Articles

L’avenir du tourisme sera-t-il plus social et plus solidaire ?

Après un tour du monde en blanc qui l’a amené à visiter 274 stations de ski, Armelle Solelhac, PDG de l’agence SWiTCH, a entrepris un tour du monde en bleu, de la Nouvelle-Calédonie aux Seychelles en passant par les Antilles. A partir de ses observations et analyses faites lors de ses périples, cette spécialiste des stratégies de mise en marché des destinations, qui a le voyage chevillé au corps, livre des pistes de réflexions sur le futur du tourisme.

Des pratiques sociales et économiques intéressantes émergent. Parmi elles, l’intégration des tribus locales à l’actionnariat des entreprises. Assisterait-on à un changement de paradigme ? Plusieurs indices le laissent penser. Le futur du Tourisme s’annonce plus social et solidaire. Les destinations qui actionneront ce levier seront sans doute les destinations leaders de demain et c’est réjouissant !

En tant qu’ouverture à l’autre, le tourisme, dans son sens noble, permet une meilleure compréhension du monde pour un plus grand respect de tous. Être touriste, c’est confronter sa propre culture et ses connaissances à celles des autres, ce qui soit renforce sa conviction, soit l’ébranle pour en construire une autre. Plus les gens voyageront, plus ils pourront ouvrir les yeux sur la réalité de notre monde. Plus ils seront éduqués, plus ils pourront prendre les bonnes décisions pour eux-mêmes ainsi que pour leur entourage et leur communauté. La paix sociale à l’échelle de la planète sera alors possible. Le développement du tourisme social et humanitaire est un indicateur positif.

Faire adhérer les populations locales au projet touristique global : un changement de paradigme

Il est frappant de voir que des groupes hôteliers qui déploient des moyens considérables cèdent la majorité de l’actionnariat à des tribus. L’exemple des hôtels Le Méridien* sur l’île des Pins et du Sheraton Deva en Nouvelle Calédonie, dont 51% des actionnaires sont les tribus locales, est parlant. Cela peut paraître surprenant, sauf qu’il n’y a quasiment que des avantages à cela, notamment celui d’accéder à du foncier en se préservant du sabotage du projet par les locaux. Cela entraîne aussi l’adhésion du personnel local (1er vivier de recrutement), son implication accrue, sa bonne entente avec une atmosphère de travail positive et des décisions prises collégialement. Enfin, l’actionnaire local apportera une attention particulière à son « outil de travail » car il est soucieux de protéger son capital, comme tout le monde.

Valorisation et confiance dans son personnel

Il existe de très bons moyens pour faire adhérer les populations locales au projet touristique d’une destination. Par exemple, l’hôtel Le Méridien Nouméa recrute majoritairement du personnel local, personnel dont le niveau d’éducation est peu élevé au départ, mais qu’il sensibilise et forme aux règles de savoir-vivre et de savoir-être, ainsi qu’aux habitudes de consommations des différentes clientèles en fonction de leur culture d’origine.

La chaîne de resorts haut de gamme Outrigger** organise régulièrement des formations pour l’ensemble de ses collaborateurs, soit sur place, soit au siège à Hawaii ce qui a pour conséquence la montée en professionnalisme, en compétence et une progression sociale de l’ensemble de son personnel de la femme de chambre aux cadres les plus haut placés dans l’entreprise. Ainsi, la directrice du service à la clientèle du Outrigger Fiji Beach Resort, Salote Naisua, a bénéficié de cet ascenseur social puisqu’elle a commencé comme femme de ménage dans le groupe il y a 13 ans. Le Directeur marketing et des ventes du même établissement a quant à lui commencé comme portier. Dans une forme de reconnaissance de ses collaborateurs, le groupe leur offre incentives et vacances pour les motiver à faire de leur mieux. L’ambiance de travail est positive et stimulante, avec une valorisation de l’entraide entre collaborateurs, plutôt qu’une compétition des uns contre les autres. Les établissements COMO adoptent également un management philanthrope à base d’incentives et de formations autour du monde, une façon de prendre soin de son personnel. Prendre soin de ses employés, Outrigger Fidji le fait au sens premier en leur offrant un service de médecin et en s’assurant que la totalité de son personnel ait accès à une consultation au minimum deux fois par an (dans un pays où l’accès au soin et à un hôpital à une distance raisonnable est très loin d’être évident). Le personnel est habillé selon la tradition locale et la direction lui confie le choix de ses tenues. Une façon de le mobiliser et de le rendre fier.

Pour lire la suite de l’article, c’est ici et c’est gratuit !

Du tourisme de masse au tourisme d’espace !

