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Résumé de la Convention annuelle de la National Ski Area Association à Savannah (GA) du 30 avril au 03 mai 2014

 

Du 30 avril au 03 mai 2014 a lieu la Convention de la National Ski Area Association à Savannah, dans l’Etat de Georgie (USA). Ce rendez-vous annuel pour 870 participants, est l’occasion de mélanger business, conférences et rencontres avec les dirigeants des stations de montagne américaines et des équipementiers du monde entier. Comme tous les ans, nous avons la chance de nous y rendre. Retour sur cet événement incontournable pour clôturer la saison d’hiver.

 

Journée 1 – Conférences, Innovation Showcase et retrouvailles

Traditionnellement, nous consacrons la première demie journée sur place à la visite de la ville hôte de l’événement. Savannah est, paraît-il, le 2ème plus grand port commercial des Etats-Unis. Pour nous, elle est surtout l’une des villes les plus authentiques du pays ! En dépit d’une météo pluvieuse, nous profitons de son architecture très préservée et tout à fait magnifique, ainsi que de son atmosphère très amicale. Quelques heures à peine après notre arrivée, nous comprenons aussi toute la signification du surnom « Slowannah », car ici tout semble fonctionner au ralenti : des voitures dans les rues jusqu’au défilé des porte-conteneurs sur la rivière, en passant par le débit de parole des habitants !

 

 

En début d’après-midi, nous assistons à quelques conférences des sponsors de l’événement et notamment à celle d’Evan Reece de Liftopia, qui a ainsi présenté les performances commerciales des stations américaines ayant changé leur modèle de tarification de leurs forfaits en adoptant une stratégie de « Dynamic Pricing » (aussi connue sous le nom de « Yield Management »). Les résultats sont remarquables et permettent non seulement une meilleure rentabilité commerciale pour les sociétés d’exploitation des remontées mécaniques, mais aussi une tarification plus avantageuse pour les clients qui anticipent leur séjour, comme pour les clients les plus fidèles. Cela fait quelques années que nous prônons ce système de tarification en France et, mis à part quelques stations dans les Pyrénées, les français ont encore dû mal à saisir tout l’intérêt d’une telle méthode.

Puis, nous participons à l’un des temps forts les plus attendus : « l’innovation Showcase ». Pendant 1h30, des sociétés triées sur le volet ont entre 1 min et 3 min pour présenter de façon remarquables et ludiques leur dernière technologie ou les projets sur lesquels elles travaillent et qui verront le jour dans les mois à venir. Pour l’occasion, nous avons été mandaté par Lumiplan pour présenter leur dernière innovation en partenariat avec la station californienne de Squaw Valley et Google Inc. La société basée à Albertville, bien connue pour ses plans des pistes avec affichage dynamique et ses applications mobiles, avait déjà créé la surprise l’année dernière avec son masque de ski développé en partenariat avec Recon Instruments et permettant de faire du ski avec un début d’expérience intégrant de la réalité augmentée. Cette année, ils ont poussé leur travail de R&D encore plus loin, puisqu’ils ont pu développer leur produit avec les fameuses Google Glass.

 

 

Cette première journée est aussi synonyme de retrouvailles avec un certain nombre de personnalités : Michael Berry (Directeur de la NSAA), toute l’équipe de Propeller Media Works, Jack Turner (Légende de l’Industrie du Ski aux USA et fondateur de Ski Nation) pour n’en citer que quelques uns.

 

 

Journée 2 – Conférences et rencontres avec Mikaela Shiffrin

Après avoir décerné un Lifetime Achievement Award à Jasper Shealy pour son travail au sein de la U.S. Ski and Snowboard Association, la NSAA a invité à la tribune Mikaela Shiffrin, la plus jeune championne olympique de l’histoire de son sport (slalom) à seulement 18 ans, aux Jeux Olympiques de Sotchi. Elle a ainsi pu souligner l’importance du travail accompli par les stations de ski dans le cadre de la préparation des athlètes de haut niveau américains aux épreuves des J.O comme à celles des Championnats du monde dans leurs disciplines respectives, qualifiants ces dernières de « Team behind the team » pour leur travail de préparation des pistes et de mise en place d’infrastructures sportives, d’accueil des athlètes et d’encouragement matériel et financier. En effet, en Amérique du Nord, la réussite des athlètes ne repose pas uniquement sur les efforts consentis par les familles de ces derniers et par leurs fédérations sportives, mais aussi par tout un éco-système autour d’eux, dont les coûts sont largement supportés par les stations elle-mêmes.

