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[Media] SWiTCH est dans le Montagne Leaders n°242 !

Le 13 février dernier, SWiTCH a eu le plaisir d’accueillir une délégation de décideurs américains en visite en France à l’initiative du Cluster Montagne et de POMA. Même si nous avons le privilège de voyager dans le monde entier depuis 2004 pour étudier de nouveaux domaines skiables et aller à la rencontre de ceux qui font les plus belles stations de montagne, c’est toujours un plaisir de pouvoir partager à notre tour nos bonnes pratiques françaises avec des étrangers.

En compagnie d’autres entreprises issues de l’Industrie de l’aménagement de la montagne telles que BikeSolutions, Lumiplan, Mako, Infact Global ou encore l’agence AIR, nous avons pu dévaler les pistes follement enneigées de Serre Chevalier en compagnie de représentants de stations de ski du Colorado (Aspen, Breckenbridge et Telluride), mais aussi du Canada.

Deux mois plus tard, c’est avec surprise que nous avons retrouvé le récit de cette journée épique dans le n°242 de Montagne Leaders, le magazine des professionnels de l’aménagement en montagne.

Bilan de la saison ski 2010-2011 en Suisse

La saison dernière ne fut pas brillante en France avec une baisse globale de 5% du chiffre d’affaire sur l’ensemble des massifs. Qu’en est-il chez nos voisins hélvètes ? Laurent Vanat nous propose un panorama de la saison hivernale en Suisse grâce à une étude menée auprès de 77 stations, représentant 86% du total de journées skieurs vendues en 2010-2011.

Les objectifs de cette initiative, lancée il y a sept ans, sont multiples : déterminer l’influence de l’évolution de la fréquentation nationale sur une station donnée, analyser le nombre de journées skieurs vendues dans une station par rapport à l’ensemble de la branche, connaître le prix forfait journalier moyen, etc. Plus globalement, ce bilan permet « à chaque station de s’interroger sur sa performance individuelle et d’alimenter sa réflexion stratégique ».

A l’image de la France, le nombre de journées skieurs vendues à baissé de 4,6%  par rapport à la saison précédente, pour un total de 26 millions de journées vendues. Deux facteurs permettent de comprendre cette évolution :

  • La crise économique et un franc suisse fort ont engendré une forte baisse de fréquentation de la clientèle étrangère.
  • Les conditions climatiques difficiles ont généré un effet psychologique négatif sur la clientèle de plaine. Alors qu’en station, les pistes étaient très bonnes et le ciel bien bleu, les conditions peu hivernales perçues par les citadins ont freiné leur envie d’aller skier.

Ce dernier facteur, cumulé au réchauffement climatique global met les stations de ski devant une nouvelle problématique : comment communiquer l’envie de venir skier à des clients qui ne se trouvent pas dans des conditions hivernales en plaine ?

Les autres indicateurs chiffrés sont également à la baisse : le nombre de nuitées diminue de 6,10% et le chiffre d’affaire global des remontées mécanique de 2,5% (soit 186,3 millions de CHF) par rapport à la saison dernière. Le fait que le chiffre d’affaire des remontées mécaniques ait subi une baisse moins importante que celle du nombre de journées skieurs peut être expliqué de deux manières différentes :

  • soit elles ont augmenté leurs tarifs
  • soit elles ont mieux vendus les services liés aux forfaits (type assurance)

En ce qui concerne la répartition de la clientèle sur le territoire, elle est assez inégale puisque le canton des Grisons, du Valais et de Berne concentrent près de 80% du volume d’activité des stations de ski suisses.

Peu de changement dans le peloton de tête des stations de ski suisses les plus fréquentées. Saint Moritz remonte de 3 places par rapport à l’année dernière, au détriment de Verbier et Jungfrau Region. On note aussi une belle progression d’Arosa, Engelberg-Tiltis, et Scuol.

Le bilan de Laurent Vanat nous confirme qu’il ne fait toujours pas bon skier en Suisse quand on est français puisque le prix moyen du forfait journée adulte s’élève à 56,31 CHF soit 45,65€ (prix affiché). Idem pour le prix moyen de la journée skieur qui est de 34,36 CHF soit 27,80€ (total des recettes/nombre de journées skieurs). A titre de comparaison en France le prix moyen de la journée skieur est de 19,2€ (source : Recueil d’indicateurs et analyses 2011, DSF).

