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SWiTCH fera une conférence sur les pratiquants de sports d’hiver et les grands enjeux des destinations de montagne dans le monde lors de la soirée thématique OSV du 19 mars 2020 !

Qui sont les pratiquants de sport d’hiver ? Comment convertir un non-pratiquant en skieur ou snowboarder passionné ? Rendez-vous le jeudi 19 mars 2020 lors de la prochaine soirée thématique d’Outdoor Sports Valley (OSV), en partenariat avec le Crédit Agricole des Savoie.

Pour parler de ce sujet, Delphine CHABERT, Responsable Pôle Outdoor & Bien-être, Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme présentera les résultats d’une étude conduite à l’échelle de la région AURA sur les profils et les attentes des clientèles touristiques outdoor en Europe : à quoi ressemblent ceux et celles qui cherchent à pratiquer un ou plusieurs sports outdoor pendant leurs vacances ? Puis, Armelle SOLELHAC, PDG de SWiTCH dressera un panorama des grands enjeux des destinations de sports d’hiver dans le monde. Elle évoquera aussi les programmes innovants aux États-Unis pour développer le ski et le snowboard auprès des non-pratiquants.

La soirée se clôturera par un pot de l’amitié pour échanger.

Pour participer, inscrivez-vous ici.

Infos pratiques :
Si vous avez des questions, contactez Darin : darin(at)outdoorsportsvalley.org
Quand ? 19 mars, 18h00 – 20h00
Où ? Annecy Base Camp, PAE des Glaisins – 12C, rue du Pré Faucon, Annecy-le-Vieux (74)

Bilan de fin de saison d’hiver 2019/2020 : Record de fréquentation… mais la diversification est en ligne de mire.

Les vacances d’hiver se sont terminées dimanche dernier à l’issue de quatre semaines intenses tant en événements qu’en polémiques, mais surtout… avec une bonne fréquentation ! Analyse.

Quand le soleil sauve la neige…

Alors que les stations de ski ont subi un « montagne bashing » sans précédent suite au manque d’enneigement naturel jusqu’en janvier, et au transport de neige par hélicoptère à Luchon-Superbagnères (31) ou encore à Montclar les 2 vallées (04), les clients n’ont pas pour autant renoncé à venir prendre leur bol d’air frais en montagne. Ainsi Domaines Skiables de France a annoncé une augmentation du nombre de journées skieurs de 4% par rapport à la même période inter-vacances de janvier 2019.

Dans les Alpes du Nord, la fréquentation dans les hébergements marchands est en hausse de 2 points par rapport à la même période la saison précédente (source : Savoie Mont-Blanc Tourisme).
Dans les Alpes, ces résultats sont d’autant plus remarquables que les principales clientèles étrangères sur cette période étaient peu présentes. En effet, seuls quelques cantons suisses et Länders allemands avaient une à deux semaines de vacances sur la fin de la période.

Les Alpes du Sud et les Pyrénées semblent afficher des performances similaires. La station de Gavarnie a même inscrit le 16 février son record de fréquentation en dépassant les chiffres de la saison dernière. La station pyrénéenne a aussi enregistré une progression de 14% de chiffre d’affaire de sa restauration par rapport à la saison 2018/2019.

Dans un contexte général d’absence de précipitations neigeuses, c’est sans surprise les stations d’altitude qui tirent le mieux leur épingle du jeu et pour certaines, la saison 2019/2020 pourrait être celle de tous les records.
Ces bons résultats s’expliquent d’une part par les quelques rares épisodes de chutes de neige qui ont permis de maintenir le manteau neigeux en altitude alors qu’il était malmené à basse et moyenne altitude en raison de températures trop douces pour la saison. Mais d’autre part – et surtout – par le fait que le soleil fut bien présent sur l’ensemble de la période.
En effet, le simple fait d’avoir un temps lumineux et ensoleillé permet de profiter de la pratique des sports d’hiver dans des conditions optimales, mais aussi de déjeuner en terrasse ou tout simplement de faire une pause agréable à l’extérieur.

Il faut néanmoins tempérer ces bons résultats. En effet, l’épidémie de coronavirus et l’envolée des annulations de dernière minute qui en découle risquent de mettre à mal la fin de saison.