La première Keynote de la Convention est ensuite consacrée à un décryptage des codes comportementaux des différentes générations qui composent actuellement la population américaine allant en vacances en stations de montagne, c’est-à-dire de la Génération des baby boomers, de la Génération X et de la Génération Y. Malheureusement, pas un mot sur la Génération Z et pourtant il y aurait beaucoup à dire…

Dans l’après-midi, trois sessions de conférences peu convaincantes s’enchainent avant de laisser place aux Golden Eagle Awards pour « l’excellence environnementale » des stations américaines. Cette année, trois station ont été récompensées : Steamboat Resort, CO., Arapahoe Basin, CO. et Proctor Academy, NH. Un Hero of Sustainability Award a aussi été décerné à Maura Olivos du Alta Environmental Center en Utah pour son travail d’amélioration des meilleures pratiques environnementales des domaines skiables.

 

Journée 3 – Conférences, Awards et rencontres avec les équipementiers et les dirigeants de stations de ski américaines

La seconde Keynote de la Convention porte sur la théorie marketing bien connue du Golden Circle. Nous ne rentrerons pas dans les détails de cette présentation, qui ne fut en réalité qu’une reprise laborieuse des propos brillants de Simon Sinek, sans que le véritable auteur ne soit jamais cité par l’orateur.

Nous partons ensuite pour un dernier tour sur les stands du salon où nous faisons de nombreuses rencontres très intéressantes avec des acteurs américains de l’industrie de l’équipement et de l’aménagement en montagne. Petit scoop : 6 ans après nos recommandations lors d’une intervention auprès des stations des 3 Vallées, il semblerait que la S3V (Courchevel, La Tania et Méribel Mottaret) équipe enfin ses remontées mécaniques avec le système d’affichage de Ripple Resort Media que nous avions à l’époque remarqué à Aspen et Buttermilk, CO.

Nous filons assister aux dernières conférences de cette ultime journée, dont l’une d’entre elle porte sur le R.O.I des média sociaux et les résultats obtenus par Aspen. Forte d’une équipe dédiée de trois personnes en interne et un budget avec plein de zéros, la station chic et choc du Colorado mène une politique de traking aggressive pour optimiser ses résultats au maximum. Elle a choisi de ne porter ses efforts que sur 4 réseaux sociaux (Facebook, Twitter, YouTube et Instagram) pour plus d’efficacité, mais elle a mis en place des outils de veille extrêmement puissants pour suivre les interactions qui pourraient avoir lieu à son sujet sur d’autres plateformes et sur le web d’une manière générale. En outre, la station a bien compris que les média sociaux n’étaient pas que des canaux de communication et de vente, mais bien un véritable Service Client en charge de s’assurer de la qualité de l’expérience vécue sur place, avec un vrai pouvoir de décision (négociation de gestes commerciaux, etc.) pour les clients éventuellement déçus et de recommandations auprès des autres services de la stations.

Pour clôturer ces trois journées de Convention, nous assistons aux NSAA Marketing Award. Sept stations ont ainsi été récompensées, dont Jay Peak (VT) pour la meilleure campagne « Old School » et Telluride (CO) pour la meilleure campagne vidéo sur les réseaux sociaux qui avaient particulièrement retenu notre attention cet hiver. Enfin, pour les National Safety Awards récompensant les stations ayant mené les plus gros efforts en matière de sécurité sur les pistes, ce sont Beaver Creek (CO) et Stratton Mountain (VT) qui ont remporté les principaux trophées.

Rendez-vous l’année prochaine à San Francisco (Californie), du 3 au 6 mai, pour la prochaine Convention Annuelle de la NSAA !

Décryptage du multi-screen quelques mois après le lancement de Shazam for TV aux USA

A l’heure du « multi-screen » où l’information bascule constamment d’un écran d’ordinateur à celui d’un téléphone portable, d’une tablette ou d’une télévision, l’objectif de Shazam est de s’imposer sur le « deuxième écran ». Mais concrètement, quel est l’intérêt pour les utilisateurs et pour les marques ?

