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Surfing for change !

La leçon de vie du mois nous est proposée par Kyle Thiermann, 21 ans, pro surfer, sponsorisé par Patagonia et Sector 9 entre autres…

Diplômé de la Gaia Univesity avec un bachelor en « Green Business », Kyle fait bouger les choses avec Surfing For Change. Suite à un voyage au Chili, où il a surfé des vagues incroyables (soit dit en passant), il se rend compte que sa propre banque (Bank of America) finance un projet de construction d’une centrale à charbon à quelques mètres de la plage. Il réalise alors qu’en étant client de cette banque il cautionne indirectement leur projet mais qu’il a également le pouvoir de faire changer les choses. Comment ? allez-vous me dire. Rien de plus simple, il suffit de convaincre les gens de ne plus faire appel aux services d’une banque finançant de tels projets. Si le raisonnement parait simpliste au premier abord, nous ajouterons qu’à ce jour Kyle a réussi à faire réinvestir 340 millions de dollars dans des agences locales au détriment de grands groupes bancaires… (Filmé lors du TEDxSantaCruz en Juin 2011 – Durée : 5’55 – Anglais non sous-titré)

Comme quoi on peut aussi agir et avoir une influence positive sur notre économie, notre environnement et notre qualité de vie !

Bon, maintenant que j’ai changé de banque, quand est ce qu’on surfe ? 😉

Fabricant de vagues, une profession d’avenir !

A l’occasion du 11ème titre de champion du monde de Kelly Slater, SWiTCH fait le point sur ce qui va sans doute révolutionner la pratique du surf dans les prochaines années. Après les combinaisons chauffantes (HBomb chez Rip Curl), les planches intelligentes en développement chez Pukas (Technologie SURFSENS), la vague des nouvelles technologies déferle sur un sport qui était, jusque là, rester à l’écart.

Le surf est une discipline exigeante tant au niveau de la technique que de la connaissance du milieu marin. Les conditions fluctuantes, les spots surpeuplés, etc., sont autant de freins qui limitent le nombre de pratiquants et ralenti la croissance de cette activité. Peut-être plus pour très longtemps… Nous avons rencontré Felip Verger, Responsable de la communication pour Wavegarden®, une petite structure nichée en plein cœur de la Gipuzcoa, sur le lac d’Aizarnazabal.

Dévoilée il y a maintenant un an, la technologie Wavegarden® permet de créer des vagues absolument parfaites sur n’importe quelle masse d’eau : lacs, piscines, étangs, etc. La vague générée est adaptable à tous les niveaux de surf ou d’âge. Elle permet « de partager l’expérience du surf avec ceux qui n’ont pas la chance de vivre près de la mer ». Si la vague actuelle ne mesure que 80 cm, ingénieurs et développeurs planchent et annoncent une vague « à hauteur d’épaule pour l’été prochain ».

Aritz Aranburu, Mick Fanning ou Bobby Martinez ont eu le privilège de tester le Wavegarden®, le résultat est unanime, tout le monde est bluffé !

Les cibles commerciales appartiennent aussi bien au secteur public que privé. Cependant, bien qu’aucun contrat n’est encore été signé, Wavegarden® à « réveillé un intérêt bien plus grand dans le privé, peut être à cause de la crise économique ».

En termes de pratique les impacts d’une telle innovation sont considérables. Pouvoir surfer à des milliers de kilomètres de la plage la plus proche, dans des conditions parfaites va permettre au marché du surf de se développer en élargissant son domaine de pratique. Pour les acteurs du milieu de la glisse l’attrait de ce nouveau marché est indéniable : nouveaux segments de clientèle, nouveaux besoins, nouvelles gammes de produits, etc. Quiksilver n’a pas attendu en s’associant au développement de la Kelly Slater Wave Company il y a 5 ans, dont vous pouvez voir la dernière vidéo ici.

