode « collant-pipette », où il fallait se brûler les poumons pour avoir réussit sa sortie, au profit de la poussée du « free rando » – qui a commencé sa montée en puissance depuis 2007 – et devrait atteindre son apogée d’ici deux ou trois saisons. Nous avons ainsi pu observer que les marques proposent plusieurs modèles de ski de randonnée, ainsi qu’une gamme de plus en plus profonde de split boards, là où il y a encore un ou deux ans seulement elles n’en proposaient qu’un seul modèle, voire aucun. Dans cette lignée, il y a une place de plus en plus prégnante des produits destinés à la pratique du trail running chez certains équipementiers, dont Salomon qui semble presque vouloir faire oublier qu’elle était une marque de ski à l’origine.
Ludique - Picture Organic Clothing 2017

Des produits pratiques et évolutifs
Nous avions déjà remarqué l’année dernière que les marques avaient porté leurs efforts sur la création de vêtements pratiques, multi-usages et évolutifs en fonction des modes de vie des utilisateurs. Ainsi, la marque allemande Mamalila a présenté sa gamme de vestes pour femmes enceinte, qui se transforment, par un jeu d’inserts en tissu, une fois que l’enfant est né en permettant de le porter bien au chaud contre soi, sur son ventre ou dans le dos. Il existe des modèles pour les messieurs aussi !
Mamalila

ZAMST propose de son côté la MS-K tape, qui permet de se faire un strapping comme un pro sur les chevilles, les genoux, la voûte plantaire et les mollets. Bien pensé, avec des numéros à suivre comme un jeu d’enfant, ce produit permet d’inhiber la douleur, de libérer les tensions sur la zone traitée et d’activer la proprioception (15 € en magasin).

ZAMST MS-K

Des couleurs vives, des coupes et des détails soignés
Fini les pastels de 2016, en 2017 on assume les couleurs vives ! Violet, bleu vif, vert, du orange par petites touches sont au menu de toutes les marques, que ce soit pour les vêtements, les accessoires ou le hardware.

Chaussures violettes 2017
Vêtements violets 2017
Accessoires violets 2017
Vêtements Bleus 2017
Accessoires Bleus 2017
Vêtements Verts 2017
Accessoires verts 2017
Skiboots vertes 2017 Skis verts 2017
Casques Verts 2017 - SWiTCH Chaussures vertes 2017
Les coupes sont précises et les détails soignés, les designers ont joué avec les matières, que ce soit pour leurs formes ou leurs propriétés techniques : de larges scratchs aux manches (Helly Hansen), des renforts sur les cuisses insérés dans les pantalons en cas de chute (Black Diamond), des chaussures de trail profilées comme des chaussures de course sur piste (Salomon), des chaussures de Freeride avec trois crochets et un scratch oversize (K2), des tissus à « caissons d’isolation » (Icebreaker), des mélanges improbables de matières sur les vêtements comme les accessoires (Picture Organic Clothing et sa casquette à visière en liège, henjl et ses pulls néo-classiques), etc.

Attention aux détails

K2 2017 - 3 crochets et 1 strap

Henjl 2017
Salomon 2017

L’évaluation et le partage de l’expérience
Cette année encore, pas d’innovation renversante. On signale tout de même le travail de In & Motion avec son airbag directement intégré à la tenue des coureurs en ski alpin. Le produit développé en Haute-Savoie, grâce au cabinet Conicio, en partenariat avec la marque suédoise POC avait déjà fait sensation il y a tout juste deux semaines lors du CES de Las Vegas.
In&Motion
D’une manière générale, les marques ont soit déployé leurs propres applications mobile pour aider les utilisateurs à partager leurs expériences avec le produit (Ex : Rossignol) auprès de leurs proches, soit développé des produits « wearables » permettant de suivre en temps réel ses performances et, bien entendu, de les partager sur les réseaux sociaux. A titre d’exemple, Reimago glisse des puces dans les vêtements des enfants pour suivre leur activité physique. Ces dernières sont reliées à une application iPhone, qui permet en temps réel de savoir si l’enfant s’est suffisamment défoulé dans la journée. Il est possible de comparer l’activité physique de plusieurs enfants sur la même application et de leur lancer des challenges sportifs. Il faut tout de même compter 50 euros pour une puce et l’application mobile. La marque a reçu un Scandinavian Outdoor Award 2016 pour cette innovation, qui, soyons honnêtes, nous a laissé un peu perplexes. A la marge, certaines marques présentent désormais leurs produits en situation grâce à l’oculus rift et à la réalité virtuelle.
Wearable & mobile app 2017

 

SWiTCH participera à la 6ème édition d’Inosport !

