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Fabricant de vagues, une profession d’avenir !

A l’occasion du 11ème titre de champion du monde de Kelly Slater, SWiTCH fait le point sur ce qui va sans doute révolutionner la pratique du surf dans les prochaines années. Après les combinaisons chauffantes (HBomb chez Rip Curl), les planches intelligentes en développement chez Pukas (Technologie SURFSENS), la vague des nouvelles technologies déferle sur un sport qui était, jusque là, rester à l’écart.

Le surf est une discipline exigeante tant au niveau de la technique que de la connaissance du milieu marin. Les conditions fluctuantes, les spots surpeuplés, etc., sont autant de freins qui limitent le nombre de pratiquants et ralenti la croissance de cette activité. Peut-être plus pour très longtemps… Nous avons rencontré Felip Verger, Responsable de la communication pour Wavegarden®, une petite structure nichée en plein cœur de la Gipuzcoa, sur le lac d’Aizarnazabal.

Dévoilée il y a maintenant un an, la technologie Wavegarden® permet de créer des vagues absolument parfaites sur n’importe quelle masse d’eau : lacs, piscines, étangs, etc. La vague générée est adaptable à tous les niveaux de surf ou d’âge. Elle permet « de partager l’expérience du surf avec ceux qui n’ont pas la chance de vivre près de la mer ». Si la vague actuelle ne mesure que 80 cm, ingénieurs et développeurs planchent et annoncent une vague « à hauteur d’épaule pour l’été prochain ».

Aritz Aranburu, Mick Fanning ou Bobby Martinez ont eu le privilège de tester le Wavegarden®, le résultat est unanime, tout le monde est bluffé !

Les cibles commerciales appartiennent aussi bien au secteur public que privé. Cependant, bien qu’aucun contrat n’est encore été signé, Wavegarden® à « réveillé un intérêt bien plus grand dans le privé, peut être à cause de la crise économique ».

En termes de pratique les impacts d’une telle innovation sont considérables. Pouvoir surfer à des milliers de kilomètres de la plage la plus proche, dans des conditions parfaites va permettre au marché du surf de se développer en élargissant son domaine de pratique. Pour les acteurs du milieu de la glisse l’attrait de ce nouveau marché est indéniable : nouveaux segments de clientèle, nouveaux besoins, nouvelles gammes de produits, etc. Quiksilver n’a pas attendu en s’associant au développement de la Kelly Slater Wave Company il y a 5 ans, dont vous pouvez voir la dernière vidéo ici.

Malgré cela, Wavegarden leur grille la priorité en vendant des vagues depuis 5 mois alors que KSWC se bat pour commercialiser son concept en 2014.

L’ère des vagues artificielles arrive à grand pas et les initiatives se multiplient comme en Malaisie (Sunway Lagoon) ou en Espagne (Siam Park à Tenerife), etc. N’en déplaise aux puristes, le développement du surf est là, appuyer sur un bouton pour avoir une droite tubulaire parfaite ou sur un autre pour une session de 40 cm…

Si les vagues artificielles semblent être une alternative à la surpopulation des spots et l’avenir du développement du surf, leur développement et leur commercialisation nous obligerons à être patients encore quelques années. Hossegor à Annecy, ce n’est  pas encore pour l’année prochaine…

Wavegarden® en quelques chiffres :

  • Coûts d’installation : entre 3 et 5 millions d’euros (à titre de comparaison, l’investissement moyen pour un télésiège débrayable 6 places est de 6 millions d’euros)
  • Consommation énergétique : 300 kW/h (la consommation électrique moyenne d’un habitant ou d’un couple dans un studio ou un petit appartement est comprise entre 1500 kWh et 3000 kW/h)
  • La vidéo a été visionnée 200 000 fois en 5 jours, autant dire que le besoin et l’attente des consommateurs est bien là !

Quiksilver Pro NYC 2011 : Merci Katia ?

Après l’une des plus belles épreuves de l’histoire du World Tour à Teahupoo il y a deux semaines, direction Long Beach,(N.Y) pour le contest Quiksilver et ses 1,000,000$ (ça fait toujours mieux en dollars ! 🙂 ) de prize money. « Nous sommes plus qu’enthousiastes d’accueillir le plus gros évènement de surf au monde à New York », a déclaré Bob McKnight, Président de l’équipementier américain lors de l’annonce de l’arrivée de cette nouvelle étape sur le tour.

Certains d’entre vous se demandent surement s’il y a des vagues à New York ? Oui, quelques-unes… mais si Quiksilver vient croquer la Grosse Pomme, ne nous leurrons pas, ce n’est pas uniquement pour la qualité des vagues. Deux intérêts à cela :

  • Un impact direct sur un public large (bien supérieur à celui d’épreuves comme Fidji, par exemple), puisqu’il y a plus de 8 millions d’habitants et que le site où a eu lieu la compétition peut accueillir plusieurs dizaines de milliers de personnes ;
  • Plus de partenariats possibles (privés et publics) pour organiser l’évènement.

Cette stratégie permet ainsi à Quiksilver d’attirer l’attention des médias et de la population urbaine tout en étant au plus proche de ses clients pour faire étalage de toute sa « boardriding culture » : team Quiksilver, Roxy et DC, défilés de mode, contests de skate et de BMX, concerts, etc. Ajoutez à cela, le plus gros prize money de l’histoire du surf et un dispositif de communication tellement impressionnant que la marque a refusé d’en révéler le budget. Bref, la grosse artillerie !

Mais est-ce suffisant pour avoir un retour sur investissement satisfaisant ?
Pas si sur… Malgré le passage de l’ouragan Katia, les conditions de surf auront été déplorables lors des premières journées d’épreuve. Après 3 jours de compétition dans des vagues de 50 cm, les membres du top 34 ont commencé à élever la voix, à l’image du Tahitien Michel Bourez :

« Après Rio, NYC. Le prochain event, c’est d’aller surfer une rivière en Allemagne ? Ca intéresse qui le surf en ville ? Les meilleures vagues pour les meilleurs surfeurs, non ? »

Même le décuple champion du monde, Kelly Slater, s’est permis de critiquer son sponsor historique :

« C’est frustrant pour moi de nous voir de plus en plus aller vers des beachbreaks […]. Les meilleurs surfeurs devraient être sur les meilleures vagues et réaliser les meilleures performances »

De belles vagues et une finale au suspense haletant ont cependant permis de terminer ce Quiksilver Pro NYC 2011 en beauté. Le bilan pour la marque semble alléchant : plus de 100 000 nouveaux fans sur la page Facebook, 22000 visionnages de la vidéo résumant les 5 jours de compétition, des dizaines de milliers de personnes sur la plage pour la finale et un écho positif dans la presse spécialisée (dont la survie dépend des revenus publicitaires obtenus auprès des marques…). Quiksilver a réussi son pari : faire surfer les meilleurs riders de la planète à 30 minutes d’une des plus grandes mégalopoles du monde et obtenir l’adhésion quasi complète de tous les acteurs du milieu de la glisse.

La vraie question est la suivante : doit-on remercier Katia d’avoir permis le succès intégral du Quiksilver Pro NYC 2011 ou bien la maudire car cette réussite va certainement inciter d’autres marques à s’engouffrer dans la brèche du surf grand public au détriment de la qualité des performances sportives ?

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