A l’écoute d’un morceau de musique à la radio, dans un bar ou un magasin, l’application Shazam qui référence 40 millions de morceaux dans sa base de données vous permet d’obtenir tous les détails dont vous avez toujours rêvés. Les informations relatives au nom du morceau, son auteur ou son année de parution sont disponibles, ainsi qu’un lien pour acheter directement ce morceau en ligne sur différentes plateformes (iTunes, amazon.com, etc.). Cette application gratuite trouve sa principale source de revenus dans les commissions de ventes en ligne. 8% du total des ventes en ligne en 2012 ont été initié par Shazam. Plus de 300 millions d’utilisateurs de Smartphones dans le monde ont déjà été charmés par cette application qui jusqu’à présent ne concernait que la musique.

Quand l’usage des Smartphones permet au téléspectateur de réagir sur ce qu’il est en train de visionner à la télévision, c’est tout un monde nouveau qui s’ouvre pour Shazam. En effet, de plus en plus de personnes regardent la télévision en gardant à portée de main tablettes et téléphones. Avec l’essor de Twitter, les téléspectateurs ont pris l’habitude de commenter en direct les émissions en cours. On a pu ainsi constater des pics d’activités défiants toute concurrence sur Twitter à l’occasion des débats télévisés en période de campagne électorale par exemple. Nous assistons depuis quelques mois à la naissance d’une nouvelle expérience TV permettant l’utilisation d’un deuxième écran pour élargir son champ d’informations à propos de ce qui est en train d’être visionné. Les attentes des utilisateurs quant à ce qu’ils peuvent extraire du « second écran » sont de plus en plus sophistiquées.

Depuis septembre 2012, Shazam for TV est disponible aux USA sur 160 chaines de TV. Fini l’état de passivité devant son téléviseur, l’ère de la télé sociale s’ouvre vers ce que l’on pourrait appeler la « télé double-flux » ! Lorsqu’un signal apparait à l’écran, l’application se synchronise avec l’émission et propose les dernières informations sur les acteurs, les invités ou sur l’émission elle-même. Lors de la diffusion d’un concert en Live, il est possible d’acheter des albums en ligne, de connaitre les prochaines dates de tournée, etc.

C’est la poule aux œufs d’or pour les annonceurs, qui peuvent en profiter pour offrir aux téléspectateurs-internautes des possibilités multiples de vente en ligne immédiate ou l’accès à des promotions exclusives. Place aux publicitaires et aux agences de communications pour leur créativité et innovation à ce sujet. Là où le téléspectateur était passif et pris en otage devant une série de spots publicitaires, il pourra à présent interagir, participer et consommer directement depuis son écran mobile. Comme pour la vente de musique en ligne, c’est grâce à la vente de biens de consommation que Shazam se rémunère.

La télé-connectée, c’est utiliser simultanément Internet et télévision. Shazam se veut être le lien entre les deux médias et s’impose progressivement aux USA. A quand Shazam for TV en Europe ?

Quand le « Crowdfunding » taquine Wall Street…

Il y a quelques mois, nous vous avions parlé de cette tendance participative qu’est le crowdfunding. Aujourd’hui, après les domaines sportif et musical, le modèle de financement devient une alternative au processus classique d’entrée en bourse… Revenons sur cette opportunité qui séduit les « start-up » américaines.

Depuis le printemps 2012 et la ratification du JOBS Act, le président Obama a bouleversé l’univers des jeunes entrepreneurs américains. Cette nouvelle loi, entrée en vigueur en janvier 2013, autorise désormais la vente d’actions et de parts sociales par les sites de crowdfunding.

Pour faire simple, les plateformes de crowdfunding opéraient jusqu’à maintenant sur des investissements à caractère privés. Or, aux Etats-Unis le JOBS Act change la donne et permet de procéder à des placements publics concurrents des introductions en bourse.

Dans un contexte de crise économique latent, la suppression des intermédiaires et donc des coûts permettrait aux jeunes entreprises d’accéder plus facilement à des financements en capital. Ces entreprises à fort potentiel de croissance pourront ainsi lever jusqu’à 50 millions de dollars auprès de 1000 investisseurs différents avant de devoir s’enregistrer auprès de l’autorité des marchés financiers américaine (SEC).

