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Chambéry accueille le 1er forum national du tourisme responsable

La ville de Chambéry accueillera pendant trois jours le premier forum national du tourisme responsable. Se déroulant du 11 au 13 juin, cet événement est destiné aux professionnels du tourisme comme au grand public. Lors de ce rassemblement, une trentaine de conférences en lien avec le tourisme durable permettront d’échanger entre acteurs. Elles seront complétées par des ateliers,  des tables-rondes, des projections de films et un espace exposants.

Les thématiques abordées seront les suivantes :

  • Tourisme responsable : Quel état des lieux et perspectives à venir ?
  • Tourisme solidaire et participatif : Comment impliquer les habitants, évaluer les impacts ?
  • Tourisme d’aventure : Quels sont ses enjeux et problématiques ?
  • Sports d’hiver durables : Faut-il aller vers un changement de modèle ?
  • Rôle des médias : Comment valoriser l’offre du tourisme responsable ?
  • Sensibilisation des voyageurs : la rencontre interculturelle est-elle possible ?
  • Territoires responsables : Comment prendre en compte la problématique territoriale ?
  • Labels et certification : Que garantissent-ils ? Quelles sont leurs limites ?
  • Compensation carbone : Où va l’argent des compensations ? à quoi servent les projets ?

Ce forum est organisé par l’Association des Voyageurs et Voyagistes Eco-responsables. De nombreux intervenants, professionnels, chercheurs, écrivains, etc. viendront partager leurs connaissances sur ces thématiques. C’est l’occasion d’en apprendre plus sur les voyages responsables et leur développement. Une belle initiative, alors si vous n’avez rien de prévu pourquoi ne pas allez y faire un tour ?

Où ? Au centre de congrès le Manège à Chambéry, de 9h à 21H 30 . Toutes les infos ici !

Crédits photos : www.forum-national-tourisme-responsable.com

 

Le développement durable en montagne, ça continue l’été ! (Série « Développement Durable » – 8/10)

Ça fait un petit moment que nous n’avons pas parlé de développement durable sur ce blog, donc nous revenons aujourd’hui sur ce thème qui nous tient à cœur. Avec les beaux jours qui arrivent, la saison hivernale de ski se termine. La neige fond et tout ce qu’elle recouvrait pendant l’hiver apparaît…et ce n’est pas toujours beau à voir, car les déchets laissés par les skieurs se sont accumulés !

C’est là qu’intervient l’association Mountain Riders. Ils étaient présents en stations cet hiver pour sensibiliser les vacanciers à  l’impact des déchets jetés sur les pistes de ski. Ils sont de retour au printemps pour ramasser ceux qui, malgré cette sensibilisation, ont été « oubliés ». Aidés de 3 500 bénévoles, ils sillonnent les domaines skiables. L’an passé près de 30 tonnes de déchets de toutes sortes ont été retrouvés !

En parallèle de ces actions sur le terrain, les initiatives des communes pour un développement plus durable se poursuivent. Dans le cadre de la Charte Nationale en faveur du développement durable (51 stations l’ont signée), 10 stations ont établies leur Bilan Carbone™ l’an passé. Celui-ci permet de mettre en évidence les pôles d’émissions de gaz à effet de serre en station. Et donc de cibler les actions. Celles-ci touchent divers domaines : le transport, la gestion des déchets, ou encore l’optimisation énergétique. Un vaste programme, décliné en 8 plans d’actions depuis 2007.

Si vous voulez participer aux ramassages en station près de chez vous, le programme est disponible ici !

Crédits photos : Mountain Riders

Le SAM en différé : le séminaire de l’OITAF

Lors du SAM 2010, nous avons pu suivre le séminaire organisé par l’OITAF sur le thème «Management environnemental dans le domaine des installations à câbles». Les intervenants ont transmis leur expérience et leur savoir-faire sur les thématiques du développement durable à travers les thématiques de la gestion de l’eau, de l’énergie et des transports en montagne. Petit aperçu des sujets abordés lors de cette journée…

