Articles

« Client roi » sur les réseaux sociaux : mythe ou réalité ?

 

Après la course aux fans puis à l’engagement, certaines entreprises recentrent leurs stratégies « social media ». En améliorant leur présence digitale, ces dernières perdent parfois de vue la notion de client, pourtant capitale. En effet, si l’internaute devient « fan » de la marque, c’est un client avant tout…

 

Un retour au brand content « utile »
Une personne est exposée en moyenne à 1000 marques et messages publicitaires par jour et n’en retient qu’une dizaine. Dans ce monde bruyant, l’objectif des marques est de sortir du lot en créant un brand content utile. Or, les critères de visibilité, d’engagement, et de retour sur investissement brouillent souvent la donne et peuvent transformer un brand content à forte valeur ajoutée en un brand content « à engagement ». En d’autres termes, l’utilité de l’information s’efface au profit de sa propension à engager la communauté. C’est ainsi que certaines publications sur Facebook vous incitent à liker ou partager une photo plus ou moins pertinente.

Or, encore aujourd’hui, les internautes recherchent avant tout un contenu intéressant. 86% d’entre eux souhaitent trouver des conseils, des astuces, et autres informations pratiques sur la marque. Malheureusement la pratique est bien loin de la théorie, et trop peu d’entreprises sont vraiment à l’écoute de leurs clients…

 

Une orientation « client » à adopter
Selon Cédric Deniaud, fondateur du cabinet de conseil The Persuaders, l’orientation client d’une entreprise se matérialise par plusieurs démarches. D’une part, elle entreprend une stratégie multicanale afin de s’adapter aux nouveaux comportements de ses consommateurs. Par exemple, au niveau du service client, la marque peut créer un compte Twitter dédié comme KLM et son compte @KLMfares pour répondre sept jours sur sept aux requêtes des « followers ». Pour aller plus loin, ces différentes opérations ne doivent pas être imaginées dans une logique de campagne mais bien dans une logique de fil rouge. Cette cohérence dans les démarches et les canaux employés est nécessaire à une fidélisation de sa clientèle. Le service client de KLM doit donc être déployé sur Twitter, mais sans oublier les supports papier, électronique ou téléphonique. Une démarche multicanale réussie passe par l’harmonisation de ses supports.

Cédric Deniaud évoque également les « labs », ces exercices de plus en plus fréquents de co-création. En effet, il est intéressant de rappeler que les média sociaux ne sont pas, a priori, un lieu de communication pour les marques mais un lieu d’échange. La marque outdoor Raidlight associe depuis longtemps ses clients à sa démarche innovation. En testant les produits, le consommateur devient un véritable maillon de la chaine de création. D’ailleurs, un onglet dédié « Réalisé grâce à vous » met en avant les produits confectionné en co-création.

Enfin, comme le montre le graphique, une démarche externe ne suffit plus. Des synergies doivent être mise en place entre l’interne et l’externe. N’oublions pas que les premiers clients d’une entreprise sont ses employés !

 

Source

Résumé de la Convention annuelle de la National Ski Area Association du 06 au 09 mai 2012 à San Antonio, Texas (1ère partie)

Du 06 au 09 mai 2012 a lieu la Convention de la National Ski Area Association à San Antonio, au Texas (USA). Ce rendez-vous  annuel, est l’occasion de mélanger business, conférences et rencontres avec les dirigeants des stations de montagne américaines et des équipementiers du monde entier. Nous avons la chance d’y être invité pour y faire une conférence sur l’intérêt de la géolocalisation sociale dans le secteur du tourisme. Résumé des deux premières journées à l’image de ce continent… hors norme !


Journée 0 : Cadillac, Stetsons et un Mall aussi grand qu’une station de ski
L’accueil à l’aéroport par un chauffeur en Cadillac « Escalade » a donné immédiatement le ton de cet événement : du très haut niveau ! Comme nous avons eu la chance d’arriver une journée à l’avance, nous en avons profité pour visiter un peu. San Antonio est une ville colorée typique des Etats du Sud des USA : des avenues parfaitement droites quadrillent l’espace, un mélange de styles architecturaux parfois incongru (colonial, pueblo et des buildings modernes), des restaurants tous les 50 mètres (les américains mangent jour et nuit…) et d’immenses Malls – la surface commerciale de Rivermall, la principale gallerie commerçante de S.A, doit être aussi vaste que le village de Val Thorens ! La ballade sur le Riverwalk, au bord de la rivière qui traverse la ville, est non seulement très agréable (à condition de la faire à la fraîche le matin… quand il ne fait que 32°C !), mais regorge aussi de bonnes idées pour toute personne qui travaille sur la scénarisation d’espaces naturels et/ou urbanisés, ainsi que sur les problématiques de signalétiques et d’orientation des visiteurs. Petit détail en passant, si vous voulez suivre la tendance vestimentaire : quelque soit la température extérieure, la tenue de rigueur est jeans, bottes de cuir et chapeau Stetson.

