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Bilan de fin de saison d’hiver 2019/2020 : Record de fréquentation… mais la diversification est en ligne de mire.

Les vacances d’hiver se sont terminées dimanche dernier à l’issue de quatre semaines intenses tant en événements qu’en polémiques, mais surtout… avec une bonne fréquentation ! Analyse.

Quand le soleil sauve la neige…

Alors que les stations de ski ont subi un « montagne bashing » sans précédent suite au manque d’enneigement naturel jusqu’en janvier, et au transport de neige par hélicoptère à Luchon-Superbagnères (31) ou encore à Montclar les 2 vallées (04), les clients n’ont pas pour autant renoncé à venir prendre leur bol d’air frais en montagne. Ainsi Domaines Skiables de France a annoncé une augmentation du nombre de journées skieurs de 4% par rapport à la même période inter-vacances de janvier 2019.

Dans les Alpes du Nord, la fréquentation dans les hébergements marchands est en hausse de 2 points par rapport à la même période la saison précédente (source : Savoie Mont-Blanc Tourisme).
Dans les Alpes, ces résultats sont d’autant plus remarquables que les principales clientèles étrangères sur cette période étaient peu présentes. En effet, seuls quelques cantons suisses et Länders allemands avaient une à deux semaines de vacances sur la fin de la période.

Les Alpes du Sud et les Pyrénées semblent afficher des performances similaires. La station de Gavarnie a même inscrit le 16 février son record de fréquentation en dépassant les chiffres de la saison dernière. La station pyrénéenne a aussi enregistré une progression de 14% de chiffre d’affaire de sa restauration par rapport à la saison 2018/2019.

Dans un contexte général d’absence de précipitations neigeuses, c’est sans surprise les stations d’altitude qui tirent le mieux leur épingle du jeu et pour certaines, la saison 2019/2020 pourrait être celle de tous les records.
Ces bons résultats s’expliquent d’une part par les quelques rares épisodes de chutes de neige qui ont permis de maintenir le manteau neigeux en altitude alors qu’il était malmené à basse et moyenne altitude en raison de températures trop douces pour la saison. Mais d’autre part – et surtout – par le fait que le soleil fut bien présent sur l’ensemble de la période.
En effet, le simple fait d’avoir un temps lumineux et ensoleillé permet de profiter de la pratique des sports d’hiver dans des conditions optimales, mais aussi de déjeuner en terrasse ou tout simplement de faire une pause agréable à l’extérieur.

Il faut néanmoins tempérer ces bons résultats. En effet, l’épidémie de coronavirus et l’envolée des annulations de dernière minute qui en découle risquent de mettre à mal la fin de saison.

La diversification des stations de montagne : une piste en plein développement

Les stations de montagne sont en train de relever le défi de la diversification. Et ça tombe bien car leur attractivité à l’année n’a jamais a été aussi forte. Cours de yoga, luge sur rail, balade en raquette, fatbike, yooner, trail blanc, spa, pique-niques gastronomiques au sommet, visites du patrimoine, festivals musicaux, etc. sont de plus en plus plébiscitées par les visiteurs.

Ces activités « hors ski » prennent de l’ampleur depuis plusieurs années et continuent leur progression. La preuve, s’il y en avait besoin, que la montagne a bien plus à offrir que les seuls sports d’hiver. Avec le développement des phénomènes de « worliday » et de « bleisure », elles attirent désormais des visiteurs qui souhaitent à la fois profiter des plaisirs du ski sans pour autant totalement abandonner leur connection au monde professionnel. Il s’agit d’une nouvelle clientèle de plus longue durée en quête d’une bonne qualité de vie, avec la diversité des offres qui va avec, d’un rythme plus tranquille pour se détendre tout en combinant un cadre enchanteur pour travailler.

ISSW 2013 en France : envoyez vos propositions d’interventions !