  • Ulrike Pröbstl, de l’université pour la culture du sol de Vienne a présenté l’audit écologique appliqué aux domaines skiables. Les objectifs finaux de cet audit sont la limitation des risques,  la diminution des coûts de fonctionnement et l’amélioration de l’organisation interne de l’entreprise.
  • Jean-Marc Hassid, chercheur, est intervenu sur la nouvelle directive cadre sur l’eau déclinée aux domaines skiables. Cette directive vise à harmoniser les textes sur la gestion de l’eau. Et ce, dans le but d’augmenter sa qualité (eau potable ou de baignade) dans l’union européenne. Cette application au domaine de la montagne intervient suite à l’évolution des usages de l’eau en stations. L’objectif de cette application est le maintien d’un débit minimum dans les rivières en hiver ainsi que la préservation des zones humides.
  • Gunther Suette, du service du gouvernement régional de la Styrie, est intervenu sur le monitoring de la gestion de l’eau pour la neige de culture. La gestion des données passées permet d’effectuer un suivi et de mesurer l’état de l’eau. Le but de ce monitoring est d’optimiser la production et la qualité de la neige de culture.
  • Michael Manhart a présenté le système de management environnemental de la station de Lech am Arlberg (Autriche). Ce management est global puisqu’il va de l’utilisation de panneaux solaires thermiques à la réinsertion de vaches sur les pâturages, pour entretenir les pistes en été. Lech se distingue en ayant imposé une limite de visiteurs. Au-delà de 14 000 skieurs, les forfaits ne sont plus vendus, car les impacts sur l’environnement seraient trop importants.
  • Martin Hug, a pour sa part présenté l’engagement de la station de Laax (Suisse). Il a prouvé qu’une station non certifiée pouvait être engagée dans une démarche durable. Il a particulièrement insisté sur l’importance d’une gestion optimale de l’énergie.
  • Enfin, Andreas Dorfmann a présenté le projet de liaison ferroviaire dans la vallée du Pustertal (Italie). Ce projet promet de relier toute la vallée par le train, soient les stations de Gitsberg, Kronplatz et Hochhorse. Le visiteur, acheminé en train jusqu’à la vallée, pourra prendre une télécabine depuis les gares ferroviaires pour rallier les domaines skiables. Ce projet visionnaire vise à réduire les flux de véhicules dans la vallée, pour les touristes comme pour les habitants. Faciliter les liaisons et rendre le ski plus libre, voilà les concepts développés ici !

Ces conférences ont été présentées par des intervenants impliqués concrètement dans le développement durable et venant d’horizons divers. Ils ont eu le mérite de montrer que réunir les acteurs de la montagne pour un développement plus durable est possible. Ces exemples sont loin d’être des modèles reproductibles à l’identique ailleurs et chaque station doit trouver comment combiner ses spécificités et ses opportunités. Beau challenge !

Ecodesign : les tendances majeures (Série « Développement Durable » – 7/10)

Aujourd’hui, nous vous faisons partager une présentation très instructive sur l’écodesign. Mais au fait, qu’est-ce que c’est l’écodesign ?

Il vise un développement plus raisonné en connectant le design (concept alliant une intention à sa réalisation matérielle) et les enjeux du développement durable. Ce principe est intéressant, car il laisse place à l’innovation afin de développer des solutions viables et correspondants à une nouvelle façon plus humaine de voir les choses.

En écodesign, 4 grandes tendances se distinguent :

– le design sensé, où la priorité est donnée à l’intention ;

– le design économique qui consiste à faire mieux avec moins ;

– le design positif avec une optimisation de gestion des cycles ;

– et le design de système, porteur de solutions plus globales.

Les concepts abordés (l’écologie industrielle, l’économie de fonctionnalité ou encore la désintermédiation) sont autant de solutions en totale cohérence avec une vision plus durable des systèmes. Actuellement ces modèles sont en train de se développer un peu partout dans le monde, preuve de leur efficacité. L’écodesign touche toutes les sphères, que ce soit notre vie professionnelle ou personnelle et tous les secteurs d’activités. Il passe avant tout par une très bonne observation de notre environnement. Et ce, afin de détecter nos incohérences et voies de progrès.  Bonne lecture!

Présentation issue du cercle d’innovation Courts-Circuits, à l’initiative de Pourquoi tu cours, encadré par les planneurs stratégiques Jérémy Dumont et Nicolas Marronnier.

Aperçu du tourisme de montagne en hiver et de ses impacts

Vous le savez sans doute, le tourisme de montagne en France est essentiellement hivernal et estival. Les sports d’hiver sont la principale source de fréquentation et engendrent donc une modification du paysage par la construction d’infrastructures. Ce sont plus de 120 millions de personnes qui séjournent dans les Alpes chaque année ! La France compte le plus grand domaine skiable d’Europe, avec 1 618 km², contre 840 pour la Suisse, 790 pour l’Autriche et 750 pour l’Italie.