Inosport, la journée dédiée à l’innovation dans les secteurs du sport, du bien-être et des loisirs est de retour le 11 juin 2015 à Voiron, en Isère. Entre conférences, nouvelles tendances, tables-rondes, rendez-vous BtoB et showroom d’innovations, l’évènement promet d’être passionnant !

Les journées Inosport participent depuis 2010 à la dynamique de la filière économique du sport, fortement développée dans le pays Voironnais depuis l’implantation du siège de Rossignol. Aujourd’hui, ce sont de nombreuses entreprises leaders (Rossignol, Pomagalski, Sidas, Paraboot ou encore Netquattro) et instituts de recherche renommés (CERN, CNRS, INRIA, etc.) qui favorisent l’évolution du secteur sur le territoire. Sporaltec, le cluster rhônalpin du sport est d’ailleurs partenaire officiel de l’évènement. Inosport réunit annuellement chercheurs, entrepreneurs et ingénieurs pour renforcer la créativité et la capacité d’innovation des entreprises du sport. Cette journée est également l’occasion de découvrir les dernières innovations, de développer son réseau et de créer de nouvelles opportunités de collaboration.

L’édition 2014 mettait à l’honneur les nouveaux matériaux ainsi que l’impact du « tout connecté » sur les produits et les services de l’industrie du sport. Cette année, deux nouvelles problématiques seront soulevées par les professionnels du sport, des loisirs et du bien-être :

  • Le besoin de lien social comme motivation d’achat et de pratique du sport.
  • L’ère de « l’industrie 4.0 » et son impact sur le business du sport et des loisirs.

Un autre temps fort de cette journée est la remise des prix Inosport qui récompense les produits les plus innovants de l’année 2015 dans cinq catégories (design, équipement collectif, santé/bien-être ou prévention, services et technologie). Nous aurons la chance de pouvoir découvrir une trentaine de ces produits. C’est avec grande impatience que nous attendons l’évènement pour approcher les toutes dernières innovations du sport outdoor. Parmi les produits annoncés, certains attisent notre curiosité : un manteau sac de couchage, un sac-gilet de trail, un mur d’escalade connecté ou encore des skis de randonnée transformables en luge !

Ce rendez-vous est gratuit et ouvert à tous, pour en profiter inscrivez-vous ici. Et pour ceux qui ne pourront pas faire le déplacement, nous ne manquerons pas de vous faire partager notre journée !

Retour sur ISPO 2015 à Münich (Allemagne)

Du 05 au 08 Février 2015 a eu lieu la 43ème édition du salon ISPO à Münich (Allemagne), la grande messe internationale annuelle pour les marques et équipementiers des sports outdoor. Comme tous les ans, SWiTCH y était présent. Nous en avons profité pour faire un tour non exhaustif des stands et prendre le pouls des tendances pour l’hiver prochain. Retour d’expérience.

Nous avons parcouru pas moins d’une dizaine de kilomètres à pied pour dénicher quelques innovations sympathiques et décrypter les tendances. Cette année encore c’est surtout du côté des accessoires qu’on note de véritables innovations. La tendance du « tout customisable » bât son plein. Nous retenons particulièrement :

    • Bragi : Les écouteurs du futur, proposés par une société qui a fait la plus grosse levée de fonds en crowdfunding de tous les temps ! Pour avoir testé le produit, nous pouvons aisément dire qu’il va révolutionner les habitudes de consommation en la matière. L’ère du « Quantified Self » commence enfin avec ce type de produit. D’ailleurs, la marque californienne à la pomme ne s’y est pas trompée…

    • Bureo : fabrique des skateboard originaux en récupérant des filets de pêches usagés.