Malgré cela, Wavegarden leur grille la priorité en vendant des vagues depuis 5 mois alors que KSWC se bat pour commercialiser son concept en 2014.

L’ère des vagues artificielles arrive à grand pas et les initiatives se multiplient comme en Malaisie (Sunway Lagoon) ou en Espagne (Siam Park à Tenerife), etc. N’en déplaise aux puristes, le développement du surf est là, appuyer sur un bouton pour avoir une droite tubulaire parfaite ou sur un autre pour une session de 40 cm…

Si les vagues artificielles semblent être une alternative à la surpopulation des spots et l’avenir du développement du surf, leur développement et leur commercialisation nous obligerons à être patients encore quelques années. Hossegor à Annecy, ce n’est  pas encore pour l’année prochaine…

Wavegarden® en quelques chiffres :

  • Coûts d’installation : entre 3 et 5 millions d’euros (à titre de comparaison, l’investissement moyen pour un télésiège débrayable 6 places est de 6 millions d’euros)
  • Consommation énergétique : 300 kW/h (la consommation électrique moyenne d’un habitant ou d’un couple dans un studio ou un petit appartement est comprise entre 1500 kWh et 3000 kW/h)
  • La vidéo a été visionnée 200 000 fois en 5 jours, autant dire que le besoin et l’attente des consommateurs est bien là !

SWiTCH Initiatives – ITW de Romain Jamet de Lastage

Dans le cadre des SWiTCH Initiatives nous souhaitons vous faire découvrir des entreprises qui font bouger les choses, des gens passionnés, qui créent des produits directement inspirés de leurs pratiques sportives. Aujourd’hui SWiTCH a rencontré Romain Jamet, co-fondateur de la marque Lastage.

SWiTCH : Bonjour Romain, peux-tu nous présenter ton parcours et ton entreprise ?

Romain Jamet : Bonjour, j’ai fait un master en ingénierie et management des sports de glisse à l’université Bordeaux II. En 2007, j’ai fait le choix de passer ma dernière année dans un incubateur d’entreprise afin de réfléchir au Business Plan de Lastage. Avec deux amis, un financier issu d’Audencia Nantes et un graphiste de l’école Brassart nous avons élaboré un système de distribution inédit : le VIP Dealer. N’importe qui peut devenir VIP Dealer et vendre les produits Lastage, soit physiquement, soit par Internet. Les « agents » sont ensuite rémunérés grâce à une commission en fonction de leurs ventes via un compte Paypal.

Nous avons créé Earth Distribution en 2008, posé nos statuts et finalement commercialisé la marque en Novembre 2008. La première année devait être un test afin de voir comment réagissait le marché. Vu les résultats douze mois plus tard, on ne s’est plus posé ce genre de question !

SWiTCH : Raconte-nous l’histoire de Lastage.

R.J : On souhaitait amener quelque chose de nouveau sur le marché, proposer des produits qui ne se foutent pas de la gueule du monde, notamment en termes de respect de l’environnement. Sans être 100% écologistes ou membre d’une quelconque association, nous avions, et avons toujours, de fortes convictions quant à la préservation de l’environnement. On souhaitait créer une marque à notre image et voir si d’autres personnes pensaient comme nous !

SWiTCH : D’où vient le nom Lastage ?

R.J : C’est la contraction de « Last » et « Age » ce qui signifie le dernier moment avant de rentrer dans le chaos climatique. Notre logo est composé de trois gouttes de couleurs différentes, chacune symbolisant un des éléments sur lequel on peut rider. La goutte bleu représente l’océan (surf, bodyboard, etc.), la goutte magenta le noyau terrestre (ski, skate, etc.) et la goutte jaune le soleil (chute libre, base jump, etc.). Si l’on superpose ces trois couleurs primaires, on obtient du noir, symbole du chaos.

Nous avons aussi deux claims : « Back to reality » et « Conventions are dead, think true », qui reflètent autant nos produits que notre façon de penser.