En termes d’investissements, 206 installations neuves ont été installées sur la décennie 2001-2010. Chaque année les stations helvètes injectent 28% de leur chiffre d’affaire dans de nouvelles installations. L’un des principaux concurrents de Poma, Doppelmayr, se taille la part du lion sur le marché suisse comme le montre le schéma suivant :

60% de ses nouvelles installations concernent des téléportés à mouvement continus, c’est-à-dire des télésièges débrayables, télésièges fixes, Télécabines ou Télémix. Le montant moyen investit par une station pour un téléporté à mouvement continu est de 9,9 millions de CHF soit 8 millions d’euros.

En attendant la neige, vous pouvez retrouver l’intégralité de l’étude ici.

Comment déplacer son coeur de métier et diversifier son activité ? L’exemple de Poma.

Dans le cadre du Club Euro Alpin, SWiTCH a eu le plaisir de visiter la société Poma et l’une de ses filiales, SIGMA, qui produit l’intégralité des véhicules Poma : du siège au funiculaire en passant par les cabines de téléphérique. Pour les non skieurs, c’est une entreprise française créée en 1936 sous le nom de Pomagalski. Cette même année, elle révolutionne la pratique du ski avec l’installation du premier téléski à l’Alpe d’Huez. Suite à ce premier succès, la construction de remontées mécaniques s’accélère et offre de nouvelles perspectives de développement aux stations de montagne. Avec la réalisation du téléphérique de l’Aiguille du midi en 1956, des premières télécabines automatiques dix ans plus tard, des premiers télésièges débrayables en 1982 ou du Vanoise Express en 2003, Poma semble toujours avoir un temps d’avance en terme de transports par câble. Avec plus de 830 employés dans le monde et un CA de 250 millions d’euros en 2010, le constructeur français se place comme l’un des géants de son secteur. Quelles ont été les clés de la réussite ?

Malgré le succès grandissant des produits liés à l’activité neige, l’équipementier a très rapidement fait le choix d’élargir son cœur d’activité. Contrairement à certains de ses concurrents sur le secteur neige, Montaz par exemple, l’entreprise iséroise n’a pas attendu la maturation et le déclin global du marché des remontées mécaniques en station de ski pour se diversifier. En 1950, l’activité neige représentait 100% du chiffre d’affaire, 33% en 1976 et moins de 1,5% aujourd’hui.

Poma a fait le choix de capitaliser sur sa principale force pour opérer ce changement : la technologie. En tant qu’entreprise en avance sur son époque, il était nécessaire de préserver cette base technique. Ainsi, la diversification devait passer par un changement de marché. Poma a donc fait le choix de se développer un secteur d’activité bien différent de son cœur d’activité historique : le secteur urbain.

Pour cela, il a fallu investir massivement afin d’évoluer techniquement. Un équipement de transport câblé classique en station fonctionne environ 1000h par an. En milieu urbain cette durée est multipliée par 7 et les contrats imposent une disponibilité de l’équipement à 99,8% du temps. Autant de contraintes qu’il a fallu surmonter, une fois de plus, grâce à la technologie.

L’une des dernières réalisations de Poma ? La télécabine de Medellin. Avec trois tronçons, quatre stations, un débit d’un millions de personnes par mois, elle permet de relier plusieurs lignes de métro et s’intègre complètement au réseau de transports urbains classiques. Avec des infrastructures moins lourdes, un faible impact écologique et un coût d’exploitation deux à trois fois moins élevé que celui du tramway, le transport par câble séduit de plus en plus de mégapoles : Le Caire, Rio de Janeiro, Taipei, etc.

 

A l’heure de la crise économique et du Grenelle de l’environnement, pourquoi ne voit-on pas fleurir des projets de transport câblé dans toutes les grandes villes françaises ?

D’après Pierre Jaussaud, Président de l’association « Le chainon manquant », il existe trois principaux freins au développement du transport par câble :

  • Un frein technique (et psychologique ?) : l’adaptation des transports câblés au milieu urbain nécessite une réelle évolution technique afin de garantir un niveau de fiabilité, de service et de sécurité irréprochable. C’est chose faite à 99% aujourd’hui, comme le montre les installations présentées précédemment.
  • Un frein financier : les bureaux d’étude en charge de la sélection des dossiers sont commissionnés à hauteur de 4% du montant total du budget choisi, ce qui peut constituer un critère de sélection entre deux dossiers… De plus, les transports par câble pâtissent d’une méconnaissance en termes de coûts, de fonctionnement ou d’impacts écologiques auprès des bureaux d’étude.
  • Un frein administratif. Les bureaux d’études doivent être agrées par le STRM-TG (Service Technique des Remontées Mécaniques et des Transports Guidés) pour suivre la construction de trams aériens. Or, le STRM-TG n’a actuellement agréé que 6 bureaux d’études ce qui freine considérablement le développement de ce moyen de transport.

