Quiksilver Pro NYC 2011 : Merci Katia ?

Après l’une des plus belles épreuves de l’histoire du World Tour à Teahupoo il y a deux semaines, direction Long Beach,(N.Y) pour le contest Quiksilver et ses 1,000,000$ (ça fait toujours mieux en dollars ! 🙂 ) de prize money. « Nous sommes plus qu’enthousiastes d’accueillir le plus gros évènement de surf au monde à New York », a déclaré Bob McKnight, Président de l’équipementier américain lors de l’annonce de l’arrivée de cette nouvelle étape sur le tour.

Certains d’entre vous se demandent surement s’il y a des vagues à New York ? Oui, quelques-unes… mais si Quiksilver vient croquer la Grosse Pomme, ne nous leurrons pas, ce n’est pas uniquement pour la qualité des vagues. Deux intérêts à cela :

  • Un impact direct sur un public large (bien supérieur à celui d’épreuves comme Fidji, par exemple), puisqu’il y a plus de 8 millions d’habitants et que le site où a eu lieu la compétition peut accueillir plusieurs dizaines de milliers de personnes ;
  • Plus de partenariats possibles (privés et publics) pour organiser l’évènement.

Cette stratégie permet ainsi à Quiksilver d’attirer l’attention des médias et de la population urbaine tout en étant au plus proche de ses clients pour faire étalage de toute sa « boardriding culture » : team Quiksilver, Roxy et DC, défilés de mode, contests de skate et de BMX, concerts, etc. Ajoutez à cela, le plus gros prize money de l’histoire du surf et un dispositif de communication tellement impressionnant que la marque a refusé d’en révéler le budget. Bref, la grosse artillerie !

Mais est-ce suffisant pour avoir un retour sur investissement satisfaisant ?
Pas si sur… Malgré le passage de l’ouragan Katia, les conditions de surf auront été déplorables lors des premières journées d’épreuve. Après 3 jours de compétition dans des vagues de 50 cm, les membres du top 34 ont commencé à élever la voix, à l’image du Tahitien Michel Bourez :

« Après Rio, NYC. Le prochain event, c’est d’aller surfer une rivière en Allemagne ? Ca intéresse qui le surf en ville ? Les meilleures vagues pour les meilleurs surfeurs, non ? »

Même le décuple champion du monde, Kelly Slater, s’est permis de critiquer son sponsor historique :

« C’est frustrant pour moi de nous voir de plus en plus aller vers des beachbreaks […]. Les meilleurs surfeurs devraient être sur les meilleures vagues et réaliser les meilleures performances »

De belles vagues et une finale au suspense haletant ont cependant permis de terminer ce Quiksilver Pro NYC 2011 en beauté. Le bilan pour la marque semble alléchant : plus de 100 000 nouveaux fans sur la page Facebook, 22000 visionnages de la vidéo résumant les 5 jours de compétition, des dizaines de milliers de personnes sur la plage pour la finale et un écho positif dans la presse spécialisée (dont la survie dépend des revenus publicitaires obtenus auprès des marques…). Quiksilver a réussi son pari : faire surfer les meilleurs riders de la planète à 30 minutes d’une des plus grandes mégalopoles du monde et obtenir l’adhésion quasi complète de tous les acteurs du milieu de la glisse.

La vraie question est la suivante : doit-on remercier Katia d’avoir permis le succès intégral du Quiksilver Pro NYC 2011 ou bien la maudire car cette réussite va certainement inciter d’autres marques à s’engouffrer dans la brèche du surf grand public au détriment de la qualité des performances sportives ?

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