Après un tour du monde en blanc qui l’a amené à visiter 274 stations de ski, Armelle Solelhac, PDG de l’agence SWiTCH, a entrepris un tour du monde en bleu, de la Nouvelle-Calédonie aux Seychelles en passant par les Antilles ou encore Fidji, Hawaï ou l’Île Maurice. A partir de ses observations et analyses faites lors de ses périples, cette spécialiste des stratégies de mise en marché des destinations, qui a le voyage chevillé au corps, livre des pistes de réflexions sur le futur du tourisme.

L’organisation des espaces n’est pas un enjeu anodin. Dans un monde inondé de frictions, chacun a besoin de s’en libérer afin de retrouver plus de fluidité. L’une des manières de limiter, voire de supprimer les frictions consiste à optimiser et agencer les espaces. Le tourisme qui se dessine pour les 30 prochaines années sera un tourisme d’espace et non plus un tourisme de masse.

Fluidité et espace, deux notions clefs

La friction vient des autres et des espaces conçus trop exigus. Aujourd’hui, les espaces sont pensés différemment de ce qu’ils ne l’étaient auparavant car c’est un enjeu d’avenir pour le tourisme. Dominique Michaud, Directeur Régional Marriott Nouvelle Calédonie & Directeur Général Le Méridien* Nouméa, l’affirme, dans les années qui viennent « le tourisme passera d’un tourisme de masse à un tourisme d’espace ». Le tourisme de masse n’est pas tenable d’un point de vue sociétal, environnemental et parfois même économique, sans compter qu’il n’est pas en phase non plus avec les attentes des clients. A contrario, le tourisme d’espace est supportable à tous ces niveaux et a fortiori en phase avec les attentes actuelles et futures des clients. Le tourisme d’avenir est celui qui réussira à gérer les flux et créer des espaces d’intimité, notamment grâce à un agencement astucieux et harmonieux.

Seuls au monde

Les destinations qui auront du succès demain seront en effet celles qui arriveront à donner l’impression qu’un lieu est quasiment vide alors qu’il a atteint sa capacité d’occupation maximum. C’est ce qui est frappant quand on séjourne chez COMO**, à Parrot Cay, une île privée des Turks & Caicos. Bâti sur le principe du zen par sa créatrice, Christina Ong, c’est l’un des plus beaux hôtels et estates du monde. Alors qu’il est à plus 90% de sa capacité de remplissage, il donne l’impression de n’être rempli qu’à 20%. COMO opère sur toute l’île avec un hôtel d’exception et des « estates ». Ces derniers sont composés de propriétés appartenant à des propriétaires privés– qui comptent parmi eux, Dona Karan ou Bruce Willis – et dont COMO se charge de l’exploitation en leur absence. Si cette île est toute petite –le resort se traverse en 4 minutes– elle semble bien plus grande. Les espaces, l’architecture, la décoration intérieure, les chemins créés grâce à la végétation, etc. tout est fait, pensé et agencé de façon à ce qu’on ne croise presque pas les autres clients.

Certains consommateurs ont besoin de se sentir loin de tout et de la foule pour vraiment se détendre. Ils sont prêts à payer cher pour être seul au monde, tout du moins en avoir la sensation, expliquent Dant Hirsch, Regional General Manager Americas de COMO Hotels and Resorts, et Jordi Valles, Genreal Manager du COMO Parrot Cay. Bien sûr, ce type de lieu s’adresse à une clientèle d’une extrême discrétion.

Cultiver le silence

Positionnés haut de gamme, les hôtels Sofitel et les resorts Outrigger*** à Fidji réservent des espaces sans enfants aux adultes. C’est le cas des restaurants et des piscines. Un service de garde d’enfants y compris pour les bébés est proposé le temps d’un repas et certains restaurants des resorts sont réservés aux adultes sans enfants. De même, ces établissements comptent des piscines familiales ouvertes à tous et d’autres réservés aux plus de 16 ans, où la consommation d’alcool est permise, la programmation musicale et le niveau sonore adaptés, le mobilier et son agencement sont différents pour mieux répondre aux besoins spécifiques des vacanciers sans enfant. Le luxe, c’est aussi le silence.Outrigger Fidjiest un lieu silencieux, les déplacements au sein du resort se font exclusivement à pied ou en voiturette électrique de golf.

Le corollaire de la question de l’espace implique pour les professionnels du tourisme de jouer le rôle de modérateur des comportements des utilisateurs de façon à rappeler les règles de savoir vivre à tous et de s’assurer qu’elles soient bien respectées. Ainsi, si un client ne respecte pas les consignes, le personnel va gentiment les lui rappeler ! Pour sortir du lot, il est important que les prestataires et destinations comprennent que ce n’est pas aux clients entre eux de s’auto-réguler, mais que c’est à leur personnel de veiller au bien-être de tous. Ce n’est pas la technologie qui pourra modérer les comportements, c’est bien la présence humaine.