La diversification des stations de montagne : une piste en plein développement

Les stations de montagne sont en train de relever le défi de la diversification. Et ça tombe bien car leur attractivité à l’année n’a jamais a été aussi forte. Cours de yoga, luge sur rail, balade en raquette, fatbike, yooner, trail blanc, spa, pique-niques gastronomiques au sommet, visites du patrimoine, festivals musicaux, etc. sont de plus en plus plébiscitées par les visiteurs.

Ces activités « hors ski » prennent de l’ampleur depuis plusieurs années et continuent leur progression. La preuve, s’il y en avait besoin, que la montagne a bien plus à offrir que les seuls sports d’hiver. Avec le développement des phénomènes de « worliday » et de « bleisure », elles attirent désormais des visiteurs qui souhaitent à la fois profiter des plaisirs du ski sans pour autant totalement abandonner leur connection au monde professionnel. Il s’agit d’une nouvelle clientèle de plus longue durée en quête d’une bonne qualité de vie, avec la diversité des offres qui va avec, d’un rythme plus tranquille pour se détendre tout en combinant un cadre enchanteur pour travailler.

[Media] Armelle Solelhac, PDG de SWiTCH, était l’invitée d’Esprit Montagne le 5 décembre 2019 sur TéléGrenoble !

Armelle Solelhac, PDG de SWiTCH, était sur Télégrenoble avec Raphaëlle Monod Sjöström, la championne de ski de bosses et fondatrice de la marque SNÖ Eternelle, pour parler de gouvernance des stations de montagne, de business model, de bonnes pratiques marketing, de digital detox, d’environnement, etc. Elle y parle même de son expérience de ski à Chypre !

Pour revoir l’émission, c’est ici :

Armelle Solelhac & Raphaëlle Monod-Sjöström

Retour sur le congrès annuel de Domaines Skiables de France à Besançon du 30 septembre au 2 octobre 2019

« Se fédérer pour construire l’avenir », tel était le fil rouge de ce rendez-vous annuel incontournable pour les exploitants de domaines skiables français. Rencontres informelles, tables rondes, retour d’expérience et prospective sur les grands défis à relever ont alimenté les échanges sans tabou de ces 3 journées de congrès au pied du Jura. Morceaux choisis.

Investissements en montagne, futur des politiques tarifaires et cyber attaque pour ouvrir les débats
Nous avons d’abord parlé de lits marchands, d’immobilier de loisir, de commercialisation, de planification, de promotion lors de la première table ronde consacrée à l’économie en montagne. Rien de nouveau sous le soleil en la matière…

La deuxième séquence a été consacrée au dynamic pricing et au yield management avec les exemples intéressants d’Arosa Lenzerheid et de Val Cenis, première station française à se lancer – avec succès ! – dans cette voie. Il ressort des débats que le seul frein pour la mise en place en France serait de faire plus de pédagogie auprès des élus. Il va donc falloir du temps, de l’énergie et de la patience pour convaincre et faire bouger les lignes avant que cette méthode de mise en marché des forfaits gagne l’ensemble des domaines skiables.

La dernière séquence de la première journée était dédiée aux cyber attaques : arnaques, hacking, fishing, ransomware, etc. Pas moins de deux tables rondes ont été conduites pour sensibiliser les professionnels de la montagne aux risques multiformes liés aux nouvelles technologies, car « le risque zéro n’existe pas ! ». La démonstration courageuse de Blandine Tridon (Directrice Générale Déléguée du Groupe Labellemontagne) a d’ailleurs eu le mérite de montrer que « ça n’arrive pas qu’aux autres« , que ça va très vite et qu’il faut avoir des procédures efficaces en interne pour se protéger et/ou se défendre.