Finalement l’émergence de plateformes digitales permet de démocratiser (et de démystifier ?) l’entrée en bourse. L’une d’entre elles, IPO Village, fondée par la banque new yorkaise First Line Capital en juillet 2012, propose à « Monsieur et Madame tout le monde » d’acheter des actions dans une entreprise qui elle, pourra entrée en bourse sans passer par les intermédiaires officiels (grandes banques, firmes d’investissement, etc.). Détail non négligeable pour les investisseurs, IPO Village leur laisse la possibilité de revendre leurs actions s’ils le souhaitent.

Cette arme de démocratisation établit une nouvelle ère entrepreneuriale dans laquelle le « crowdfunding » est érigé comme force majeure. Si les Etats Unis ont fait preuve de réactivité face à ce phénomène récent, la France, elle, semble avoir manquer le train en marche…

Résumé de la Convention annuelle de la National Ski Area Association du 06 au 09 mai 2012 à San Antonio, Texas (2ème partie)

Du 06 au 09 mai 2012 a lieu la Convention de la National Ski Area Association à San Antonio, au Texas (USA). Ce rendez-vous  annuel, est l’occasion de mélanger business, conférences et rencontres avec les dirigeants des stations de montagne américaines et des équipementiers du monde entier. Nous avons la chance d’y être invité pour y faire une conférence sur l’intérêt de la géolocalisation sociale dans le secteur du tourisme. Résumé de la deuxième journée de conférences.

Tout d’abord, nous tenons à vous présenter toutes nos excuses pour le gros retard de publication de cet article, mais les rendez-vous, les conférences, les missions et les choses de la vie se sont enchaînées à un rythme effréné depuis le mois dernier, nous empêchant ainsi de prendre le temps de nous replonger dans nos notes pour publier ce résumé. Mais mieux tard que jamais…

Cette deuxième journée nous a permis de prendre connaissance du bilan de la saison 2011-2012 pour les stations Nord-Américaine. Et comme nous l’a confié Michael Berry (Président de la NSAA) en personne, « c’est la pire saison de ces trente dernières années« . Voici un résumé en quelques points :

Fréquentation
En raison du faible enneigement et des températures très douces, les skieurs ne se sont pas bousculés sur les pistes, faisant chuter la fréquentation à 51 millions de skieurs cette saison. Avec une baisse de pus de 15% par rapport à l’hiver dernier, cette saison est de loin la plus catastrophique depuis vingt ans.

Toutes les régions, sans exception, ont du faire face à cette baisse de fréquentation, le déclin étant particulièrement significatif au Sud-Ouest (-26,3%) et Sud-Est(-24%) du pays, ainsi que dans les Rocheuses.

Enneigement
Après avoir connu la saison dernière des enneigements records, les États-Unis ont du affronter cette saison les pires depuis vingt ans.

Ouverture des domaines
En moyenne, les jours d’ouverture des domaines ont décliné de 7,5% sur l’ensemble du territoire américain. Beaucoup de stations ont du ouvrir tardivement et fermer leurs portes plus tôt en raison des conditions climatiques. En somme, près de la moitié d’entre elles (48%) ont du fermer prématurément. Malgré tout, peu de fermetures forçées en milieu de saison sont à constater.

Snowboarders
Les grands absents de la saison sont les snowboarders. Avec une baisse de 30% des visites, c’est une chute de la fréquentation constante depuis deux saisons qu’il faut noter. Sur le territoire américain, la région du Sud-Ouest est la plus touchée.

Fréquentation à la journée
Alors que tous les chiffres sont en chute libre, la fréquentation à la journée continue sa progression depuis trois ans. Sur cette dernière saison, elle représente près de la moitié des visites, un record.
D’ailleurs cette hausse est constatée par toutes les stations –petites et grandes– sur l’ensemble du territoire.

Forfaits « saison »
Concernant les forfaits saison, la vente est restée constante. Les vistes quant à elles représentent 38,1% du total des visites sur la saison, soit une très légère augmentation depuis l’hiver dernier.
En définitive, cette saison catastrophique, qui reste historiquement rarissime, a rapellé aux stations américaines qu’il fallait rester vigilent et surtout pro-actif. L’évolution des profils des touristes, de leurs attentes et de leurs préférences représentent autant de challenges à surmonter, à plus ou moins long terme.
Comme on est en Amérique du Nord et que ce n’est décidément pas dans leurs habitudes de se lamenter sur leur sort, la traditionnelle question « so what’s next ? » a clôturé cette journée riche en échanges et a donné le ton pour le lendemain.