SWiTCH : Quelles sont les valeurs de Lastage ?

R.J : On a de fortes valeurs environnementales. Cela dit, nous ne souhaitons pas être moralisateurs, nous ne critiquons personne. Quand tu crées une entreprise, quoique tu fasses tu impactes la nature. Nous essayons d’être exemplaires, de faire les choses proprement. Nous étudions l’Analyse de Cycle de Vie de nos produits et nous avons effectué un bilan carbone de notre activité avec Mountain Riders.

En ce qui concerne les produits, nous travaillons avec du coton bio  pour les tee-shirts et les sweats. Ces produits sont fabriqués en Turquie et malheureusement acheminés en France par camion pour le moment. Nous essayons de mettre en place un système de transport par bateau mais cela induit un délai de livraison trop long. Nos boardshorts sont fabriqués à partir de PET recyclé.

Nous recyclons 100% de notre gamme et invitons tous nos clients à déposer leurs produits éco-conçus en magasin quand ils ne les portent plus. Pour un produit ramené, nous offrons 10% de remise sur le prochain achat.

SWiTCH : C’est le même processus que Patagonia ?

R.J : Exactement, d’ailleurs notre idée c’est d’être le Patagonia des 15-30 ans, mais en nettement plus « Rock’n Roll » !

Pour en revenir au recyclage, on a remarqué qu’il y avait de gros progrès à faire en France. C’est une pratique à laquelle les Français ne sont pas habitués.

SWiTCH : Quelle a été la principale difficulté rencontrée depuis l’idée créatrice de Lastage jusqu’à aujourd’hui ?

R.J : En fait c’est une difficulté à laquelle on commence juste à être confrontée ! Notre système de VIP Dealer, qu’on pensait sans faille, commence à nous poser problème. Ils sont de plus en plus nombreux (250 sur internet et 30 auto-entrepreneurs), ils voyagent beaucoup car ils sont passionnés de sports de glisse, la plupart d’entre eux font les saisons… C’est difficile de trouver du temps pour les former, pour fixer des objectifs cohérents ou pour anticiper le chiffre d’affaire global. On est en train de réfléchir à plusieurs solutions, on installe un concept store à Biarritz l’année prochaine et si cela fonctionne pourquoi pas un réseau de magasins franchisés Lastage !

SWiTCH : Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite monter son entreprise ?

R.J : Le plus important est de ne jamais baisser les bras. Quand on a créé Lastage, on ne pensait pas qu’il y aurait autant de galères, mais on a réussi à s’en sortir et à garder la tête hors de l’eau. Si on ne voit pas de sortie, il faut en créer une !

Je pense qu’il faut aussi contrôler de très près les aspects financiers et savoir jouer avec son endettement.

SWiTCH : Est-ce que vous avez procédé à des augmentations de capital ?

R.J : Oui, initialement de 10 000 euros, nous avons fait entrer d’autres investisseurs, pour le monter à 70 000 euros. Le but de cette augmentation est d’apporter du crédit à la société face à nos fournisseurs mais aussi de la valoriser intelligemment pour la faire grandir de la meilleure des façons.

SWiTCH : Quelle est ta plus grande satisfaction ?

R.J : Durant les évènements qu’on organise, comme le Zarbi Tour, on se rend compte du monde qui est derrière nous, qui nous pousse et nous soutient. C’est quelque chose qu’on n’imagine pas trop lorsqu’on est au bureau mais dès qu’on est en contact avec nos clients, nos VIP dealers, on se rend compte que tous ces gens-là partagent les mêmes valeurs. Parfois on a l’impression qu’on est en train de lever une armée ! C’est vraiment grisant !

Lastage ce n’est pas une marque, c’est une culture. On souhaite se développer mais pas à n’importe quel prix. On fait les choses à notre rythme. Si on se développe trop vite on se prostitue !

SWiTCH : Quels sont les moyens de communication que vous utilisez ?