  • PicWood : créé par un autrichien, la marque produit des skis en bois totalement personnalisables par les clients et fabriqués en Italie… c’est beau la globalisation !
  • Prism : les premiers sacs à dos modulables à l’infini pour faire du VTT (et plein d’autres activités !) ont remporté un ISPO Award et sont produits par une start-up française : Cocorico ! On devrait en entendre parler à nouveau au printemps 2015, avec de très grosses actualités pour la marque.

Photo : PRISM-OFFROAD

  • Scott : la marque américano-suisse propose un nouveau sac à dos airbag « AIR FREE AP 12 PRO » ultra léger (2,3 kg cartouche incluse !), qui mixe le meilleur des mondes du ski et du trail, notamment le design des bretelles au design typique des sac à dos de course à pied.

  • Scrubba : Encore une très belle histoire pour cette start-up : un jeune avocat australien a tout plaqué pour partir en surf trip en Afrique. La question de la lessive de ses vêtements s’est alors assez vite posée… et c’est ainsi qu’est née l’idée de la plus petite et plus légère machine à laver transportable au monde ! Un produit intelligent qui pèse seulement 145gr, tient dans la main et qui a lui aussi été récompensé par un ISPO Award. Well done Mate! 😉
  • ZAG : Nouveau logo, nouveaux modèles Rando (dont des modèles pour les filles !), nouvelles tailles, nouvelles constructions, en 2016 la marque chamoniarde gagne encore du terrain avec des produits originaux et toujours efficaces. Notre modèle préféré : l’UBAC Lady, dont on notera que, pour une fois, le topsheet n’est pas rose !
  • Zamst : la marque japonaise a remporté un ISPO Award pour sa chevillère « FILMISTA » qui ressemble à une seconde peau. Cet accessoire de prévention des entorses permet à la fois un bon maintien pour limiter les amplitudes latérales tout en laissant une bonne amplitude avant / arrière. Ce produit devrait remplacer l’éternel « élasto », car il ne perd pas son efficacité au bout de deux heures (durée de vie minimum pour les sportifs de haut niveau : 1 an), coûte moins cher (prix envisagé : 39 €) et quand on l’enlève « Ca n’arrache pas les poils !« . Il est aussi possible de le laver en machine.

Côté tendances, nous avons été – comme l’année dernière – frappés par la similitude des produits d’une marque à l’autre. 2016 sera donc l’année du bleu-vert d’eau et de l’aubergine.

Rendez-vous l’année prochaine pour ISPO 2015 !

Crédit photos (sauf mention spéciale) : Armelle Solelhac

Retour sur ISPO 2013 à Münich (Allemagne)

Du 3 au 6 février 2013 a eu lieu la 41ème édition du salon ISPO à Münich (Allemagne), la grande messe internationale annuelle pour les marques et équipementiers des sports outdoor. SWiTCH était invité à y faire une conférence sur l’usage des médias sociaux par les marques outdoor pour développer leur notoriété et leur business. Nous en avons profité pour faire un tour non exhaustif des stands. Retour d’expérience.

Tout le monde m’avait prévenu : « Tu verras, ISPO c’est grand. » En arrivant lundi matin pour faire ma conférence, j’ai pris toute la mesure de ce salon lorsque l’hôtesse d’accueil m’a proposé de prendre la « fast track » pour accéder plus vite (15 minutes de marche quand même !) à l’immense scène en forme d’étoile. ISPO n’est pas grand. C’est gigantesque… et je n’en ai en fait vu que la partie émergée de l’iceberg, soit l’équivalent de  seize terrains de football !