Pour lire la suite de l’article, c’est ici et c’est gratuit !

Comment ré-enchanter l’expérience touristique en créant et en entretenant le désir des clients ?

Après un tour du monde en blanc qui l’a amené à visiter 274 stations de ski, Armelle Solelhac, PDG de l’agence SWiTCH, a entrepris un tour du monde en bleu, de la Nouvelle-Calédonie aux Seychelles en passant par les Antilles ou encore Fidji, Hawaï ou l’Île Maurice. A partir de ses observations et analyses faites lors de ses périples, cette spécialiste des stratégies de mise en marché des destinations, qui a le voyage chevillé au corps, livre des pistes de réflexions sur le futur du tourisme.

Quoi de plus fluctuant que les attentes des clients ? La seule constante, c’est qu’ils restent les « rois », d’où la nécessité pour une destination de connaître sa clientèle afin d’appréhender et de satisfaire ses attentes. Voici quelques pistes de réflexions pour ré-enchanter l’expérience du tourisme.

Si les comportements des consommateurs sont toujours en évolution, elle ne cesse de s’accélérer depuis une vingtaine d’années. Jusqu’à la fin du XXe siècle, prendre l’avion revêtait déjà un caractère exceptionnel dans le voyage. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Depuis le 11 septembre 2001, au lieu d’améliorer l’expérience client, les compagnies aériennes ont préféré la dégrader pour remplir leurs sièges en cassant leurs prix. Conséquence : les clients ne voient plus de valeur ajoutée dans l’expérience de déplacement en avion et l’expérience de voyage démarre désormais à l’arrivée à destination. Le ciel n’est plus le plus bel endroit de la terre, il n’est plus qu’un obstacle à franchir entre son chez soi et son lieu de villégiature. Ce qui s’est passé pour les compagnies aériennes risque de se produire bientôt dans les hôtels entraînant deux mouvements inverses : la dégradation complète des prestations et a contrario l’extrême raffinement. Une fracture qui laissera de moins en moins de place au milieu de gamme. Pourtant, depuis ce triste 11 septembre, le besoin de ré-enchantement est encore plus fort, tout comme l’encadrement de l’expérience. Si le client ne veut plus prendre de risque, c’est aux destinations d’en prendre pour capitaliser sur leur identité, se démarquer et créer la surprise.

Préparer et encadrer l’expérience

Vous voulez la vue sur le coucher de soleil depuis votre résidence locative ? Comme on choisit son siège dans l’avion, de plus en plus de résidences de tourisme proposent de choisir en amont la vue que vous voulez avoir. Ce qui était une gratuité et une facilité devient payant, c’est le travers…

C’est un fait notable, la plupart des touristes veulent limiter au maximum les risques pendant leur séjour : aucun grain de sable, ni mauvaise surprise ne doit s’immiscer dans leurs vacances. Et on peut le comprendre : qui aurait envie après avoir travaillé dur toute l’année de rater ses vacances? Les clients ont donc tendance à border autant que possible leur expérience. De fait, prendre le visiteur par la main avant même son arrivée est une tendance massive. Ainsi, l’hôtel Outrigger Fidji*, envoie à ses clients avant leur arrivée un mail informatif contenant les informations pratiques du resort. Quant au Volcano Rainforest Retreat, à Hawaï, c’est un courrier papier signé de la main des propriétaires Katleen et Peter Golden que le client reçoit. Une délicate attention. The Modern Honolulu l’informe en lui fournissant le descriptif de son restaurant, le planning et les propositions d’activités afin de générer des ventes additionnelles. Au Hilton Grand Vacation Club de Waikiki à Hawaï, le personnel prend littéralement le client par la main afin de le guider. En effet, ce resort est si vaste qu’il arrive fréquemment que le client ne retrouve plus son chemin ! La direction a donc donné pour consigne et pour priorité à son personnel d’accompagner le client perdu. Ce sont quelques exemples d’accompagnement du client.

Leslie Dance, Vice-Présidente de la HTA (Hawaiian Tourism Autority, en charge de l’organisation et la promotion du tourisme de l’archipel) constate que la clientèle dispose de peu de temps en vacances, c’est pourquoi il faut lui « mâcher » l’expérience. Cela passe par la remise de dépliants –un par île et un dépliant global-, sorte de guide pratique contenant une vue d’ensemble des sites incontournables, mais aussi des numéros importants. Les leaders du Tourisme de demain sont les destinations qui sauront encadrer l’aventure, celles qui délivreront les standards attendus mais qui sauront aussi ménager une part de surprise… même si celle-ci est minutieusement organisée et encadrée.