R.J : Essentiellement le marketing viral. Quand on a lancé Lastage, on avait un budget marketing de 1000€, on a fait des stickers et c’était fini. Il a donc fallu trouver des solutions gratuites et efficaces. On est très présent sur les réseaux sociaux, les plateformes vidéo, etc. On fait aussi de l’évènementiel et du sponsoring.

Notre réseau de VIP Dealers représente aussi un bel outil marketing, il nous a amené des parutions presse et nous permet de créer un important réseau de contact.

SWiTCH : Quelle vision à 5 ans as-tu de Lastage ?

R.J : On souhaite grandir, mais ce qui est primordial pour nous c’est de garder nos valeurs. On ne veut pas augmenter notre CA à n’importe quel prix. L’objectif c’est de mettre en place un réseau structuré de VIP dealers, de magasins franchisés et de se développer à l’international.

SWiTCH : Est-ce qu’il y a un sujet que nous n’avons pas abordé mais dont tu aurais voulu parlé ?

R.J : On souhaite se lancer dans l’évènementiel éco-responsable. On va faire quelque chose de nouveau, créer la surprise,… et c’est pour bientôt !

Je souhaitais également remercier tous les gens qui nous soutiennent et notre réseau de VIP dealer car ce sont eux qui font ce que nous sommes.

SWiTCH : Merci Romain et bonne continuation pour la suite !

R.J: Merci à toi et longue vie à SWiTCH !

Crédits Photos : Lastage (Aktaes et Greg Moyano)

Quiksilver Pro NYC 2011 : Merci Katia ?

Après l’une des plus belles épreuves de l’histoire du World Tour à Teahupoo il y a deux semaines, direction Long Beach,(N.Y) pour le contest Quiksilver et ses 1,000,000$ (ça fait toujours mieux en dollars ! 🙂 ) de prize money. « Nous sommes plus qu’enthousiastes d’accueillir le plus gros évènement de surf au monde à New York », a déclaré Bob McKnight, Président de l’équipementier américain lors de l’annonce de l’arrivée de cette nouvelle étape sur le tour.

Certains d’entre vous se demandent surement s’il y a des vagues à New York ? Oui, quelques-unes… mais si Quiksilver vient croquer la Grosse Pomme, ne nous leurrons pas, ce n’est pas uniquement pour la qualité des vagues. Deux intérêts à cela :

  • Un impact direct sur un public large (bien supérieur à celui d’épreuves comme Fidji, par exemple), puisqu’il y a plus de 8 millions d’habitants et que le site où a eu lieu la compétition peut accueillir plusieurs dizaines de milliers de personnes ;
  • Plus de partenariats possibles (privés et publics) pour organiser l’évènement.

Cette stratégie permet ainsi à Quiksilver d’attirer l’attention des médias et de la population urbaine tout en étant au plus proche de ses clients pour faire étalage de toute sa « boardriding culture » : team Quiksilver, Roxy et DC, défilés de mode, contests de skate et de BMX, concerts, etc. Ajoutez à cela, le plus gros prize money de l’histoire du surf et un dispositif de communication tellement impressionnant que la marque a refusé d’en révéler le budget. Bref, la grosse artillerie !

Mais est-ce suffisant pour avoir un retour sur investissement satisfaisant ?
Pas si sur… Malgré le passage de l’ouragan Katia, les conditions de surf auront été déplorables lors des premières journées d’épreuve. Après 3 jours de compétition dans des vagues de 50 cm, les membres du top 34 ont commencé à élever la voix, à l’image du Tahitien Michel Bourez :

« Après Rio, NYC. Le prochain event, c’est d’aller surfer une rivière en Allemagne ? Ca intéresse qui le surf en ville ? Les meilleures vagues pour les meilleurs surfeurs, non ? »

Même le décuple champion du monde, Kelly Slater, s’est permis de critiquer son sponsor historique :