Cependant, le ski alpin est à l’origine de nombreux impacts sur l’environnement :

l’eau prélevée pour la production de neige de culture : un peu plus de la moitié de l’eau utilisée provient de retenues collinaires, 30% des cours d’eau et 10% des réseaux d’eau potable. Les additifs ont été utilisés de 1992 à 2005. Les professionnels du secteur ont désormais arrêté l’utilisation de ces produits, afin de limiter l’impact négatif sur l’environnement.

l’énergie utilisée pour les remontées mécaniques et les enneigeurs : depuis 1980, la puissance électrique totale installée a triplé comme nous l’indique le graphique ci-dessus ;

le dérangement de la faune et la destruction de la végétation : diminution de certaines populations comme celle du Tétra Lyre, qui subissent l’impact des installations jusqu’à une distance d’au moins 1500 m.  D’où la création de zones refuges afin de les protéger de toutes les perturbations possibles ;

les phénomènes d’érosion et de mouvements de terrain; le remodelage du paysage pour créer des pistes plus ou moins faciles, adaptées à la demande des clients.

En moyenne, 1,4% de l’étendue des montagnes françaises sont recouverts par un domaine skiable. Cette proportion est plus forte dans les Alpes du Nord (5,1%) et plus faible dans le Jura, les Vosges et le Massif central.

La montagne et le tourisme sont intimement liés : apports économiques et maintien d’une population permanente sont des avantages non négligeables. Le juste milieu entre préservation d’un environnement naturel et attractivité touristique est parfois difficile à trouver. Soulignons au passage le travail des associations locales, dans les vallées, ou plus larges, comme Mountain Riders, qui agissent pour une prise de conscience. « Pour que la montagne reste un plaisir »…

Crédits photos: Service technique des remontées mécaniques et des transports guidés (STRMTG) et ODIT France.

Vosges, Massif

Puma ou comment transformer une boite en sac

Il y a des bonnes idées qui font plaisir ! L’équipementier sportif Puma a fait appel à Yves Béhar pour travailler sur une boîte à chaussure pratique et surtout réutilisable. Après des mois de recherche, le résultat est déconcertant de simplicité et d’évidence. Une petite vidéo bien ficelée a même été réalisée pour comprendre les tenants et les aboutissants du projet :

Le greenwashing, un piège pour les clients (Série « Développement Durable » – 6/10)

À l’heure du développement durable, il est de bon ton de se prétendre « vert ». Pour autant toutes les organisations qui se prétendent écologiquement et socialement responsables ne le sont pas. On parle donc de Greenwashing.

Le Greenwashing est un terme anglophone pouvant être traduit par « verdissement d’image ». Il consiste à mettre en avant les efforts d’une organisation en termes de développement durable. Le hic, c’est lorsque ces efforts ne sont pas réels, ou moindres que ce qui est prétendu à travers sa communication.

D’une manière générale le client peut être sceptique si une organisation investit plus dans une communication « verte » que dans l’amélioration de ses méthodes. Les écolabels et les certifications restent des valeurs sûres quand à l’engagement réel d’une entreprise.

Dans cette optique, le bureau de vérification de la publicité encadre fortement les pratiques en la matière. Sont ainsi refusées par exemple :

– les publicités représentant un comportement contraire à la protection de l’environnement

– les utilisations d’arguments écologiques de nature à induire en erreur.

Enfin, voici un petit dessin qui vous aidera à déterminer les cas de greenwashing si vous avez des doutes…

Et vous ? Vous y allez comment en station? (Série «Développement Durable» – 2/10)

Nous ne pouvions décemment pas créer une série « développement durable » sans aborder la question du transport, qui est à l’origine de 75% des émissions de gaz à effet de serre en montagne. Si malgré toutes vos convictions écologiques vous ne vous voyez pas monter en station à vélo, tout n’est pas perdu ! Des initiatives existent. Petit aperçu non exhaustif…

Preuve que les stations réagissent, des partenariats station/compagnie de cars existent permettant d’obtenir des tarifs réduits sur les forfaits si vous venez en transport en commun. Autre démarche dans les Alpes-Maritimes, le conseil général a instauré un tarif unique de 1 euro pour tous ses bus, quelle que soit la distance !

Malheureusement, seulement 25%  des stations sont facilement accessibles en transport en commun. C’est pourquoi des plateformes de covoiturage voient le jour sur le web, à l’image de coriding.com ou de envoituresimone.com. Là aussi, certaines stations telles l’Alpe d’Huez ou la Plagne proposent des forfaits réduits s’il y a plus de 3 personnes dans la voiture.