Pour redécouvrir le résumé de la première journée, c’est . Dans les prochains jours, nous publierons le résumé de la dernière journée de cet événement « Texas size ! » comme on dit ici.

Résumé de la Convention annuelle de la National Ski Area Association du 06 au 09 mai 2012 à San Antonio, Texas (1ère partie)

Du 06 au 09 mai 2012 a lieu la Convention de la National Ski Area Association à San Antonio, au Texas (USA). Ce rendez-vous  annuel, est l’occasion de mélanger business, conférences et rencontres avec les dirigeants des stations de montagne américaines et des équipementiers du monde entier. Nous avons la chance d’y être invité pour y faire une conférence sur l’intérêt de la géolocalisation sociale dans le secteur du tourisme. Résumé des deux premières journées à l’image de ce continent… hors norme !


Journée 0 : Cadillac, Stetsons et un Mall aussi grand qu’une station de ski
L’accueil à l’aéroport par un chauffeur en Cadillac « Escalade » a donné immédiatement le ton de cet événement : du très haut niveau ! Comme nous avons eu la chance d’arriver une journée à l’avance, nous en avons profité pour visiter un peu. San Antonio est une ville colorée typique des Etats du Sud des USA : des avenues parfaitement droites quadrillent l’espace, un mélange de styles architecturaux parfois incongru (colonial, pueblo et des buildings modernes), des restaurants tous les 50 mètres (les américains mangent jour et nuit…) et d’immenses Malls – la surface commerciale de Rivermall, la principale gallerie commerçante de S.A, doit être aussi vaste que le village de Val Thorens ! La ballade sur le Riverwalk, au bord de la rivière qui traverse la ville, est non seulement très agréable (à condition de la faire à la fraîche le matin… quand il ne fait que 32°C !), mais regorge aussi de bonnes idées pour toute personne qui travaille sur la scénarisation d’espaces naturels et/ou urbanisés, ainsi que sur les problématiques de signalétiques et d’orientation des visiteurs. Petit détail en passant, si vous voulez suivre la tendance vestimentaire : quelque soit la température extérieure, la tenue de rigueur est jeans, bottes de cuir et chapeau Stetson.

Journée 1 : Golf et speed conférences
La 1ère journée s’ouvre traditionnellement sur un tournoi de golf, suivies de conférences d’une trentaine de minutes maximum. Trois ou quatre conférences ont lieu en même temps. Nous avons donc dû faire des choix :

1°) « La convergence marketing : E-mailing, média sociaux et service client ne font qu’un ! » par Corey Ryan de Ryan Solutions :
Nous y apprenons – à notre grande surprise – que les lundis, vendredis, samedis et dimanches sont les meilleures journées pour envoyer des e-mails si l’on souhaite maximiser son taux d’ouverture. Les autres jours, il y a trop de « bruit » et les internautes sont moins disposés à lire des e-mails qui touchent à leurs activités personnelles. Pour ce qui est des campagnes d’e-mailing commerciaux spécifiques aux stations de montagne, celles lancées du 15 octobre jusqu’au 15 Janvier sont les plus performante. Une fois  la mi-janvier passée, les taux d’ouverture des e-mails chutent drastiquement. Pour la saison d’été, l’idéal est de faire partir sa campagne du 25 juin au 5 Juillet. Cela nous semble bien tardif pour déclencher un achat de vacances en montagne, même en période estivale. Toutefois, il est important de préciser que ces résultats ne sont valables que pour le marché américain. Or, culturellement les habitudes d’achats et de consommation des vacances sont très différentes de celles des européens et des français en particulier.