Pour lire la suite de l’article, c’est ici et c’est gratuit !

Entre hyper connexion et digital detox : les destinations touristiques vont devoir choisir !

Après un tour du monde en blanc qui l’a amené à visiter 274 stations de ski, Armelle Solelhac, PDG de l’agence SWiTCH, a entrepris un tour du monde en bleu, de la Nouvelle-Calédonie aux Seychelles en passant par les Antilles. A partir de ses observations et analyses faites lors de ses périples, cette spécialiste des stratégies de mise en marché des destinations, qui a le voyage chevillé au corps, livre des pistes de réflexions sur le futur du tourisme.

La technologie entre en jeu dès la mise en marché des destinations. Puis, on la retrouve pendant et après l’expérience. Elle est partout, tout le temps. Il n’y pas d’opposition entre tourisme et technologie mais complémentarité. Les destinations auront cependant des choix à faire…

Certains outils prouvent d’ores et déjà qu’ils peuvent créer de la valeur. Grâce à son potentiel immersif maximal, le masque de réalité augmentée a par exemple des applications infinies notamment dans l’Education, le divertissement et bien évidemment dans le Tourisme. La réalité virtuelle permet de proposer une expérience in store originale et créatrice de valeur. Grâce à la réalité virtuelle, le ZMOT (Zero Moment of Truth) prend toute sa dimension.

L’ Etat d’Hawaï l’a bien compris et se sert de cet outil de promotion du tourisme pour sa mise en marché. Les promoteurs de l’archipel utilisent des masques de réalité augmentée lors des salons internationaux pour faire vivre l’expérience hawaiienne et faire découvrir la destination aux visiteurs, acheteurs ou tour-opérateurs. Fin 2015, le voyagiste Thomas Cook avait lancé l’opération « Trybeforeyoubuy » dans ses agences. Elle permettait au consommateur « d’essayer » sa chambre d’hôtel avant même d’y aller. Les hôtels Marriott ont aussi fait tester cette technologie dans leur chambre. Certains vols Emirates et Qantas Airline proposent des casques de réalité virtuelle pour découvrir sa destination d’arrivée pendant son vol.

Cette technologie est une réalité fortement plébiscitée par la clientèle. Une étude Mintel révélait en 2015 que 50% des consommateurs connaissaient les casque de réalité virtuelle, que 31% aimeraient les tester et que 64% aimeraient les utiliser dont 47% pour découvrir une destination, un club hôtel ou même leur chambre d’hôtel. Depuis, ces chiffres n’ont fait qu’augmenter.

L’adhésion à cette technologie se fait quasi aveuglément par une majorité de personnes. Seuls 42% des clients sont plus critiques et nuancés en s’inquiétant de l’impact que la réalité virtuelle pourrait avoir sur leurs relations sociales.

S’il est rassurant en prévente de découvrir la chambre que l’on va occuper pendant ses vacances pour éviter les mauvaises surprises, à charge aux professionnels du Tourisme de ne pas tout montrer afin que les clients puissent encore trouver matière à s’émerveiller à leur arrivée.

Pour lire la suite de l’article, c’est ici (et c’est gratuit !).

Un tourisme durable est-il soutenable ?

Après un tour du monde en blanc qui l’a amené à visiter 274 stations de ski, Armelle Solelhac, PDG de l’agence SWiTCH, a entrepris un tour du monde en bleu, de la Nouvelle-Calédonie aux Seychelles en passant par Fidji, Hawaï ou encore les Antilles. A partir de ses observations et analyses faites lors de ses périples, cette spécialiste des stratégies de mise en marché des destinations, qui a le voyage chevillé au corps, livre des pistes de réflexions sur le futur du Tourisme.

Signe des temps, des manifestations anti-tourisme se sont multipliées en Europe depuis 2 ans – à Barcelone, Venise et d’autres citées de l’arc méditerranéen – dénonçant les nuisances et impacts négatifs du tourisme de masse, que ce soit sur la population locale ou sur l’environnement. Le tourisme est durable dans le sens où il va non seulement perdurer, mais croître. Or, il doit rester soutenable. Les destinations qui se saisiront des questions environnementales en feront un argument commercial. Les clients sont de plus en plus sensibles à ces éléments.