Pour sa 20ème Édition, l’International Snow Science Workshop se déroulera en France, à Alpexpo à Grenoble, du 7 au 11 octobre 2013 et le 9 octobre à Chamonix, sur le terrain. Depuis sa première édition en 1976, l’ISSW ne s’est tenu qu’une seule fois en Europe. Saisissez l’occasion, réservez vos dates et envoyez vos abstracts !

Organisé par l’ANENA, ce rassemblement international de scientifiques et de professionnels de la montagne permet aux plus grandes têtes pensantes de se confronter aux hommes de terrain. Cette rencontre est le point culminant de l’avancée en matière de connaissances nivologiques et des risques naturels en montagne. Des sujets aussi variés que les propriétés générales de la neige, les nouveautés technologiques, la prévision du risque d’avalanches,  la gestion des accidents, la formation des professionnels ou la prospective en montagne seront abordés.

Lors du dernier congrès en Europe, à Davos en 2009, 23 pays étaient représentés regroupant plus de 500 participants. Cette année, c’est à vous de participer ! Réservez-vos dates ….

Assister aux conférences et aux ateliers est une excellent idée. Mais vous pourriez aussi intervenir et apporter votre pierre à l’édifice. Pisteurs-secouristes, artificiers, guides de haute montagne, accompagnateurs, scientifiques, pratiquants, vous avez jusqu’au 14 avril 2013 pour soumettre vos abstracts sur vos sujets de prédilection. Vous voulez partager vos connaissances, votre expérience, votre savoir, vos observations, vos compétences, trois formules sont possibles : conférences, ateliers ou posters scientifiques.

Saisissez l’opportunité de vous enrichir en participant à un tel regroupement, fusion des connaissances théoriques et pratiques du milieu montagnard hivernal !

Plus d’informations ici.

 

 

Comment déplacer son coeur de métier et diversifier son activité ? L’exemple de Poma.

Dans le cadre du Club Euro Alpin, SWiTCH a eu le plaisir de visiter la société Poma et l’une de ses filiales, SIGMA, qui produit l’intégralité des véhicules Poma : du siège au funiculaire en passant par les cabines de téléphérique. Pour les non skieurs, c’est une entreprise française créée en 1936 sous le nom de Pomagalski. Cette même année, elle révolutionne la pratique du ski avec l’installation du premier téléski à l’Alpe d’Huez. Suite à ce premier succès, la construction de remontées mécaniques s’accélère et offre de nouvelles perspectives de développement aux stations de montagne. Avec la réalisation du téléphérique de l’Aiguille du midi en 1956, des premières télécabines automatiques dix ans plus tard, des premiers télésièges débrayables en 1982 ou du Vanoise Express en 2003, Poma semble toujours avoir un temps d’avance en terme de transports par câble. Avec plus de 830 employés dans le monde et un CA de 250 millions d’euros en 2010, le constructeur français se place comme l’un des géants de son secteur. Quelles ont été les clés de la réussite ?

Malgré le succès grandissant des produits liés à l’activité neige, l’équipementier a très rapidement fait le choix d’élargir son cœur d’activité. Contrairement à certains de ses concurrents sur le secteur neige, Montaz par exemple, l’entreprise iséroise n’a pas attendu la maturation et le déclin global du marché des remontées mécaniques en station de ski pour se diversifier. En 1950, l’activité neige représentait 100% du chiffre d’affaire, 33% en 1976 et moins de 1,5% aujourd’hui.

Poma a fait le choix de capitaliser sur sa principale force pour opérer ce changement : la technologie. En tant qu’entreprise en avance sur son époque, il était nécessaire de préserver cette base technique. Ainsi, la diversification devait passer par un changement de marché. Poma a donc fait le choix de se développer un secteur d’activité bien différent de son cœur d’activité historique : le secteur urbain.

Pour cela, il a fallu investir massivement afin d’évoluer techniquement. Un équipement de transport câblé classique en station fonctionne environ 1000h par an. En milieu urbain cette durée est multipliée par 7 et les contrats imposent une disponibilité de l’équipement à 99,8% du temps. Autant de contraintes qu’il a fallu surmonter, une fois de plus, grâce à la technologie.