J’ai vite appris les quelques règles de survie pour passer un bon ISPO :

  1. Avoir de bonnes chaussures – ou encore mieux des rollers – parce que vous allez parcourir des kilomètres et piétiner pendant des heures ;
  2. S’asseoir aussi souvent que possible pour soulager vos pieds et vos jambes ;
  3. Manger dès que vous le pouvez – les bretzels chez Gore-Tex, les sandwichs aux brötschen chez Merrell, la limonade fermentée chez Rossignol ont particulièrement retenu notre attention J – parce qu’il faut bien recharger les batteries pour tenir la distance ;
  4. Ne pas abuser de la bière – ça semble simple dit comme ça, mais à partir de 16h jusqu’au petit matin, il est possible d’enchaîner les apéros d’un stand à l’autre ;
  5. Acheter la ISPO Card (77 euros) qui donne notamment accès au VIP lounge pour se détendre, boire et manger à volonté, aux transports en commun gratuits dans tout Münich, aux vestiaires et consignes à bagage gratuitement – vu la randonnée qui vous attend, autant voyager léger !
  6. Planifier sa visite plusieurs jours à l’avance en prenant rendez-vous avez les personnes que vous voulez absolument voir et essayer de vous construire un trajet aussi optimisé que possible ;
  7. Avoir un gros paquet de cartes de visite toujours sur vous et être ouvert à toutes les opportunités qui s’offrent à vous ;
  8. S’inviter sur l’espace d’EOG pour avoir accès au wi-fi gratuit ou séduire l’une des hôtesses d’accueil de n’importe quelle grande marque pour qu’elle vous donne ses codes d’accès ;
  9. Aller aux sessions de Yoga organisées par Lolë le matin, avant l’ouverture officielle, devant la grande scène du Snow Ice and Rock Summit Bar (Hall A6) pour s’échauffer les muscles en douceur avant d’attaquer une journée trépidante ;
  10. Bien recharger la batterie de votre SmartPhone pour pouvoir retrouver vos acolytes facilement tout au long de la journée et prendre des photos des nouveautés, des grandes tendances ou des looks/produits improbables que vous ne manquerez pas de croiser.

Plutôt que de faire un long et ennuyeux récit de tout ce que j’ai pu voir et entendre pendant 3 jours, je vous propose le top 5 de mes produits préférés disponibles à partir de la saison 2013/2014 :

  1. Grown : Les Ski les plus écologiques du marché
    Bon, d’accord, ce n’est pas une nouveauté de cette année. Mais comme ils ne sont produits qu’en édition très limitée (80 paires /an), c’est la 1ère fois que j’avais l’occasion d’en voir pour de vrai. Plus d’informations ici.
  2. Dainese : La 1ère veste de ski à airbag
    Déjà existante pour la moto et en cours de test pour le ski, la marque italienne a développé une veste équipée d’un airbag, capable de s’ouvrir en 25ms, et de capteurs (pouls, position du corps) permettant le déclenchement automatique en cas de chute. Il semblerait que cet équipement de sécurité devienne obligatoire pour les épreuves de slalom géant et de descente aux J.O. de Sotchi. Dainese est actuellement la seule marque à avoir créé ce produit, si cette norme est confirmée, elle a donc une très belle longueur d’avance sur ses concurrents.
  3. Patagonia : La combinaison de surf doublée en laine
    Cette combinaison en neoprene permet de rester plus longtemps dans l’eau, grâce à une doublure en laine merinos douce et chaude, tout en gardant une bonne souplesse de mouvement.
  4. Rossignol : Les skis alvéolés Soul7 (ISPO Award 2013 – Ski Off Piste)
    Ayant eu le privilège d’avoir une présentation de cette nouvelle gamme de skis (et chaussure) par les concepteurs et le directeur R&D de Rossignol en personne, autant dire qu’il y a de quoi être conquis par ces nouveaux skis, totalement personnalisables avec une simple scie sauteuse – même si la marque ne communiquera pas trop sur ces aspects pour des raisons évidentes de responsabilités juridique. Ok, il faut avoir un tel matériel et surtout savoir s’en servir, mais l’idée de pouvoir faire des swallow en 4 coups de scie sauteuse ou de pouvoir adapter la taille et la forme du ski au programme de pratique de chacun, c’est quand même génial ! Et pour une fois, le topsheet est vraiment esthétique.
  5. Picture Organic Clothing : La veste « Welcome » 100% recyclée et recyclable ! (Gold ISPO Eco Award)
    La veste Welcome a remporté le Gold ISPO Eco Award car elle est 100% recyclable et faites avec des matériaux recyclés (notamment avec 95% avec de bouteilles PET recyclées). Elle ne comporte ni fluor, ni traitement POFA/PFOS. Enfin, la marque française a aussi remporté le « Environmental Excellence ISPO Eward » pour son approche environnementale globale et la totale transparence sur la production de ses produits.