L’homme a toujours circulé. Or, ne serait-ce que par l’accroissement du trafic aérien, le tourisme contribue à la pollution de l’environnement. Une archi-circulation reste plus que nécessaire afin d’éviter le repli sur soi. Seule une ouverture sur le monde peut contrer le risque de sclérose et d’obscurantisme en balayant la peur -irrationnelle et infondée- de l’autre et de sa culture. Pour le bien de l’humanité, il faut au contraire faire vivre les différentes cultures en allant à leur découverte, en essayant de les comprendre et s’inspirer de ce qui nous semble être les meilleures pratiques des uns et des autres afin d’améliorer la vie de tous.

La question pour les touristes n’est pas faut-il voyager, mais comment voyager en ayant le plus petit impact environnemental possible ? Et du côté des professionnels, comment avoir une exploitation économiquement rentable sans abîmer ce qui fait justement l’objet du tourisme : notre environnement.

Comment concilier tourisme et environnement ?

Nous sommes entrés dans la 6ème extinction de masse des espèces animales. Des études démontrent les conséquences dramatiques de la défaunation sur l’écosystème. Quid de l’avenir du tourisme au Kenya si les lions et les girafes disparaissent ? C’est tout un pan du tourisme qui s’effondre. Cette question de l’environnement doit devenir une priorité tant au niveau international qu’au niveau local et chaque prestataire et acteur du tourisme, quelle que soit sa taille, doit s’impliquer. Que ce soit à petite ou plus grande échelle, des exemples novateurs et efficaces existent déjà, notamment en Californie, pro-active et incitative au niveau environnemental. Cet état des Etats-Unis colle non seulement aux engagements du plan climat de la COP21 et les dépasse même ! Soumis à de violentes sécheresses et à des difficultés en approvisionnement en eau, les autorités californiennes essaient d’apporter des réponses innovantes face aux énormes enjeux écologiques et sociaux liés au réchauffement climatique en s’appuyant sur la population locale. La végétation ayant un impact important sur la température, la Californie aide via des « tickets plantes » l’ensemble des particuliers à investir et planter des végétaux pour ré-oxygéner l’atmosphère en lui offrant une plante pour chaque plante achetée. L’efficacité de cette mesure à l’échelle d’un état n’est pas négligeable et permet de lutter contre le réchauffement climatique, mais aussi de créer de l’agrément visuel nécessaire à la beauté d’un lieu.

L’une des clefs consiste à arrêter de voir l’environnement comme une contrainte mais plutôt comme un levier d’ingéniosité, ce qu’a bien compris la Californie. Ces pratiques vertueuses vont de petits gestes non contraignants et simples à mettre en œuvre jusqu’à l’implication des touristes et de la population locale.

Suite de l’article : cliquez ici.

La vidéo des meilleures interviews :

Interview de Patricia Gallot-Lavallée, designer d’émotions et auteur des livres J’Adooore

 

Patricia Gallot-Lavallée est designer d’émotions, enseignante et auteur de plusieurs livres, dont le désormais incontournable ouvrage de référence en la matière : J’Adooore (vous pouvez retrouvez les résumés ici, et encore ici). Elle a mené plusieurs années de recherche et d’expérimentation auprès des plus grandes marques (MyLittleParis, Baccarat, etc.) pour réussir à décrypter les facteurs clés de succès des opérations marketing & communication génératrices de « buzz » et d’émotions. Nous avons eu la chance de la rencontrer. Interview.

 

SWiTCH : Quel est votre parcours académique et professionnel ?
Patricia Gallot-Lavallée : Alors d’abord, il y a quelque chose que je trouve énervant, c’est de toujours demander ce que les gens ont fait comme études, comme si on pouvait baser la crédibilité de quelqu’un sur des choix faits avant l’âge de vingt-cinq ans ! J’ai eu la chance de ne pas faire d’études, de ne pas être mise dans une case, étudier un sujet spécifique pendant des années. Plus jeune, je voulais apprendre l’anglais, alors je suis partie en Angleterre, après j’ai eu envie d’apprendre le russe, donc je suis partie en Russie. Le Japon me tentait mais les Japonais me faisaient peur, alors je n’y suis pas encore allée ! (Rires)

Je suis partie en Angleterre deux ans et deux ans en Russie. En Russie, c’était l’ennui mortel… Heureusement j’avais une bande d’amis, et puis c’était les débuts d’Internet. Alors, j’ai décidé d’apprendre comment faire un site Internet. Je me suis formée toute seule à la création de pages Web. J’avais un ordinateur pourri, même pas Dreamweaver, c’était le Notepad et le système D !

J’ai toujours pensé que tout était logique et que rien n’était magique. C’est un enseignement que je réutilise aujourd’hui, dans mes cours, qui vient de cette période de ma vie et qui a eu un fort impact. Je continue d’appliquer ce mantra, toujours avec curiosité.