Le désengorgement des centres ville et les préoccupations environnementales étant au cœur du débat politique des grandes agglomérations françaises, il semble indispensable d’analyser avec soin les opportunités que peut offrir le « tram aérien ». Poma est déjà prêt à saisir cette nouvelle opportunité…

Crédit photos : Jean-Baptiste Cotte, Around This World

En direct du SAM 2010 : J -1

On vous en parle depuis un moment, ce n’est donc pas vous laisser en plan alors que LE salon des professionnels de la montagne est sur le point d’ouvrir ses portes. Après l’histoire de la brochure, nous avons décidé de partager en direct avec vous nos « brèves » du SAM 2010 !

Aujourd’hui, c’était le « montage ». On a découvert nos nouveaux meubles en carton. Et oui, c’est le salon de l’aménagement DURABLE en montagne et les membres de Made in Isère ont décidé de jouer le concept à fond. En plus, ça se monte exactement comme les meubles d’un certain géant suédois : on tape un bon coup dessus et ça tient… ou pas !

L’ambiance est particulière. Les standistes s’agitent dans tous les sens, on court après les branchements électriques, pendant que d’autres déchargent des camions ou posent de la moquette. Tout le monde observe le stand de ses concurrents et y va de son petit commentaire : « Sympa les stands en bois de l’espace VTT » (h.o.5. Park); « Rhôoo, ils ont apporté en avant-première la cabine du futur téléphérique de New-York ! » (entendu sur le stand de POMA) ; « T’as vu, l’armée a exposé un char d’assaut. Mais, au fait, pourquoi est-ce que les militaires sont ici ? » ; « C’est dingue, ils vont produire de la neige de culture alors qu’il fait 20°C et que tout le monde est en tongues… » (entendu sur le stand de Snowstar) ; « Bon, puisqu’il y a des jacuzzis sur les stands « Spa & bien être », j’apporte mon maillot de bain demain » (entendu au niveau du Grand Spa des Alpes) ; « Boooh, nos concurrents nous ont copié : ils ont pris la même charte graphique, le même mobilier et les mêmes accessoires » (Pas la peine d’insister, on ne dira pas qui a balancé ça !)


Au programme pour demain : nos premières impressions de la journée d’ouverture et un rapide compte-rendu de la conférence de l’OITAF.

13 millions d’euros d’investissement sur le domaine skiable de Chamrousse !

Étant un des plus gros chantiers des Alpes cette année, nous ne pouvions pas passer sous silence les travaux réalisés à Chamrousse l’été dernier : le réaménagement du domaine à travers la construction d’une télécabine Poma 8 places remplaçant l’ancien téléphérique et deux télésièges de la Croix et du Grand Couloir, jouant ainsi la carte de la modernité et du développement durable.

Cette réflexion autour des remontées vise à diminuer leur nombre en 4 hivers, afin de passer de 26 à 19.  « C’est moins de pollution visuelle, moins de pollution tout court, mais aussi moins d’énergie consommée et moins de coûts d’entretien » précise Fabrice Hurth, le directeur de développement. En parallèle, certaines pistes ont été retravaillées et des enneigeurs moins nombreux et plus efficaces sont apparus.

Avec des infrastructures de meilleure qualité, le skieur ne verra augmenter le prix de sa journée de ski que d’un euro au maximum. Or Chamrousse a aussi amélioré son canal de distribution des forfaits car en plus de la vente par internet, la Maison du Tourisme de Grenoble, Go Sport ou encore Décathlon les proposent à la vente.

La station espère que les travaux effectués en station provoqueront un « buzz » attirant le client, ce qui compenserait sa politique événementielle pauvre.  « Les grandes manifestations sportives ne sont pas rentables ni vraiment associées à notre image. Et puis tous les créneaux sont déjà pris », explique Daniel Leyssieux.

Enfin, Chamrousse compte continuer d’investir pour son développement dans les années à venir et espère la concrétisation du projet de téléphérique « Grenoble-Chamrousse ». Ce projet, permettrait de relier sans voiture les deux sites, solution bien plus écologique. Il ne fait aucun doute que ce projet ne ferait qu’accroitre l’attractivité de la station pour les skieurs !

Source : Captiv Magazine
Photo : Lisa MARCELJA / Le Dauphiné Libéré