L’une des dernières réalisations de Poma ? La télécabine de Medellin. Avec trois tronçons, quatre stations, un débit d’un millions de personnes par mois, elle permet de relier plusieurs lignes de métro et s’intègre complètement au réseau de transports urbains classiques. Avec des infrastructures moins lourdes, un faible impact écologique et un coût d’exploitation deux à trois fois moins élevé que celui du tramway, le transport par câble séduit de plus en plus de mégapoles : Le Caire, Rio de Janeiro, Taipei, etc.

 

A l’heure de la crise économique et du Grenelle de l’environnement, pourquoi ne voit-on pas fleurir des projets de transport câblé dans toutes les grandes villes françaises ?

D’après Pierre Jaussaud, Président de l’association « Le chainon manquant », il existe trois principaux freins au développement du transport par câble :

  • Un frein technique (et psychologique ?) : l’adaptation des transports câblés au milieu urbain nécessite une réelle évolution technique afin de garantir un niveau de fiabilité, de service et de sécurité irréprochable. C’est chose faite à 99% aujourd’hui, comme le montre les installations présentées précédemment.
  • Un frein financier : les bureaux d’étude en charge de la sélection des dossiers sont commissionnés à hauteur de 4% du montant total du budget choisi, ce qui peut constituer un critère de sélection entre deux dossiers… De plus, les transports par câble pâtissent d’une méconnaissance en termes de coûts, de fonctionnement ou d’impacts écologiques auprès des bureaux d’étude.
  • Un frein administratif. Les bureaux d’études doivent être agrées par le STRM-TG (Service Technique des Remontées Mécaniques et des Transports Guidés) pour suivre la construction de trams aériens. Or, le STRM-TG n’a actuellement agréé que 6 bureaux d’études ce qui freine considérablement le développement de ce moyen de transport.

Le désengorgement des centres ville et les préoccupations environnementales étant au cœur du débat politique des grandes agglomérations françaises, il semble indispensable d’analyser avec soin les opportunités que peut offrir le « tram aérien ». Poma est déjà prêt à saisir cette nouvelle opportunité…

Crédit photos : Jean-Baptiste Cotte, Around This World

Avalanche : « Si ça part, qu’est-ce qui se passe ? »

Les avalanches ne sont pas sélectives. Elles peuvent toucher toute personne qui réside, travaille, se déplace ou se divertit en montagne, sur les pentes enneigées ou à leur pied. Chaque année en moyenne, un peu plus de vingt accidents mortels d’avalanche ont lieu en France et sont à l’origine d’une trentaine de décès. Les accidents aux conséquences moins dramatiques, mais parfois graves, sont cependant beaucoup plus nombreux. Tous ces accidents concernent presque uniquement des pratiquants de sports de neige pendant l’exercice de leur loisir. Que nous soyons skieur ou snowboarder, adepte de la raquette à neige ou alpiniste (y compris en plein été !), randonneur ou fan de hors-piste, et enfin amateur ou professionnel de la montagne, nous sommes concernés.

Le livre de François Sivardière se veut simple, concret et pratique. Il vous propose d’abord de mieux connaître la neige et les avalanches et de comprendre pourquoi ces dernières surviennent ; puis de recenser, en précisant leurs rôles, les différents paramètres (nivologiques, météorologiques, topographiques et humains) à prendre en compte pour estimer le risque d’avalanche ; enfin d’exposer très concrètement comment faire pour limiter le risque, avant de partir en montagne, puis une fois qu’on est sur le terrain. Photos, dessins et schémas illustrent ce livre, qui est le fruit de nombreuses années de pratique, de réflexions, d’échanges d’expériences et de formations, tant avec des experts qu’avec des amateurs, pratiquants des sports de neige.

François Sivardière – « Avalanches : Connaître et comprendre pour limiter le risque », Glénat, 15 Euros (dans toutes les bonnes librairies)