Après la Russie, je suis revenue en France avec le désir de créer des sites Internet ; c’était en pleine bulle Internet et tout le monde demandait des sites web. J’ai été embauchée dans l’entreprise de mon frère, paysagiste. Ce furent mes premiers pas, « à tâtons », je touchais un SMIC et mon frère me donnait un peu de travail, mon père aussi… six mois plus tard, je les sentais frileux, je suis donc partie. J’ai envoyé quarante candidatures, dont une au Journal du Net, en pleine expansion à l’époque. Il y avait des journalistes qui arrivaient tous les jours, et en quinze jours, j’étais Responsable Réseaux ! On me demandait de faire des sites dynamiques. Et je demandais : « Des sites dynamiques ? Mais qu’est-ce que c’est ?! ».

J’avais ma dose de stress, mais c’était vecteur de motivation. J’étais à fond tout le temps ! Je me rappelle me réveiller une nuit à trois heures du matin « Oh ! J’ai oublié d’envoyer la mailing liste ! ». Et puis, travailler avec moi c’est terrible car il y a des choses que je comprends mais que je n’arrive pas à expliquer et je ne comprends donc pas que les autres ne puissent pas les comprendre. Alors je m’énervais beaucoup ! Je travaillais avec des graphistes, le directeur de la publication, etc. c’était vraiment motivant et très riche. Un jour, quelqu’un m’a dit : « C’est dingue, quand tu décides d’apprendre un truc, tu es une vraie éponge ». Le directeur financier me voyait souvent arriver avec un nouveau bouquin, et mon chef me disait : « J’ai compris que pour t’épanouir, il faut que je change ton poste tous les six mois, sinon tu t’ennuies trop ».

C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’intéresser à l’ergonomie dynamique des pages, je suis allée beaucoup plus loin dans l’idée de la fonctionnalité d’un outil. Et au bout de trois ans, je suis partie et j’ai monté ma société, j’étais vraiment portée sur l’ergonomie, avec comme base l’architecture de l’information. Je fais vraiment la différence entre l’ergonomie et l’architecture de l’information. L’architecte, il va penser « base de données », « référencement naturel » ce qu’un ergonome ne fait pas forcément, ou moins naturellement.

Quand je pense au site pluzz.francetv.fr, c’était l’une de mes plus belles réalisations à l’époque, c’était quand même très excitant de sentir que l’on travaille sur un site qui va servir, car là clairement l’utilisateur a un besoin défini et il veut que ce soit efficace, simple, c’était vraiment la recherche de la simplicité. Et c’était tellement « simple » que le mot ne venait plus à l’esprit, le site parlait de lui-même.

Et puis comme d’habitude, au bout de plusieurs années, j’en ai eu marre. Je me suis rendue compte que tout le monde me demandait de régler des problèmes, de rendre les choses plus simples, plus organisées etc. Mais jamais personne ne me demandait de créer du « Waouh ! », du « Coool », de la « Suprise », du « Supeeer ». Cela devenait évident que ce qui manquait c’était de l’émotion positive. Et quand on y réfléchit, c’est évident, j’entends : si tu veux que ton contenu soit viral, il faut créer de l’émotion, et c’est comme ça que je suis devenue naturellement « Designer d’Emotions».

SWiTCH : Comment en êtes-vous venue à l’écriture de livres ?
PGL : À un moment je suis partie au Canada… Ah oui, j’ai oublié de le dire… ! Je suis partie neuf mois, six durant lesquels j’ai travaillé puis trois durant lesquels j’ai voyagé aux Etats-Unis. En fait j’avais dans ma liste de rêves d’aller habiter à New York, alors j’y suis allée. Là-bas je n’avais pas le droit de travailler donc c’est là que j’ai commencé à écrire. J’étais dans la bibliothèque où Carrie Bradshaw (Personnage de la série à succès Sex and The City, ndlr) essaie de se marier, et je me rappelle qu’à l’époque les modes de navigation c’était toujours un bandeau en haut, un bandeau à gauche et en plus c’était mal implémenté ! Alors j’ai décidé de regrouper tout ça pour créer un référentiel, car nous n’avions pas de référentiel. Et j’ai commencé à écrire.

Je me suis dit « un livre c’est un peu comme un Power Point », et des PowerPoint j’en fais tout le temps ! Désacraliser le livre et le fait d’être un auteur m’a permis de me lancer. Psychologiquement, c’est hyper dur d’écrire un livre, c’est une bataille contre lsa petite voix intérieure qui est toujours en train de tout critiquer. Elle est aussi forte que moi, ma critique intérieure !

SWiTCH : Qui sont vos clients ?
PGL : Des marques, des restaurants et des écoles supérieures.