Journée 1 : Golf et speed conférences
La 1ère journée s’ouvre traditionnellement sur un tournoi de golf, suivies de conférences d’une trentaine de minutes maximum. Trois ou quatre conférences ont lieu en même temps. Nous avons donc dû faire des choix :

1°) « La convergence marketing : E-mailing, média sociaux et service client ne font qu’un ! » par Corey Ryan de Ryan Solutions :
Nous y apprenons – à notre grande surprise – que les lundis, vendredis, samedis et dimanches sont les meilleures journées pour envoyer des e-mails si l’on souhaite maximiser son taux d’ouverture. Les autres jours, il y a trop de « bruit » et les internautes sont moins disposés à lire des e-mails qui touchent à leurs activités personnelles. Pour ce qui est des campagnes d’e-mailing commerciaux spécifiques aux stations de montagne, celles lancées du 15 octobre jusqu’au 15 Janvier sont les plus performante. Une fois  la mi-janvier passée, les taux d’ouverture des e-mails chutent drastiquement. Pour la saison d’été, l’idéal est de faire partir sa campagne du 25 juin au 5 Juillet. Cela nous semble bien tardif pour déclencher un achat de vacances en montagne, même en période estivale. Toutefois, il est important de préciser que ces résultats ne sont valables que pour le marché américain. Or, culturellement les habitudes d’achats et de consommation des vacances sont très différentes de celles des européens et des français en particulier.

Corey Ryan fait apparaître très justement que 69% des destinataires des e-mails utilisent leurs téléphones mobiles pour lire leurs messages avant de les lire à nouveau sur leurs ordinateurs. Or 70 % d’entre eux les détruisent immédiatement si ça ne les intéresse pas ou si le message ne s’affiche pas correctement sur leurs téléphones. Pour maximiser son taux d’ouverture, il est donc essentiel que les e-mails s’affichent correctement. Par ailleurs, Corey Ryan ajoute que plus les images sont qualitatives et larges, plus le taux d’ouverture sera important (en moyenne 21% de plus pour une station comme Squaw Valley, CA) ! Dans la foulée, il indique que la personnalisation de ces visuels en fonction du type de vacances que les gens ont acheté améliore très nettement le taux de lecture effective des e-mails. Ainsi, utiliser des photos avec des enfants pour les personnes qui viennent avec leur famille, ou avec des groupes d’amis ou des couples pour ceux qui viennent en tribu ou en couple permet aux destinataires de se sentir plus concerné par le contenu du message véhiculé dans l’e-mail, même si le contenu textuel de celui est strictement identique. Du bon sens, nous direz-vous !

Corey Ryan suggère ensuite plusieurs idées d’e-mailing :

  • Envoyer un mail pour l’anniversaire de la dernière réservation faite par le client avec le message disant : «  le même jour l’année dernière, vous aviez réservé votre séjour chez nous. Nous espérons que nous pourrons vous revoir cette année encore ! » ;
  • Il précise aussi que les e-mails comportant des informations sur la météo sont ceux qui ont le plus gros taux d’ouverture.
  • Envoyer un mail de préparation du séjour 5 à 7 jours avant l’arrivée des clients pour leur donner des infos pratiques sur leur arrivée.
  • Envoyer un e-mail de bienvenue le jour d’arrivée semble très apprécié, car les clients sont de plus en plus nombreux à venir avec leur ordinateur ou, au moins, avec leur Smartphone. Dans cet e-mail, il convient de souhaiter la bienvenue aux visiteurs et de leur donner des infos pratiques du type : météo de la semaine, animations quotidiennes, activités disponibles, événements, promotions dans les restaurants/loueurs de matériel de ski, etc.
  • Envoyer un e-mail le lendemain du départ des vacanciers pour les remercier de leur séjour, recueillir leur avis et leur demander de poster un petit message sur les réseaux sociaux. Il convient aussi de leur glisser une proposition de séjour pour l’année prochaine avec un tarif spécial « clients fidèles » en intégrant les dates de vacances par zones pour l’année n+1.