Les chiffres clés à retenir en 2019
– Les stations françaises ont réalisé 53,4 millions de journées skieurs en 2018/2019, soit -1% par rapport à la saison précédente ;
– la France est en 3ème position sur le podium mondial !
– 20 milliards € sont dépensés en montagne par an, dont 10 milliards € sont dépensés en station chaque hiver ;
– L’exploitation des remontées mécaniques l’été ne représente que 5% du CA des stations de montagne et seulement 45% des exploitants couvrent leurs charges de fonctionnement estivales…
– Pour 1€ dépensés en forfait de remontées mécaniques, 6€ supplémentaires sont dépensés par le client en station ;
– 60% du prix d’un forfait de ski finance des dépenses de développement durable (source : Étude Biom 2017) ;
-10 millions de touristes l’hiver, dont 7 millions de pratiquants de sports de glisse ;
– 28% de clientèle étrangère fréquente les stations françaises, avec les britanniques (10%), les Belges (5%) et les hollandais (3%) en priorité ;
– 2 milliards € d’apport des stations aux exportations commerciales françaises ;
– 334 millions € /an sont investis sur les domaines skiables en France ;
– 205 millions de nuitées en montagne en France, dont 33% en hiver et 51% en été ;
– 44 stations labellisées « Famille Plus » ;
– 73€/ jour et par personne dépensés en moyenne lors d’un séjour en montagne en hiver ;
– 26,60 € prix moyen du forfait de ski journée en 2017/2018.

Lucidité sur les enjeux climatiques : une première remarquée et appréciée unanimement
« Le ski est il une activité durable ? » Laurent Reynaud a ouvertement et courageusement posé la question à Samuel Morin et Camille Rey-Gorrez le dernier jour de ce congrès.

Et la réponse ne s’est pas faite attendre ! « D’ici 2050, l’enneigement naturel va baisser de 10 à 40% quelques soient les scenarii (pessimistes ou optimistes). Il y aura un accroissement des précipitations sous forme de pluies violentes dans nos régions de montagne en France, mais le cumul d’eau annuel sera moins important. Après 2050 (à plus ou moins 10 ans), il y a 2 types de futurs possibles : soit on stabilise le climat et dans ce cas l’enneigement naturel se stabilisera à -10 à -40% par rapport à ce qu’on connaît aujourd’hui, soit le réchauffement climatique continue et dans ce cas 50 à 90% de l’enneigement naturel aura disparu. » d’après Samuel Morin (Chercheur à l’IRSTEA) qui a compilé plus de 7000 études réalisées dans le monde entier, dont plus de 1000 rien que sur la montagne. Il est d’ailleurs l’un des auteurs du tristement célèbre rapport du Giec.

Olivier Evrard, de Métabief (dans le Jura), a à juste titre rappelé qu’« il y a une grosse différence de résultat sur le terrain entre -10% et -40% d’enneigement naturel. Or, lorsqu’on doit faire des investissements à long terme, comme pour des réseaux de neige de culture, les banques comme les financeurs publics nous disent que c’est inutile, car nous serions déjà morts ! Mais il nous faut être plus précis, station par station. » Samuel Morin a rappelé à cette occasion que le projet Prosnow avait justement cette vocation. Ce dernier a cependant aussi ajouté que « la neige de culture ne règlera pas la situation, mais elle permettra peu ou prou de couvrir le manque d’enneigement naturel d’ici à 2050. À partir de la seconde moitié du siècle, elle sera insuffisante pour permettre une exploitation à peu près normale. »

Mathieu Dechavanne (Directeur de la Compagnie du Mont-Blanc, Chamonix) a partagé sa vive inquiétude pour l’exploitation estivale – qui constitue plus de 50% du CA de l’entreprise, NDLR – et pour les travaux de maintenance et de confortement des installations. Ces derniers n’ont pas été négociés dans le cadre des DSP, mais sont rendus indispensables pour des raisons de sécurité des installations. Par ailleurs, il a insisté sur le fait que l’industrie du tourisme en montagne devait collectivement et unanimement rassurer ses clients sur la fiabilité des installations et mieux communiquer.

Camille Rey-Gorrez, Directrice de l’association Mountain Riders a invité les dirigeants des stations dans leur ensemble à se fédérer autour de ce défi majeur : « la question est désormais : comment se mettre en mouvement pour travailler ensemble et lutter contre le réchauffement climatique. »

Thomas Faucheur, d’Avoriaz a rebondi en indiquant qu’« actuellement, nous sommes responsables dans nos comportements, mais que nous devons désormais être irréprochables ! ».

Enfin, Véronique Baude (Présidente des Montagnes du Jura et élue dans l’Ain) a conclu que « pour ne rien changer, il faut tout changer ! ».

Nous prenons donc rendez-vous à l’automne 2020 pour voir les avancées en la matière !