Corey Ryan fait apparaître très justement que 69% des destinataires des e-mails utilisent leurs téléphones mobiles pour lire leurs messages avant de les lire à nouveau sur leurs ordinateurs. Or 70 % d’entre eux les détruisent immédiatement si ça ne les intéresse pas ou si le message ne s’affiche pas correctement sur leurs téléphones. Pour maximiser son taux d’ouverture, il est donc essentiel que les e-mails s’affichent correctement. Par ailleurs, Corey Ryan ajoute que plus les images sont qualitatives et larges, plus le taux d’ouverture sera important (en moyenne 21% de plus pour une station comme Squaw Valley, CA) ! Dans la foulée, il indique que la personnalisation de ces visuels en fonction du type de vacances que les gens ont acheté améliore très nettement le taux de lecture effective des e-mails. Ainsi, utiliser des photos avec des enfants pour les personnes qui viennent avec leur famille, ou avec des groupes d’amis ou des couples pour ceux qui viennent en tribu ou en couple permet aux destinataires de se sentir plus concerné par le contenu du message véhiculé dans l’e-mail, même si le contenu textuel de celui est strictement identique. Du bon sens, nous direz-vous !

Corey Ryan suggère ensuite plusieurs idées d’e-mailing :

  • Envoyer un mail pour l’anniversaire de la dernière réservation faite par le client avec le message disant : «  le même jour l’année dernière, vous aviez réservé votre séjour chez nous. Nous espérons que nous pourrons vous revoir cette année encore ! » ;
  • Il précise aussi que les e-mails comportant des informations sur la météo sont ceux qui ont le plus gros taux d’ouverture.
  • Envoyer un mail de préparation du séjour 5 à 7 jours avant l’arrivée des clients pour leur donner des infos pratiques sur leur arrivée.
  • Envoyer un e-mail de bienvenue le jour d’arrivée semble très apprécié, car les clients sont de plus en plus nombreux à venir avec leur ordinateur ou, au moins, avec leur Smartphone. Dans cet e-mail, il convient de souhaiter la bienvenue aux visiteurs et de leur donner des infos pratiques du type : météo de la semaine, animations quotidiennes, activités disponibles, événements, promotions dans les restaurants/loueurs de matériel de ski, etc.
  • Envoyer un e-mail le lendemain du départ des vacanciers pour les remercier de leur séjour, recueillir leur avis et leur demander de poster un petit message sur les réseaux sociaux. Il convient aussi de leur glisser une proposition de séjour pour l’année prochaine avec un tarif spécial « clients fidèles » en intégrant les dates de vacances par zones pour l’année n+1.

Enfin, l’intervenant termine sa présentation en prenant l’exemple de Telluride (CO), où 52,3 % des clients déclarent être actifs sur les média sociaux – essentiellement sur Facebook (35%), mais très peu sur Twitter (1,4%) – alors que moins de 30% sont fans de la page de la station sur Facebook. Il précise, qu’en moyenne aux USA, seulement 22% des visiteurs suivent les flux d’informations sur les média sociaux de la destination dans laquelle ils passent leurs vacances.

2°) « Augmenter la profitabilité de chaque client » par Michael McDermott de Active Network :

L’intervenant était censé nous expliquer comment générer autant de revenus que possibles par visiteur en créant un maximum d’occasions de dépenses et comment avoir plus de « bons » clients et éliminer les « mauvais » en utilisant les données collectées dans ses fichiers clients. Malheureusement, sa présentation s’est révélée être une sorte de long monologue publicitaire sur les activités de sa société. No comment.

3°) « Innovation Showase » :

Nous avions déjà assisté à ce type de présentations lors de l’International Tourism Symposium 2011 à Zermatt. Le principe est simple, dynamique et particulièrement agréable pour découvrir très rapidement des entreprises innovantes : chaque entrepreneur a 3 à 5 minutes maximum pour présenter sa société et/ou son dernier produit. Parmi les 14 entreprises présentes, nous avons ainsi pu voir :