Enfin, l’intervenant termine sa présentation en prenant l’exemple de Telluride (CO), où 52,3 % des clients déclarent être actifs sur les média sociaux – essentiellement sur Facebook (35%), mais très peu sur Twitter (1,4%) – alors que moins de 30% sont fans de la page de la station sur Facebook. Il précise, qu’en moyenne aux USA, seulement 22% des visiteurs suivent les flux d’informations sur les média sociaux de la destination dans laquelle ils passent leurs vacances.

2°) « Augmenter la profitabilité de chaque client » par Michael McDermott de Active Network :

L’intervenant était censé nous expliquer comment générer autant de revenus que possibles par visiteur en créant un maximum d’occasions de dépenses et comment avoir plus de « bons » clients et éliminer les « mauvais » en utilisant les données collectées dans ses fichiers clients. Malheureusement, sa présentation s’est révélée être une sorte de long monologue publicitaire sur les activités de sa société. No comment.

3°) « Innovation Showase » :

Nous avions déjà assisté à ce type de présentations lors de l’International Tourism Symposium 2011 à Zermatt. Le principe est simple, dynamique et particulièrement agréable pour découvrir très rapidement des entreprises innovantes : chaque entrepreneur a 3 à 5 minutes maximum pour présenter sa société et/ou son dernier produit. Parmi les 14 entreprises présentes, nous avons ainsi pu voir :

  • Siriusware qui intègre des lecteurs de cartes bancaires et de codes barres sur les téléphones mobiles ;
  • American Locker qui commercialise des casiers dans lesquels il est possible de recharger ses appareils électroniques (Tél, PC, iPad) pendant qu’on va skier ;
  • Leitwind qui fabrique des éoliennes pour les stations de ski ;
  • Elan qui est venu présenter son nouveau modèle « Amphibio »… très impressionnant !
  • Doppelmayr qui venu parler de leur système de protection pour les enfants sur les gardes-corps des télésièges. Il faut savoir que culturellement aux USA, personne ne baisse le garde corps… quand il y en a, car c’est loin d’être le cas partout ! Or, cet hiver, plusieurs enfants sont décédés en chutant de télésièges aux USA.
  • Liftopia qui propose depuis 5 ans du yield management appliqué à la vente de forfaits de remontées mécaniques. Ils essayent doucement de pénétrer le marché européen, mais rencontre beaucoup de résistance car, si ces pratiques sont courantes et très bien acceptées pour les compagnies aériennes, les sociétés de remontées mécaniques semblent ne pas percevoir tout l’intérêt de ce mode de gestion des flux.
  • Leitner-Poma / Sigma qui est en train de développer le « Las Vegas Linq Project », une roue de 167 m de hauteur avec des cabines pouvant accueillir 40 passagers, avec des dizaines d’écrans plasma à l’intérieur, une station iPod pour avoir sa propre musique… mais pas de toilette, or le tour durera 30 minutes !

Rendez-vous ici pour le résumé de la deuxième journée de cet événement !

[Propagande] Livrer du Bonheur : un chemin vers le profit, la passion et le but ultime

A l’occasion de la sortie du livre de Tony Hsieh, le PDG de Zappos – c’est-à-dire le plus célèbre site de vente de chaussures dont se sont fortement inspiré Spartoo et Sarenza – « Delivering Happiness : A Path to Profits, Passion, and Purpose« , Guy Kawasaki a réalisé une interview de l’auteur. Les questions sont assez directes, simples – voire simplistes !? (ce sont des américains…), mais les réponses comportent quelques « sagesses entrepreunariales et marketing » vraiment intéressantes. Nous vous en proposons ici une modeste traduction :

Guy Kawasaki : Sur la base de votre expérience avec les vers de terre, les dindons et les boutons, pensez-vous que l’on devient entrepreneur avec le temps ou que l’on a ça dans le sang dès la naissance ?
Tony Hsieh : Pour la grande majorité des gens, à l’age de 12 ans, soit ils ont l’esprit entrepreunarial, soit ils ne l’ont pas.

G.K. : Pour l’éducation des enfants, pensez-vous qu’il faille les préparer aux tests TAGE MAGE, leur faire prendre des cours de piano et de violon, et qu’ils aspirent à devenir médecin dès le plus jeune âge ?
T.H. : Non, je pense que mon approche serait plutôt de leur faire essayer plein d’activités différentes et  de voir ensuite celles qui les passionnent vraiment.