Enfin, pour ceux qui n’ont pas pu assister à ma conférence, voici le support de présentation :

Merci à Meike, Thorben, David et Markus pour leur invitation, ce fut un grand honneur de pouvoir participer à ce salon prestigieux. Rendez-vous l’année prochaine ! 😉

SWiTCH Initiatives – ITW de Julien Durant de Picture Organic Clothing

Dans le cadre des SWiTCH Initiatives nous souhaitons vous faire découvrir des entreprises qui font bouger les choses, des gens passionnés, qui créent des produits directement inspirés de leurs pratiques sportives. SWiTCH a rencontré Julien Durant, co-créateur de Picture Organic Clothing.

SWiTCH : Bonjour Julien, peux-tu nous présenter ton parcours et ton entreprise ?

Julien Durant : Bonjour, j’ai 29 ans et je suis originaire de Clermont-Ferrand. En ce qui concerne mes études, j’ai fait STAPS, puis l’Euromed à Marseille. Je n’ai pas suivi le parcours classique ESC puisque j’ai fait choisi l’apprentissage. J’ai bossé pour Coca-Cola au département marketing sportif. Cela m’a permis d’obtenir mon premier boulot en marketing évènementiel toujours chez Coca, mais en Belgique cette fois ! J’ai rapidement changé et me suis retrouvé de chef de produit chez Oasis à Paris. Cela a été enrichissant professionnellement, mais la vie parisienne était atroce pour moi : dès qu’on veut faire un peu de sport on est obligé de prendre la voiture. Et puis mes potes me manquaient ! En avril 2008, Jérémy et Vincent m’ont appelé et c’est là que tout a commencé…

SWiTCH : Raconte-nous l’histoire de Picture Organic Clothing.

J.D : On a commencé à échanger sur ce qu’on voulait faire. On aimait Patagonia et on rêvait d’avoir leurs valeurs. Notre idée était de faire une ligne de vêtements 100% bio et éthique, mais colorée. En 2008, les fringues respectueuses de l’environnement étaient uniquement marron ou beige, et pas vraiment très « fun » en termes de coupes. A ce moment là, Vincent était étudiant en comptabilité et Jérémie gérait sa société de maîtrise d’œuvres, toute sa famille était architecte de père en fils, mais lui n’avait pas vraiment la « fibre ». Il a commencé à travailler à mi-temps, puis l’engouement et l’excitation du projet aidant, il s’est lancé à 100% dans l’aventure.

En Juin 2008, nous avons déposé la marque pour la France, ce qui nous quand même coûté 3 500€ avec la recherche d’antériorité. On a attendu 6 mois pour l’International, ça nous a laissé le temps de nous constituer un peu de trésorerie… En Septembre 2008, nous sommes allés au Salon de l’Armée et nous avons fait la découverte qui allait tout changer : le tissus biocéramique ! Il était utilisé sous forme de membrane par les chasseurs alpins français. A la suite de cette visite, nous avons tous mis 12000€, Vincent est devenu notre DAF, son père ainsi que Claude de Mota ont rejoint l’affaire. Cela a constitué une très bonne caution pour l’entreprise ! À ce moment là, le père de Vincent était le comptable de Picture, il faisait partie du board, mais continuait son activité.

Notre premier objectif était de faire des vestes. On a visité une dizaine d’entreprises turques sur une semaine, afin de trouver celle qui allait réaliser notre première collection de samples, pour voir… Bon, on a vite été juste en trésorerie !

En Novembre 2008, nous avons rencontré George Pessey de Jonathan & Fletcher. En se basant sur les dessins de Jérémy, il s’est occupé du modélisme des produits Picture. Il nous a demandé si on connaissait l’ISPO, on a répondu que non, la réponse fut la suivante : « Si vous n’êtes pas à l’ISPO, vous n’êtes nulle part ! » On a donc eu 2 mois pour faire un boulot qui en prend normalement 6… On était convaincu que ça allait marcher même si notre endettement était de 40000€. Depuis l’âge de 8 ans, j’ai toujours vécu à crédit cela ne m’a donc pas empêché de vivre. Je ne suis pas stressé pour ça. Il faut se faire plaisir, tu ne laisses rien sur cette terre, ce qui est pris est pris !