  • Siriusware qui intègre des lecteurs de cartes bancaires et de codes barres sur les téléphones mobiles ;
  • American Locker qui commercialise des casiers dans lesquels il est possible de recharger ses appareils électroniques (Tél, PC, iPad) pendant qu’on va skier ;
  • Leitwind qui fabrique des éoliennes pour les stations de ski ;
  • Elan qui est venu présenter son nouveau modèle « Amphibio »… très impressionnant !
  • Doppelmayr qui venu parler de leur système de protection pour les enfants sur les gardes-corps des télésièges. Il faut savoir que culturellement aux USA, personne ne baisse le garde corps… quand il y en a, car c’est loin d’être le cas partout ! Or, cet hiver, plusieurs enfants sont décédés en chutant de télésièges aux USA.
  • Liftopia qui propose depuis 5 ans du yield management appliqué à la vente de forfaits de remontées mécaniques. Ils essayent doucement de pénétrer le marché européen, mais rencontre beaucoup de résistance car, si ces pratiques sont courantes et très bien acceptées pour les compagnies aériennes, les sociétés de remontées mécaniques semblent ne pas percevoir tout l’intérêt de ce mode de gestion des flux.
  • Leitner-Poma / Sigma qui est en train de développer le « Las Vegas Linq Project », une roue de 167 m de hauteur avec des cabines pouvant accueillir 40 passagers, avec des dizaines d’écrans plasma à l’intérieur, une station iPod pour avoir sa propre musique… mais pas de toilette, or le tour durera 30 minutes !

Rendez-vous ici pour le résumé de la deuxième journée de cet événement !

[La bonne nouvelle du mercredi] La National Ski Area Association invite SWiTCH à sa Convention annuelle à San Antonio (TX, USA) !

La National Ski Area Association, c’est-à-dire le syndicat des stations et des équipementiers de la montagne  américaine (soit l’équivalent de Domaines Skiables de France, mais en beaucoup plus gros !) invite SWiTCH à faire une présentation sur la géolocalisation sociale à l’occasion de sa Convention annuelle, à San Antonio (Texas), du 6 au 9 mai 2012.

Et oui, au Texas ! Cet Etat ne compte pas ce qu’il se fait de mieux en matière de stations de ski, mais présente l’avantage d’avoir des centres des congrès « king size », c’est-à-dire capable d’accueillir plus de 1500 personnes. Décidement, aux USA on ne fait pas les choses à moitié ! Inutile de préciser que cette perspective de nous exprimer devant un public si large est aussi galvanisante que pétrifiante ! 😉

Nous serons aux côtés d’invités prestigieux pour faire une conférence d’une heure et quart – dont vous pouvez découvrir ci-dessous le contenu en avant-première ! – sur l’intérêt de la géolocalisation sociale. Nous reproduisons ici le pitch in english :

More than a quarter of American adults use mobile or social location-based services. Learn what social geolocation is, how it works and how to tap into its potential. Discover who the users are and the breakdown of geosocial vs. location-based services vs. automatic location-tagging users. Successful tourism case studies reveal how to drive your business and influence your customers with social geolocation.

 

Le programme complet de cet évènement est téléchargeable ici. Nous publierons un résumé en texte et en image de l’événement sur ce blog dans le courant de la semaine prochaine. D’ici là, il faut qu’on file répéter notre discours…

13ème Symposium International du Tourisme du 19 au 21 septembre, à Zermatt – 1ère journée (2éme partie)

La 13ème édition du Symposium International du Tourisme a lieu du 19 au 21 septembre 2011, à Zermatt en Suisse. 170 participants triés sur le volet venant du monde entier et représentant 120 entreprises, ainsi que des institutions gouvernementales et professionnelles, se réunissent pour discuter des véritables enjeux du tourisme pour le futur. SWiTCH a l’immense honneur d’avoir été invité à participer à ce rendez-vous prestigieux. 2ème partie de notre résumé de la 1ère journée.

Dans un style et sur un sujet complètement différent, nous enchaînons sur une série de présentations sur la sécurité  en montagne. Michael Berry (Chairman de la National Ski Areas Association – l’équivalent de DSF en France) dresse un tableau des typologies d’accidents graves enregistrés ces 6 dernières années sur l’ensemble des domaines skiables nord-américains. On retient les chiffres suivants :

  • 55 chutes depuis des remontées mécaniques
  • 32 accidents dans les snowparks (seulement ?!)
  • 22 collisions avec des dameuses / Skidoo
  • 127 accidents sur les pistes de tubing (peu de stations proposent cette activité en Europe, mais c’est très populaire en Amérique du Nord !)