Même nos amis anglais s’y mettent, avec l’ouverture dernièrement du site snowcarbon ! L’outil facilite la recherche d’itinéraire et la réservation jusqu’à la station finale en coordonnant les horaires des différentes plateformes de bus et de train. Quant à la page « why go by train ? », elle expliquent tous les avantages du train par rapport à l’avion pour les derniers réticents !

Crédit photo: Armelle Solelhac / Riders Around The World

Pensez-vous éco-événements ? (Série «Développement Durable» – 1/10)

À l’heure du « durable », mettre en place une structure pour seulement quelques heures ou quelques jours semble paradoxal. Pourtant l’organisation d’événements rend le site attractif pour les touristes. L’enjeu est donc de faire de ce challenge une opportunité pour tous : c’est là qu’intervient l’éco-événement !

Installés depuis quelques années, les éco-événements, tels que le festival Brel à St Pierre de Chartreuse ou le respect festival,  ont le vent en poupe. Mais c’est lors de leur organisation que tout doit être étudié afin de limiter l’impact sur le site. Quelles sont donc les questions à se poser ?

Le choix de l’emplacement est important, si possible proche des transports en communs. Des package « transport + entrée » peuvent être une incitation à les utiliser. Le covoiturage est facilité par la mise en place de points d’arrêts précis ou via une plateforme internet.

L’infrastructure du site est le meilleur moyen de faire passer le message au public. L’utilisation de toilettes sèches, la possibilité de pouvoir trier ses déchets, l’utilisation de gobelets consignés sont autant d’idées à décliner selon les possibilités.

Un éco-événement se démarque aussi par sa volonté de sensibilisation du public. C’est l’occasion de montrer que décliner le durable à grande échelle est possible. Mais les visiteurs ont souvent besoin qu’on leur explique le fonctionnement. C’est là qu’interviennent les stands et panneaux d’information. De préférence sous forme ludique pour plus d’efficacité !

Enfin, « think global, act local » : faites participer au maximum la population locale. Elle sera flattée que vous l’intégriez au projet et les visiteurs ne seront que plus heureux de pouvoir découvrir et déguster des produits locaux de qualité. Bref, une opportunité idéale pour proposer un marché bio ou artisanal et mettre un coup de projecteur sur les artisans et producteurs du cru.

Plus d’info sur : www.eco-evenement.org

Crédit image :  Garden Obsessions

13 millions d’euros d’investissement sur le domaine skiable de Chamrousse !

Étant un des plus gros chantiers des Alpes cette année, nous ne pouvions pas passer sous silence les travaux réalisés à Chamrousse l’été dernier : le réaménagement du domaine à travers la construction d’une télécabine Poma 8 places remplaçant l’ancien téléphérique et deux télésièges de la Croix et du Grand Couloir, jouant ainsi la carte de la modernité et du développement durable.

Cette réflexion autour des remontées vise à diminuer leur nombre en 4 hivers, afin de passer de 26 à 19.  « C’est moins de pollution visuelle, moins de pollution tout court, mais aussi moins d’énergie consommée et moins de coûts d’entretien » précise Fabrice Hurth, le directeur de développement. En parallèle, certaines pistes ont été retravaillées et des enneigeurs moins nombreux et plus efficaces sont apparus.

Avec des infrastructures de meilleure qualité, le skieur ne verra augmenter le prix de sa journée de ski que d’un euro au maximum. Or Chamrousse a aussi amélioré son canal de distribution des forfaits car en plus de la vente par internet, la Maison du Tourisme de Grenoble, Go Sport ou encore Décathlon les proposent à la vente.

La station espère que les travaux effectués en station provoqueront un « buzz » attirant le client, ce qui compenserait sa politique événementielle pauvre.  « Les grandes manifestations sportives ne sont pas rentables ni vraiment associées à notre image. Et puis tous les créneaux sont déjà pris », explique Daniel Leyssieux.

Enfin, Chamrousse compte continuer d’investir pour son développement dans les années à venir et espère la concrétisation du projet de téléphérique « Grenoble-Chamrousse ». Ce projet, permettrait de relier sans voiture les deux sites, solution bien plus écologique. Il ne fait aucun doute que ce projet ne ferait qu’accroitre l’attractivité de la station pour les skieurs !

Source : Captiv Magazine
Photo : Lisa MARCELJA / Le Dauphiné Libéré