Les produits sont arrivés 3 jours avant l’ISPO, on a fait les shooting à 4h du matin et le catalogue est parti direct à l’imprimerie. Quant à nous, on a filé dans la voiture en direction de l’Allemagne ! On a débarqué le dimanche pour monter notre stand, fabriqué par mon père et un pote ébéniste. Le moins que l’on puisse dire c’est que le réseau à beaucoup compté pour nous. Notre fibre en céramique a fait le buzz pendant l’apéro Nivéale.

De Février à Avril 2009, on a tous fait une tournée commerciale de 20000 km. On a rendu visite a tous les magasins susceptibles de vendre nos produits et on y retournait 4 à 5 fois s’il fallait, jusqu’à ce qu’ils nous prennent quelques pièces. On a serré beaucoup de mains et laissé encore plus de catalogues… Nous avons livré en Septembre, avant certaines grandes marques, 45 jours plus tard tous les produits étaient vendus ! Les clients étaient obligés d’aller en station pour s’acheter un sweat-shirt Picture Organic Clothing. Certains ont même fait plus de trois heures de route !

D’après moi, la clé de ce succès est que nous avons su être cohérents entre les valeurs que nous mettions en avant et les produits proposés.

SWiTCH : Quelles sont les valeurs de Picture Organic Clothing ?

J.D : Nos valeurs fondamentales sont : rider, protéger et partager.  Notre claim, c’est « Ride for future ». Tout notre plan de communication se décline autour de ça. Nous ne sponsorisons pas des « riders », mais des « family members », c’est-à-dire des groupes de potes, qu’ils soient sportifs, artistes ou autre. On ne cherche pas non plus à être une marque hyper core et pointue.

SWiTCH : Quelle a été la ou les principales difficultés rencontrée(s) depuis l’idée créatrice de Picture Organic Clothing jusqu’à aujourd’hui ?

J.D : Un gros coup dur a été qu’on nous pique la moitié de notre container au port de Marseille pour notre deuxième collection en Septembre 2010. Ensuite, je dirais que pour une marque jeune comme la notre il est super difficile de s’aligner commercialement face aux grosses cylindrées du marché. Et en plus on vit chez nos parents ou à la charge de nos copines… Donc ce n’est pas facile tous les jours !

SWiTCH : Quelle est ta plus grande satisfaction ?

J.D : Ma plus grande satisfaction a été la reconnaissance du milieu. S’entendre dire que nos produits sont cools et que notre marque fait envie, c’est vraiment top !

SWiTCH : Quels sont les moyens de communication que vous utilisez ?

J.D : On utilise principalement le web et de la P.L.V en magasin. On fait aussi des salons et on se sert beaucoup des réseaux sociaux. C’est Jérémy qui gère ça, on utilise Facebook, twitter et notre blog. Le petit truc en plus qui a cartonné c’est qu’on a fait des cintres en carton avec des infos sur la marque. Pour la petite anecdote, on a même des gens qui appellent pour acheter uniquement des cintres!

SWiTCH : Comment vois-tu Picture Organic Clothing dans les prochaines années ?

J.D : Aujourd’hui, 50% de notre marché est en Rhône-Alpes. Dans 2 ans nous aimerions développer notre leadership en Europe ainsi qu’aux U.S. Nous sommes entrain de négocier avec une société d’agents.

Et dans 10 ans… Eh bien, je ne sais même pas où j’en serais dans ma vie personnelle, alors au niveau professionnelle encore moins ! Tant qu’il y aura des choses à développer je serais là !

SWiTCH : Des projets pour la suite ?

J.D : Nous souhaitons faire un voyage incentive, mais pas n’importe où : en Alaska ! Dès qu’on aura l’argent…

SWiTCH : Merci Julien et bonne continuation !