Bo Adams (Senior Vice President, Mountain Guard, USA) fait ensuite une intervention, non sans humour (« Avez-vous remarqué comme les clients semblent avoir laissé leur cerveau chez eux quand ils sont en vacances ? » – Oh, si ! 😉 ), sur les bonnes pratiques en matière de prévention et de sécurité auprès des clients et du personnel des stations de montagne. Enfin, Mark Petrozzi (Vice President du Management des Risques à Booth Creek Resort Properties Gilford, USA) et Peter Riets (Avocat pour les stations du Groupe Vail Resorts) poursuivent en nous montrant le coût de ces accidents et les impacts pour les opérateurs de remontées mécaniques, leurs assureurs… et leurs avocats ! Ces témoignages impressionnants sont à mettre en perspective dans la mesure où les pratiques nord-américaines en matière de poursuites judiciaires et de versement d’indemnités ne sont pas (encore ?) comparables avec ce que nous connaissons en Europe.

Après une pause autour de douceurs sucrées, nous reprenons sur un thème au combien d’actualité : la communication et le management de crise. Deux intervenants japonais, Asuka Horigome (Diplomate en charge de l’économie auprès de l’Ambassade du Japon à Bern) et Yasushi Fukagawa (Conseiller ministériel auprès de l’Ambassade du Japon à Bern), ainsi que le chinois Junlin Liu (Secrétaire du Comité Municipal du CPC du Dujiangyan, Sichuan), ont témoigné des impacts des catastrophes naturelles sur la fréquentation touristique dans leur pays respectifs, ainsi que sur la gestion de ces situations de crise tant en matière de logistique sur le terrain – des premiers secours à la reconstruction – que de communication auprès des populations et des touristes.

Après une rapide conclusion, cette belle et dense 1ère journée s’est clôturée par la remise du Crystal Tourism Award 2011 (by Swarovski) à Reto Gurtner (Chairman et PDG du Weisse Arena Group).

Pour terminer, on notera quelques belles rencontres dont Raul Revuelta, auteur du célèbre blog Ski Paradise, et notre consultant suisse préféré Laurent Vanat.

Pour revenir à la 1ère partie de l’article, c’est ici !

Crédit photos : Armelle Solelhac

Le Carnet de route de la montagne 2011

Dix ans après la première édition du Carnet de Route de la Montagne, ATOUT FRANCE publie un nouveau document sur l’évolution de la montagne française, en partenariat avec Rhône-Alpes Tourisme, Savoie Mont-Blanc et la DATAR. Cette publication consiste en une analyse détaillée du degré d’attirance des clientèles touristiques pour la destination montagne en hiver et en été, et en analyse les évolutions. SWiTCH a été sollicité, aux côtés de nombreux cabinets spécialisés, pour contribuer à l’élaboration du deuxième chapitre de cet ouvrage. Vous pourrez donc retrouver une partie de nos messages clés sur la qualité de service, les bonnes pratiques en matière d’accueil du client et le marketing expérientiel en station de montagne à partir de la page 45.

Ce que vous trouverez dans le Carnet de Route de la Montagne :
Toujours attractive pour 2/3 des clientèles interrogées en France et sur 6 marchés européens (Grande-Bretagne, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Italie, Espagne), la montagne française, fortement concurrencée par les destinations urbaines, littorales ou de campagne, souffre d’un taux de concrétisation faible malgré un potentiel d’attirance indéniable.

Cette tendance est particulièrement notable en été, période de l’année où l’on constate une incapacité à transformer un potentiel en volume d’activités, et un positionnement des stations ne correspondant pas à toutes les attentes exprimées.
La montagne française est aussi particulièrement concurrencée par ses concurrents étrangers, même si elle maintient en saison hivernale sa position de leadership mondial avec les Etats-Unis en termes de journées skieurs, avec plus de 50 millions/an et 70 millions de nuitées.

Cet ouvrage définit les marges de progression par massif en s’appuyant sur une triple démarche :

  • élargir les clientèles à travailler, en capitalisant sur une identité montagne forte et plurielle
  • renforcer le rythme d’investissement dans la qualité et l’innovation, notamment dans le secteur hébergement
  • intégrer pleinement les nouveaux modes de consommation et de distribution ainsi que la sensibilité renforcée par rapport au prix.

Il s’intéresse, en outre, aux segments paneuropéens à fort potentiel : clientèles CSP +, et cibles jeunes, en donnant les clés d’un marketing spécifique adapté.

Pour le commander en version papier ou électronique, c’est ici !

Bonne lecture !