SWiTCH : Quelle est votre plus grande satisfaction dans votre métier ?
PGL : Quand on cherche la simplicité et qu’on voit qu’on l’a. Quand on cherche l’émotion et qu’on la voit sur le visage des gens. Quand on cherche la viralité et qu’on la voit. Typiquement sur pluzz.francetv.fr, on a atteint un niveau de simplicité tel que les gens ne pensent même pas à la phrase « c’est tout simple ». Je trouve ça beau.

SWiTCH : Quelle est votre plus belle réalisation avec vos étudiants ?
PGL : Je pense que ce sont les Buzzies Awards ! Il y a cinq ans que je donne des cours à l’IIM (Institut d’Internet et du Multimédia) et dans cet établissement ils ont la bonne idée de laisser les enseignants indépendants sur leurs modules, c’est plus ou moins cadré.

Je voyais que beaucoup d’étudiants pensaient que pour réussir il fallait travailler dur et longtemps. Et je n’étais pas d’accord. J’ai vu des gens qui en quinze jours ont écrit des best-sellers. Pour illustrer mon point de vue, je leur ai proposé de créer une application, et leur ai demandé en quinze jours de créer du Buzz et du trafic sur celle-ci, si possible au moins 5 000 visites. La première année, seulement une personne a réussi, la deuxième, deux personnes… cela fait plusieurs années maintenant. Cette année, il y en a un qui a eu 250 000 visiteurs uniques sur son site, un autre groupe est passé sur NRJ, alors que le site a été conçu en deux jours ! J’étais assez contente de cette édition là car tout d’abord le Directeur de l’école est rentré dans l’amphi au début pour donner une certaine solennité au lancement du module. Et à la fin de la semaine, j’ai croisé un étudiant dans les couloirs, et il m’a déclaré « De toute façon, les Buzzies Awards c’est une expérience ! », avec les mots qui lui manquaient, les mains qui se tordaient, etc. Le Directeur aussi m’a dit « c’est vrai que c’est une expérience ». Il faut voir aussi les photos des étudiants avec leurs projets : il y en a qui ont honte, d’autres qui sont fiers, d’autres qui se marrent… C’est quelque chose qui montre comme les étudiants sont formés.

SWiTCH : Et avec vos clients ?
PGL : La plus belle et la plus concrète c’est la carte du Vivier, un restaurant de fruits de mer. Les clients sont des gens qui cherchent une émotion calme, des gens qui reviennent… j’ai aussi écrit le menu pour qu’il contienne de l’humour. Et généralement avec l’humour, les gens s’attendent à du graveleux… mais ce n’est pas vrai, il y a pleins de types d’humour dans la publicité, complètement acceptables. Dans la carte on cherchait l’ergonomie et la simplicité. Donc l’été quand il y a énormément de gens, ils lisent juste les plats, mais en septembre-octobre, les couples ont tendance à beaucoup plus lire la carte, et les retours sont toujours les mêmes « ah qu’est-ce qu’elle est sympa cette carte » !

SWiTCH : Quelles sont les plus grandes difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de votre métier de designer d’émotions ?
PGL : Pour l’instant, c’est que, pour l’instant dans la tête des gens, le métier n’existe pas. Les gens ne se posent quasiment pas cette question-là. Les gens ne voient pas ce que l’on vend, ça prend du temps de leur expliquer et encore plus pour qu’ils comprennent. J’ai rencontré des difficultés lié au client, car si émotionnellement je ne suis pas dans le camp de mon client, j’ai du mal à me lâcher et à apporter quelque chose.

SWiTCH : Il faut absolument que vous aimiez les produits/services de votre client ?
PGL :
Je vais toujours chercher en quoi je l’aime ou en quoi les gens l’aiment. J’ai quand même besoin de beaucoup de fraîcheur. Si je suis fatiguée, exténuée et stressée, je n’ai pas la force que cela demande. Je ne peux pas me permettre d’en faire trop tout le temps dans mon métier. Dans le mot « expérience » il y a cette notion de quelque chose que l’on n’a jamais fait, donc ça veut dire innover.

SWiTCH : Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui aimerait se lancer dans ce métier ?
PGL : Patience et persévérance ! Mais aussi de la méthodologie, car à la base, il y a beaucoup de peur, car il y a une promesse non négligeable : de l’émotion, et ce n’est pas facile.

SWiTCH : Comment voyez-vous votre métier d’ici cinq ou dix ans ?
PGL : Toujours autant un métier de niche. Car l’être humain, depuis des millénaires, met les gens dans des cases. Personnellement, j’espère que dans dix ans je serai là où j’ai envie d’être, à savoir réaliser des choses qui durent et avoir une expertise qui fait faire « waouh » aux gens !