G.K. : Quelle est la stratégie derrière la politique de livraison et de retour gratuit ?
T.H. : Notre philosophie est d’investir la majorité de l’argent que nous aurions dépensé dans le marketing et la publicité dans l’expérience client, et de laisser nos clients faire le marketing à notre place, par le biais du bouche à oreille. Nous avons considéré la livraison gratuite en 24h à la fois comme une montée en gamme en terme de service pour le client et comme un coût marketing pour l’entreprise.

G.K. : Comment les entrepreneur devraient décider dans quel business ils devraient se lancer ?
T.H. : Je leur recommandeai d’essayer beaucoup de choses dans différentes industries et avec différentes personnes tout au long de leur vie, et finalement le business pour lequel ils sont vraiment faits viendra à eux.

G.K. : Qu’est-ce qui est pire pour une startup : avoir trop d’argent ou en manquer ?
T.H. : Avoir trop d’argent.

G.K. : Quel genre de Business Plan les entrepreneurs devraient avoir ?
T.H. : Penser à où ils voudraient en être dans 10 ans et où ils voudraient en être dans un an. Tout ce qu’il y a entre les deux ne compte pas vraiment, parce que rien ne se passe comme on l’avait prévu au départ.

G.K. : Est-ce que le service client est le nouveau marketing ?
T.H. : Ce qui est nouveau c’est que nous sommes tous hyperconnectés et que l’information circule beaucoup plus vite qu’avant (par le biais de Twitter, des blogs, etc.). Donc les récits des expériences des clients, bonnes ou mauvaises, tendent à se répandre beaucoup plus rapidement. Par conséquent, ils peuvent avoir un effet bien plus impactant sur la marque d’une entreprise.

G.K. : Quel rôle joue le bon vieux téléphone chez Zappos ?
T.H. : Nous pensons que le téléphone est l’un des meilleurs outil de gestion de l’image notre marque. Nous avons l’entière attention du client pendant 5 à 10 minutes ! On ne peut même pas comparer ça avec une pub de 30 secondes pendant le Super Bowl, alors que les téléspectateurs n’accordent probablement pas toute leur attention. Si nous arrivons à avoir une bonne interaction, nous avons remarqué que nos clients s’en souviennent pendant très longtemps et parlent de nous positivement à leurs amis et leur famille.

G.K. : Quelles sont les valaurs clés de Zappos ?
T.H. :

  • Un service qui étonne
  • Faire face au changement et le maîtriser
  • Etre amusant et non-conformiste
  • Etre aventurier, créatif et faire preuve d’ouverture d’esprit
  • La passion d’avancer et d’apprendre.
  • Construire des relations ouvertes et honnêtes en communiquant
  • Bâtir une équipe positive et un esprit de famille
  • Faire plus avec moins.
  • Etre passionné et déterminé
  • Faire preuve d’humilité

G.K. : Est-ce qu’une expérience de mort imminente peut être bonne pour une entreprise ?
T.H. : Ca peut l’être si l’entreprise apprend de cette expérience et devient plus forte grâce à cela.

G.K. : Est-ce qu’Amazon change Zappos ou est-ce que c’est Zappos qui change Amazon ?
T.H. : Nous apprenons tous les deux l’un de l’autre, mais pour les citer, Amazon a autorisé Zappos à rester indépendant. Nous continuons à prendre nos propres décisions et à faire grandir notre marque et notre culture à notre façon.

G.K. : Qu’est-ce que le »bonheur » pour une personne qui a vendu ses entreprises 265 millions et 1,2 milliards de dollars ?
T.H. :

  • Savoir garder le contrôle
  • Le constat d’avoir progressé
  • La connectivité (par le nombre et la qualité des relations)
  • Avoir des buts plus élevés

G.K. : Dans votre livre, on a l’impression que vous êtes tout le temps dans des bars. Est-ce que vos parents savent ça ?!
T.H. : En fait, c’est mon père qui fait la traduction de mon livre en chinois… 

G.K. : Est-ce que vos parents sont fiers de vous maintenant ou est-ce qu’ils veulent toujours que vous deveniez médecin ?
T.H. : Je crois que ma mère veut toujours que je devienne médecin.

Et pour finir, on a débusqué pour vous une infographie sympa sur la science du bonheur par Tony Hsieh. Enjoy !

Via & via