« C’est frustrant pour moi de nous voir de plus en plus aller vers des beachbreaks […]. Les meilleurs surfeurs devraient être sur les meilleures vagues et réaliser les meilleures performances »

De belles vagues et une finale au suspense haletant ont cependant permis de terminer ce Quiksilver Pro NYC 2011 en beauté. Le bilan pour la marque semble alléchant : plus de 100 000 nouveaux fans sur la page Facebook, 22000 visionnages de la vidéo résumant les 5 jours de compétition, des dizaines de milliers de personnes sur la plage pour la finale et un écho positif dans la presse spécialisée (dont la survie dépend des revenus publicitaires obtenus auprès des marques…). Quiksilver a réussi son pari : faire surfer les meilleurs riders de la planète à 30 minutes d’une des plus grandes mégalopoles du monde et obtenir l’adhésion quasi complète de tous les acteurs du milieu de la glisse.

La vraie question est la suivante : doit-on remercier Katia d’avoir permis le succès intégral du Quiksilver Pro NYC 2011 ou bien la maudire car cette réussite va certainement inciter d’autres marques à s’engouffrer dans la brèche du surf grand public au détriment de la qualité des performances sportives ?

Crédit photos

SWiTCH Initiatives – ITW de Virginie Rosa de Sorky

Dans le cadre des SWiTCH Initiatives, nous souhaitons vous faire découvrir des entreprises qui font bouger les choses, des gens passionnés, qui créent des produits directement inspirés de leur pratique sportive. Aujourd’hui SWiTCH a rencontré Virginie Rosa, responsable du bureau d’étude Sport Contrôle et de la marque qui fait de plus en plus parler d’elle sur les beachbreaks du sud-ouest : Sorky.

SWiTCH : Bonjour Virginie Rosa, pourriez-vous nous présenter votre parcours et votre entreprise ?

Virginie Rosa : Bonjour, je dirige le bureau d’étude Sport Contrôle basé à Bidart sur le campus de l’ESTIA (Ecole Supérieure des Technologies Industrielles Avancées). J’ai un Doctorat en Sport et Santé. J’ai travaillé chez Décathlon comme ingénieur R&D puis à mon propre compte dans une société de conseil en création d’entreprise innovante. J’ai ensuite rejoint Sport Contrôle en tant que responsable du bureau d’étude.

SWiTCH : Racontez-nous l’histoire de la marque.

V.R : Sorky a été créée en 2008 à l’initiative de 4 médecins passionnés de surf. Face à de nombreux patients atteints d’exostose (rétrécissement du conduit auditif externe de l’oreille principalement dû à une pratique du surf en eau froide) les médecins ont eu la réflexion suivante : pourquoi ne pas mettre en place une action préventive afin de prévenir cette pathologie ? Bien souvent les surfeurs atteint d’exostose ne s’en rendent compte qu’une fois qu’elle s’est développée. L’intégration d’un étudiant en école d’ingénieur et surfeur a permis de concrétiser ce projet.

SWiTCH : Pourquoi ne pas utiliser de bouchons d’oreilles standards ou des bouchons d’oreilles de natation ?

V.R : Tout d’abord nous avons essayé de comprendre pourquoi ils n’étaient pas portés. Trois raisons principales sont ressorties:

  • Le son ne passe pas bien : caisse de résonnance.
  • Sensation de pression dans l’oreille.
  • Sensation de chaleur dans l’oreille, l’oreille ne « respire » pas.

C’est pourquoi il fallait une innovation, nous voulions créer un tympan artificiel. La marque Sorky est d’ailleurs un dérivé du mot basque Sorkunza qui signifie innovation.

SWiTCH : Quelles sont les valeurs de Sorky ?

V.R : Nous sommes très axés sur la prévention des risques liés à la pratique sportive. Nous essayons d’être le plus possible à l’écoute des pratiquants. Les valeurs de Sorky sont donc de prévenir pour garder du plaisir.