SWiTCH : Selon vous, quelles sont les clés pour un brainstorming réussi, pour qu’un processus créatif s’enclenche ?
PGL : Il faut les bonnes contraintes ! Le cerveau humain a besoin de contraintes. Si l’espace est trop grand, le cerveau humain est perdu. Réussir à poser les bonnes contraintes et poser les bonnes questions. Et ensuite, les gens vont avoir des idées après avoir dormi, ou en marchant… ce n’est pas en un temps donné que les idées viennent. D’ailleurs la tente 2″ de Quechua vient d’une ballade. Un chef de produit qui s’appelle Jean Philipe a décidé d’emmener un groupe d’amoureux de la montagne en ballade, et en plein milieu de la montagne il demande « comment on pourrait rendre la montagne plus confortable ? ». Tout le monde réfléchit, et il y en a un qui sort : « Moi ce que j’aimerais c’est pouvoir lancer ma tente et qu’elle se monte toute seule ». Tout le monde a rigolé, mais le chef de produit a fait le lien avec les tentes Pop-Up des enfants. Apres trois ans de R&D, cette tente est devenu un Best-Seller mondial.

SWiTCH : Est-ce que créer c’est forcément innover ?
PGL : Non, il y a beaucoup de plaisir à copier et créer sa propre version.

SWiTCH : Quel serait votre projet rêvé ?
PGL : Le design expérience des thermes d’Evian… Parce que je suis allée les visiter et c’est vraiment intéressant car ils ont appliqué le branding d’Evian très, très loin. Mais en même temps j’ai vécu la même expérience spa qu’a Belle Ile en Mer. Et vraiment il manque une expérience différenciante. C’est une marque très riche, il y a tellement de quoi appliquer le yin yang à l’espace spa, en termes de marketing et de marché… c’est non négligeable. J’adorerais travailler sur un tel projet ! Sinon j’aimerais travailler avec Robuchon sur un nouveau projet de restaurant végétarien, car le végétarien a vraiment besoin d’être repensé.

SWiTCH : Quelle est l’émotion ou quelle devrait être l’émotion la plus recherchée par les entreprises ?
PGL : Le privilège.

SWiTCH : Est-ce vraiment une émotion ?
PGL : En quelque sorte ! C’est celle qui marche le mieux sur ventesprivees.com, mylittleparis, etc. C’est une émotion qui n’est pas difficile à créer. Ça et l’ingrédient secret (à découvrir dans le 6ème livre de la série J’Adooore, ndlr) bien sûr… 😉

SWiTCH : Est-ce qu’il y a un sujet que nous n’avons pas abordé mais dont vous auriez aimé parler ?
PGL : Créer une profession c’est être pleine de doutes tout le temps… Je cherche à changer de rôle socialement, et ce n’est pas facile.

SWiTCH : Merci Patricia !

 

[La bonne nouvelle du mercredi] Nord-Lock International confie son team building à SWiTCH !

Le groupe Nord-Lock International est le leader mondial des systèmes de sécurisation pour assemblages vissés. Il propose une combinaison unique d’expertise dans le boulonnage et une large gamme de produits, y compris les systèmes à effet de cames et Superbolt.

Avec des équipes en Europe, en Asie et en Amérique du Nord, il est important de créer une dynamique de travail et une culture d’entreprise commune, tout en intégrant les cultures d’origines de chaque collaborateur. Comme l’année dernière, Nord-Lock a confié à SWiTCH l’organisation et l’animation d’un séminaire de team building à la fois ludique et pédagogique pour ses équipes en Europe de Sud.

Nous nous réjouissons par avance de cette mission qui va nous permettre de créer une expérience fédératrice et originale pour l’ensemble des équipes du groupe !

 

[La bonne nouvelle du mercredi] Nord-Lock International confie son team building à SWiTCH !

Le groupe Nord-Lock est le leader mondial des systèmes de sécurisation pour assemblages vissés. Il propose une combinaison unique d’expertise dans le boulonnage et une large gamme de produits, y compris les systèmes à effet de cames et Superbolt.

Avec des équipes en Europe, en Asie et en Amérique du Nord, il est important de créer une dynamique de travail et une culture d’entreprise commune, tout en intégrant les cultures d’origines de chaque collaborateur. Dans ce cadre, Nord-Lock a confié à SWiTCH l’organisation et l’animation d’un séminaire de team building à la fois ludique et pédagogique.

Nous nous réjouissons par avance de cette mission qui va nous permettre de créer une expérience fédératrice et originale pour l’ensemble des équipes du groupe !