SWiTCH : Les bouchons d’oreille Sorky peuvent-ils être recyclés ?

V.R : Nous sommes en train d’y travailler avec notre fournisseur. Techniquement, le bouchon peut être recyclé, ce qu’il nous manque c’est un marché intéressé par la matière afin que l’industriel puisse investir… Au niveau environnemental nous essayons de limiter au maximum les transports, c’est pourquoi nous travaillons prioritairement avec des entreprises locales.

SWiTCH : Quelle a été la principale difficulté rencontrée depuis l’idée créatrice de Sorky jusqu’à aujourd’hui ?

V.R : La commercialisation ! Le produit est efficace, il plait, mais nous avons eu beaucoup de mal à le commercialiser. C’est extrêmement frustrant, surtout après plusieurs années de travail. Nous n’avions pas de profil commercial dans notre équipe, nous sommes tous très axés sur les aspects médicaux et techniques du produit.

SWiTCH : Comment avez-vous résolu le problème ?

V.R : Nous travaillons avec des distributeurs reconnus sur le marché du surf.

SWiTCH : Quel serait le conseil que vous donneriez à une personne qui voudrait créer une entreprise avec un produit innovant?

V.R : Avec le recul on se rend compte que nous aurions d’abord dû vendre en direct sur de très petits volumes afin de construire et de maitriser notre marché. Ensuite il aurait été nécessaire de faire une sorte de benchmark des différents canaux de distribution afin de définir ceux qui convenaient à Sorky. Ceci aurait permis de mieux comprendre le discours des distributeurs et de négocier sur des bases objectives. Donc mon conseil serait de ne pas négliger cette face commerciale en termes de temps et d’argent dans le financement de l’entreprise. Tout ne doit pas être consacré à la R&D.

SWiTCH : Quels canaux de distribution utilisez-vous aujourd’hui ?

V.R : Nous proposons de la vente en ligne sur notre site internet. Mais les ventes sont surtout réalisées par le réseau de surf shop au travers de notre distributeur FCS – Surf Hardware. Sur ce circuit, le produit est commercialisé dans quasiment toute l’Europe de l’Ouest ; un démarrage commercial a également lieu en Australie. Sorky est aussi vendu en pharmacie, parapharmacie et chez des audioprothésistes. D’autres magasins de nature, de triathlon et d’outdoor sont également intéressés, mais nous commençons tout juste.

SWiTCH : Quels sont les moyens de communication que vous utilisez ?

V.R : Pour l’instant nous sommes sur un marché de niche, la protection auditive du surfeur. Nous communiquons presque uniquement autour de cette pratique. Nous sommes présents sur des contests de surf comme le Roxy Jam à Biarritz, nous avons participé au concours de l’Eurosima en 2010 où nous avons gagné l’Award de la meilleure innovation technologique. Nous avons un team, composé d’Antoine Delpero (champion du monde de longboard ISA en 2009), Pierre Louis Costes (8 fois champion de France et 2 fois champion d’Europe) et Pauline Ado (Championne du monde junior en 2008).

Nous essayons aussi de nous créer une image sur les réseaux sociaux mais ce n’est vraiment pas évident de savoir comment communiquer.

Nous sommes aussi en train de finaliser une étude médicale qui vise à prouver scientifiquement l’efficacité des produits Sorky. Jusqu’ici aucune structure de conception de bouchons n’a, à ma connaissance, réalisé une telle étude.

SWiTCH : Quelle vision à 5 ans avez-vous de la marque Sorky ?

V.R : Nous souhaitons être reconnus comme la référence dans l’équipement de protection lié à la pratique du surf. Sorky est aujourd’hui une marque du bureau d’étude Sport Contrôle nous souhaitons qu’elle devienne une entreprise à part entière.

SWiTCH : Merci Virginie et bonne continuation pour la suite !

V.R : Merci à vous et bon Sorky !